L’ancien chef du gouvernement et dirigeant d’Ennahda, Ali Laârayedh, a assuré qu’Ennahdha a reçu les messages exprimés par le peuple et ses revendications légitimes et qu’il est en train de tirer les leçons et les enseignements de tous ces événements. Et de soutenir, dans un post Facebook daté de mercredi 28 juillet 2021 que « le mouvement révisera et corrigera en conséquence ses erreurs et les traitera avec honnêteté afin qu'il soit, comme il l'a toujours souhaité, l'expression des espoirs et des aspirations du peuple à une vie libre et digne, et qu'il s'emploie vraiment à réaliser ces aspirations légitimes pour toutes les classes et les régions dans le cadre de la justice sociale ».

Le dirigeant nahdhaoui a ainsi admis que le peuple tunisien est extrêmement en colère contre les partis politiques et les policiers, une colère qui s'est accumulée depuis longtemps, et qu'elle est plus intense envers ceux qui sont au pouvoir, qu'ils soient au gouvernement ou au parlement.

Pour lui, les causes de cette colère sont diverses dont la plus importante est l’absence de développement, qui entraine l'amélioration des conditions de vie dont notamment la santé, le logement, l’éducation, le transport, l’emploi, le pouvoir d'achat... . L’autre raison, selon lui, est l'abondance des conflits, les querelles politiques, des campagnes médiatiques et la décadence des séances parlementaires.

Et de soutenir qu’Ennahdha a reçu la plus grande part de diffamation et de diabolisation, en la tenant souvent pour responsable des erreurs de la décennie, comme si le mouvement avait gouverné seul pendant dix ans, ce qui n'est pas vrai.

Ali Laârayedh explique que les défis liés à la lutte contre la pandémie étaient la priorité avant la crise politique et que ce populisme disparaitra dès qu’il sera confronté à la réalité. Relever les défis nécessite la mise en place de réformes structurelles qui ne peuvent réussir, selon lui, qu’en instaurant une stabilité politique et sociale.

Le dirigeant en a profité pour tacler le président de la République et soutenir que ses décisions de dimanche sont une atteinte au principe de séparation des pouvoirs et une violation flagrante de la Constitution. Il pense que ce qui s’est passé est le plus court chemin pour entrainer le pays vers le chaos, l’individualisme puis la tyrannie.

Le nahdhaoui a estimé que tout effort ou initiative pour exposer des solutions mérite d'être soutenu tant qu'il préserve la liberté, la démocratie, la séparation des pouvoirs, et permet de faire face aux défis sanitaires, financiers, économiques et sociaux ainsi que d’entreprendre les réformes nécessaires et de fermer la porte à la tyrannie.

I.N