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Une profession entourée de hors-la-loi !

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Carburants frelatés, proposés dans des stations-service ayant pignon sur rue, produits pétroliers de contrebande vendus à des prix inférieurs à ceux fixés par les pouvoirs publics, commissions "abusives" prélevées par les banques sur le paiement de carburants par chèque. Des dépassements de toutes sortes sont apparus au grand jour au niveau de la chaîne de commercialisation des carburants en Tunisie avec la montée des cours du brut sur le marché international. D’autant plus que les "opérations coup de poing" ponctuelles, menées par les autorités, restent insuffisantes pour remettre de l’ordre dans un commerce qui attise toutes les convoitises.
Des opérations de contrôle menées récemment par la direction du contrôle de la qualité, relevant du ministère du Commerce et de l’Artisanat, ont mis à nu des pratiques délictueuses dans la chaîne de commercialisation des carburants. Le phénomène des carburants frelatés, qui avait déjà fait des siennes en 2004, semble en effet avoir repris du tonus ces deniers mois.
Au niveau de toutes les régions du pays, certaines stations-service servent du carburant de mauvaise qualité aux consommateurs. Gasoil mélangé avec de l’eau, essence contenant du pétrole lampant ou des lubrifiants peu coûteux… Les combines sont nombreuses. La recherche du gain juteux et facile libère le "génie créateur" dans le circuit de transport et de la vente des hydrocarbures.
A la manière des agents de laboratoires, beaucoup parmi les acteurs de ce commerce se transforment en véritables "manipulateurs" des produits pétroliers, engrangeant des bénéfices substantiels au détriment du consommateur et de l’Etat.
Du personnel des sociétés chargé du stockage du liquide précieux à certains gérants de stations-service en passant par les chauffeurs de camions-citernes, toutes les parties impliquées dans le commerce de l’or noir à la pompe peuvent se trouver au banc des accusés.
Du côté des autorités, on estime que les stations-service sont appelées à s’assurer eux même de la bonne qualité de leurs approvisionnements en carburants, à travers des révélateurs mis à leur disposition depuis 2005. L’efficacité de cet équipement reste toutefois sujette à caution. Et pour cause: A l’exception de l’eau, le révélateur ne détecte pas la présence d’autres produits, comme les dérivés du pétrole dans les carburants servis aux automobilistes.
Le mal a tendance à perdurer en raison de certaines contraintes d’ordre réglementaire qui dissuadent souvent les victimes de ce type d’escroqueries de porter plainte : pour pouvoir recourir à la justice, l’automobiliste doit en effet prouver à ses frais l’existence du délit. Cela exige, entre autres, des
tas de paperasses et la présence obligatoire d’un huissier notaire. Autant dire, une grande perte de temps et d’argent.
Un autre phénomène explique aussi le retour en force de la vente des carburants frelatés. Il s’agit de produits pétroliers de contrebande proposés au bord des routes. Dans le sud du pays, limitrophe de la Libye, il n’est pas en effet rare de tomber sur des huttes où l’on propose les carburants dans des bidons en plastic de cinq, dix ou vingt litres.
Dans les hauts lieux de la contrebande de carburants comme le poste frontalier de Ras Jedir ou encore les villes de Ben Guerdane et Médenine, le prix du litre d’essence est négocié à 900 millimes et celui du gasoil à environ 700 millimes.
Ce phénomène ne relève pas du petit trafic anodin au regard de l’importance des quantités de carburants exposées. Pire encore, des petits revendeurs viennent souvent s'approvisionner dans ces stations-service de fortune qui n’offrent aucune garantie en matière de sécurité et de qualité du produit.
Toujours est-il que ce trafic, qui semble plus ou moins toléré dans le sud, est formellement interdit dans les autres régions du pays. Plusieurs livraisons de carburants en provenance d’Algérie ont été en effet interceptées par les gardes-frontières. Selon les données du ministère du commerce, quelque 411 000 litres d’essence et 280 000 litres de Gasoil ont été saisis en 2007.
Outre le manque à gagner important résultant de la contrebande de carburants, les gérants des stations-service fustigent les commissions "abusives" prélevées par les banques sur tous les paiements par chèque. Ces commissions fixées à 500 millimes quelque soit le montant du chèque constituent une perte sèche pour les stations-service dont les marges bénéficiaires sont fixées par les pouvoirs publics à 200 millimes pour 10 dinars. Ce problème ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, il fait l’objet d’un litige entre les banques et la chambre syndicale nationale des distributeurs de produits pétroliers et des stations-service. Cette dernière avait même introduit un recours auprès du Conseil de la concurrence en décembre 2005 et obtenu gain de cause.
Dans le camp d’en face, certaines banques se sont opposées au verdict du Conseil de la concurrence en 2007. Nouvelle déconvenue: l’instance d’arbitrage dépendant du ministère du commerce a confirmé son premier verdict. Coup de théâtre : le jugement est resté, on ne sait pour quelle raison, lettre morte.
Un tour de vis énergique au niveau des différents maillons de la chaîne de commercialisation de carburants apparaît aujourd’hui comme une nécessité impérieuse pour mettre fin à cette anarchie galopante.
Des opérations de contrôle menées récemment par la direction du contrôle de la qualité, relevant du ministère du Commerce et de l’Artisanat, ont mis à nu des pratiques délictueuses dans la chaîne de commercialisation des carburants. Le phénomène des carburants frelatés, qui avait déjà fait des siennes en 2004, semble en effet avoir repris du tonus ces deniers mois.
Au niveau de toutes les régions du pays, certaines stations-service servent du carburant de mauvaise qualité aux consommateurs. Gasoil mélangé avec de l’eau, essence contenant du pétrole lampant ou des lubrifiants peu coûteux… Les combines sont nombreuses. La recherche du gain juteux et facile libère le "génie créateur" dans le circuit de transport et de la vente des hydrocarbures.
A la manière des agents de laboratoires, beaucoup parmi les acteurs de ce commerce se transforment en véritables "manipulateurs" des produits pétroliers, engrangeant des bénéfices substantiels au détriment du consommateur et de l’Etat.
Du personnel des sociétés chargé du stockage du liquide précieux à certains gérants de stations-service en passant par les chauffeurs de camions-citernes, toutes les parties impliquées dans le commerce de l’or noir à la pompe peuvent se trouver au banc des accusés.
Du côté des autorités, on estime que les stations-service sont appelées à s’assurer eux même de la bonne qualité de leurs approvisionnements en carburants, à travers des révélateurs mis à leur disposition depuis 2005. L’efficacité de cet équipement reste toutefois sujette à caution. Et pour cause: A l’exception de l’eau, le révélateur ne détecte pas la présence d’autres produits, comme les dérivés du pétrole dans les carburants servis aux automobilistes.
Le mal a tendance à perdurer en raison de certaines contraintes d’ordre réglementaire qui dissuadent souvent les victimes de ce type d’escroqueries de porter plainte : pour pouvoir recourir à la justice, l’automobiliste doit en effet prouver à ses frais l’existence du délit. Cela exige, entre autres, des
Un autre phénomène explique aussi le retour en force de la vente des carburants frelatés. Il s’agit de produits pétroliers de contrebande proposés au bord des routes. Dans le sud du pays, limitrophe de la Libye, il n’est pas en effet rare de tomber sur des huttes où l’on propose les carburants dans des bidons en plastic de cinq, dix ou vingt litres.
Dans les hauts lieux de la contrebande de carburants comme le poste frontalier de Ras Jedir ou encore les villes de Ben Guerdane et Médenine, le prix du litre d’essence est négocié à 900 millimes et celui du gasoil à environ 700 millimes.
Ce phénomène ne relève pas du petit trafic anodin au regard de l’importance des quantités de carburants exposées. Pire encore, des petits revendeurs viennent souvent s'approvisionner dans ces stations-service de fortune qui n’offrent aucune garantie en matière de sécurité et de qualité du produit.
Toujours est-il que ce trafic, qui semble plus ou moins toléré dans le sud, est formellement interdit dans les autres régions du pays. Plusieurs livraisons de carburants en provenance d’Algérie ont été en effet interceptées par les gardes-frontières. Selon les données du ministère du commerce, quelque 411 000 litres d’essence et 280 000 litres de Gasoil ont été saisis en 2007.
Outre le manque à gagner important résultant de la contrebande de carburants, les gérants des stations-service fustigent les commissions "abusives" prélevées par les banques sur tous les paiements par chèque. Ces commissions fixées à 500 millimes quelque soit le montant du chèque constituent une perte sèche pour les stations-service dont les marges bénéficiaires sont fixées par les pouvoirs publics à 200 millimes pour 10 dinars. Ce problème ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, il fait l’objet d’un litige entre les banques et la chambre syndicale nationale des distributeurs de produits pétroliers et des stations-service. Cette dernière avait même introduit un recours auprès du Conseil de la concurrence en décembre 2005 et obtenu gain de cause.
Dans le camp d’en face, certaines banques se sont opposées au verdict du Conseil de la concurrence en 2007. Nouvelle déconvenue: l’instance d’arbitrage dépendant du ministère du commerce a confirmé son premier verdict. Coup de théâtre : le jugement est resté, on ne sait pour quelle raison, lettre morte.
Un tour de vis énergique au niveau des différents maillons de la chaîne de commercialisation de carburants apparaît aujourd’hui comme une nécessité impérieuse pour mettre fin à cette anarchie galopante.
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