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Résistance en dépit de la crise
06/11/2008 | 1
min
Résistance en dépit de la crise
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Au regard du rapport 2008 sur l’investissement, édité par la CNUCED, la Méditerranée a consolidé son attractivité en tant que site d’Investissement Direct Etranger (IDE). Et, bien que l’on ait enregistré un léger recul des IDE en général, ceux destinés aux partenaires méditerranéens de l’Union Européenne (UE), sont restés conséquents.


Le flux des Investissements Directs Etrangers (IDE), destiné à la Méditerranée n’a représenté en 2007, que 3,15% des IDE dans le monde, contre 4,3%, en 2006 (hors Libye). Aussi, la Méditerranée est-elle repassée sous la barre des 4%, ce qui correspond d’ailleurs, à son poids démographique relatif. Néanmoins, à la lumière de la crise financière dont nul ne peut, aujourd’hui, mesurer l’impact, la crainte que les IDE régressent davantage dans la zone, est omniprésent. Mais, selon le rapport de la CNUCED et le réseau ANIMA , cette crainte devrait être atténuée, et largement. Selon les deux organismes, l’attractivité de la Méditerranée se consolidera davantage.
Et, pourtant, on ne s’attend pas, en tous cas en 2008 et dans l’immédiat, à une reprise des IDE, ralentissement de la croissance économique mondiale oblige ! Les pays méditerranéens continueraient à résister tout comme ils l’ont fait en 2007. En effet, les prévisions de la CNUCED tablent sur une baisse globale des IDE de l’ordre de 10%. Mais, les pays de la Méditerranée continueraient à bénéficier du repli des Fonds souverains et investisseurs du Golfe sur leur voisinage méditerranéen, avec pour filières phares, le tourisme, l’agroalimentaire, l’énergie et les industries extractives.

En effet, selon le premier organisme, une enquête annuelle sur les perspectives 2008/2010 en matière d’IDE dans le monde, confirme une tendance rapide à l’internationale des multinationales. En d’autres termes, les multinationales poursuivront, au cours des trois prochaines années, la répartition des ventes, outils de production, répartition de leurs mains d’œuvre. D’ailleurs, 75% des dirigeants interrogés dans le cadre de l’enquête, n’ont pas l’intention de changer leurs projets en Afrique du Nord sur la période 2008/2010. Mieux encore, environ 20% pensent augmenter modérément leurs investissements dans cette région et 3% préparent des augmentations importantes.
Quant au second organisme, le réseau ANIMA, l’Observatoire MIPO (Mediterranean Investissement projects Observatory), il a déjà recensé 565 projets d’investissements étrangers pour l’année 2008. A rappeler que le MIPO constitue une base de données qui évalue, depuis 2002, toutes les annonces de projets d’IDE dans les pays méditerranéens, y compris la Turquie, Chypre, Malte et la Libye. Les secteurs attractifs des IDE - il s’agit notamment des indétrônables, soit l’immobilier, l’énergie, le tourisme et les services financiers – ont trouvé depuis peu des challengers de taille, à savoir les secteurs de la métallurgie, des logiciels, des services informatiques et des composantes automobiles… Des niches sont à surveiller, comme les hôpitaux privés (notamment en Tunisie, en Turquie et en Algérie), et la Recherche&Développement…

Pour les tendances des IDE 2008, le rapport de la CNUCED souligne que chaque pays saura tirer son épingle du jeu, chacun mettant à profit ce qu’il a de mieux. Si le Maroc est placé sous le signe de « l’attractivité des services », l’Algérie est sous le signe de d’une belle énergie. La Libye est en plein réveil. Par contre, la Tunisie est "dans la fièvre des grands projets", l’Egypte vole de record en record. Israël est dans la tendance "sourcing technologique". La Syrie retrouve sa puissance industrielle. La Jordanie consolide ses performances, alors qu’en même temps, la Turquie bénéficiera de l’intégration à l’Union Européenne. Les petits pays tels que le Liban, Chypre et Malte auront de grands projets.

En attendant peut-être l’orage de la crise financière, la croissance enregistrera cela va sans dire, un ralentissement qui influera certainement sur le flux des IDE. En tout état de cause, le rapport de la CNUCED estime à 10% le recul des IDE, dans le monde en 2008. Néanmoins, et toujours selon le même rapport, les pays méditerranéens pourraient bien résister en 2008, tout comme c’était le cas, en 2007, grâce notamment aux pressions compétitives accrues du côté des entreprises européennes, avec accélération du redéploiement des chaînes de valeur, "near-shoring", la recherche de nouveaux gisements de croissance sur des marchés plus dynamiques…

Plus encore, les pays de la Méditerranée bénéficieraient davantage d’une logique d’intégration régionale, notamment l’Euro-Med, de la volatilité des coûts de transport, des chaînes logistiques à risques avec l’Asie et du retour des Investisseurs vers des marchés connus, en l’occurrence en Méditerranée.

06/11/2008 | 1
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