Pénible métier que celui de chef du gouvernement. Pour sa première allocution publique, Ahmed Hachani s’est bien dénudé vendredi 17 novembre devant les députés à l’occasion de sa présentation de la Loi de finances 2024. Il a expliqué par a+b comment son travail est difficile et dur, il nous a dit combien il est optimiste et confiant pour l’avenir. Il nous a même fait part de ses problèmes personnels, presque intimes, quand il a dit qu’il ne dormait pas la nuit, ou plutôt qu’il dormait mal, suite aux critiques blessantes qu’il a subies.
Au vu de tous ces étalages publics d’états d’âme, un minimum de compassion et d’empathie s’impose. Pas question de titiller le chef du gouvernement sur sa veste plus large que ses épaules ou de ses fautes d’accord en langue arabe. Pas question de faire d’exercice journalistique satirique ou critique comme le font Charlie Hebdo et le Canard enchaîné et tous les médias internationaux du monde libre quand ils traitent de leurs dirigeants. Dans ce monde libre, les dirigeants politiques sont constamment lynchés, guignolisés, ridiculisés, critiqués et moqués. On voit même leur effigie sur des papiers-toilettes vendus librement dans le commerce. Chez nous, les dirigeants ne supportent pas d’être blessés et peuvent ne pas dormir la nuit, si un média les picote par sa critique négative. « Smeulah, smeulah », dirait Ikhlas Latif convalescente en ce moment.
En étalant ainsi ses états d’âme devant l’opinion publique, Ahmed Hachani a avoué qu’il n’avait pas de carapace et qu’il n’est pas fait pour le job. Un dirigeant politique, quel qu’il soit, se doit de tout accepter sans jamais réagir. C’est la nature même du métier. S’il n’accepte pas la critique, il n’a qu’à ne pas accepter le job. Il ne peut pas recevoir les avantages de la profession sans ses inconvénients. C’est la taxe de la célébrité.
À analyser de près, Ahmed Hachani n’a pas fait étalage de ses états d’âme fortuitement ou accidentellement. C’était calculé et on l’a vu tout au long de son discours.
Il a cherché (avec succès) à paraître sincère, humain et proche des Tunisiens, quitte à risquer l’antipathie. Il a dit, répété et rerépété qu’il aimait follement la Tunisie. Que la Tunisie lui manquait énormément quand il partait en voyage pour trois-quatre jours. Qu’il réfléchissait beaucoup, un peu trop même. Il a parlé avec douceur de lui et de ses filles. Il a parlé avec nostalgie de sa première famille de la Banque centrale et de son poste aux ressources humaines. II a oscillé entre le français et le dialectal, comme la majorité écrasante des Tunisiens, délaissant totalement l’arabe littéraire, comme de coutume chez nos dirigeants politiques et il n’a pas manqué, comme beaucoup de politiciens tunisiens (notamment dans le passé) de bien fayoter question de bien se faire voir par son patron de président de la République.
Ahmed Hachani a cherché à donner l’image d’être quelqu’un d’entier, de normal, d’ordinaire, du Tunisien lambda. Il a calqué, en ce sens, la formule du « président normal » inventée par l’ancien chef d’État français, François Hollande. Ahmed Hachani a été conseillé par un spin doctor, c’est clair, et il a été bien conseillé.
Nonobstant le fait que l’exercice du « président normal » a pour revers de montrer que le sujet n’est pas au-dessus de la mêlée, n’a pas un QI supérieur à la normale et qu’il manque de carapace, cet exercice n’axe que sur la forme. Pour réussir, il doit se conjuguer obligatoirement avec le fond.
Or Ahmed Hachani a été conseillé uniquement sur la forme. Sur le fond, il ne pouvait pas compter sur un spin doctor, il ne pouvait compter sur lui-même. Et là, le discours du vendredi 17 novembre, le premier, a montré le vide sidéral du bonhomme.
Le sujet du jour était la Loi de finances 2024. Qu’a dit M. Hachani sur cette loi ? Très peu de choses. Au bout de 1h14 de parlote, nous n’avons pas eu d’informations nouvelles qu’on ne connaissait pas déjà. On ne savait rien de la stratégie du gouvernement pour résoudre les problèmes d’emploi, d’inflation, d’endettement, de croissance, des conséquences du déficit pluviométrique... En 1h14, Ahmed Hachani a parlé de presque tout, sauf de finances.
En 1h14, il a cité trois chiffres et uniquement trois chiffres, alors que la présentation d’une loi de finances exige qu’elle soit chiffrée de bout en bout. Les réserves en devises de 110 jours, le taux de croissance ambitionné pour 2024 (3%) et le taux d’inflation en octobre.
Et même en citant ces trois chiffres, le chef du gouvernement a usé de tromperie. Les 110 jours de réserves sont à comparer avec les « – 5 jours » de l’ère Bourguiba. Pourquoi compare-t-il avec ce qu’il y a de pire au lieu de comparer avec ce qu’il y a de mieux ? Les 3% de croissance sont présentés comme une bonne chose, mais il omet de signaler que ce chiffre est trois fois inférieur à l’inflation. En citant les 8,6% d’inflation, Ahmed Hachani ne dit pas que ce taux est celui du mois d’octobre uniquement, mais que le taux moyen pour l’année est de 9,4% et que les taux pour certains produits alimentaires dépassent les 30%.
Il a superbement zappé que sa loi prévoit un endettement de seize milliards de dinars (un record dans l’Histoire) dont dix de provenance inconnue ! Soit dit en passant, une prévision qui contredit les propos de Kaïs Saïed qui veut qu’on compte sur nous-mêmes.
Certes, le chef du gouvernement a cherché à nous insuffler des ondes positives en se disant très optimiste pour l’avenir. C’est bien de dire qu’il est optimiste, mais quel est son mode d’emploi ?
Au début de son discours, il a cité le titre de l’article de Business News qui lui a été consacré la semaine dernière à propos de ses cent jours et il a précisé que c’est par l’action qu’il répond. On ne demande pas mieux, mais quelle est cette action ? Comment compte-t-il entreprendre les dizaines de chantiers devant lui ? Comment envisage-t-il de résoudre les problèmes réels des Tunisiens, et notamment les nouveaux problèmes des pénuries multiples et de l’inflation grimpante ? Comment va-t-il créer de l’emploi et la croissance de 3%, alors que les hommes d’affaires font l’objet de racket ? Où va-t-il emprunter de l’argent, alors que son président ne veut pas du FMI, que la Tunisie n’a jamais eu une si piètre image à l’international et que sa note souveraine n’a jamais été aussi basse ?
Sans stratégie faisable, sans feuille de route chiffrée, sans programme concret, la présentation de la Loi de finances 2024 d’Ahmed Hachani était verbiage et duperie.
Quant à vous on sait que vous avez incompréhensiblement vers 2014 vire de 180° pour soutenir inexplicablement nahdha dont cette secte a littéralement massacré tous les aspects socio-économiques de La Tunisie, preuves à l'appui. Cependan et malgré ses crimes et ses délitsce clan nahdha continue d'espérer reprendre le pouvoir et persévérer leurs arnaques et leurs sabotages connus pendant dix ans.
La réponse pour 99% des personnes interrogées sera : « Allhou Ya3lim et Sakhafouna !
Et maintenant il a au moins l'honneur d'être en tête de liste des putschistes, en deuxième position après Sakhafouna et avant Mme Boudin. Tbaraka Allah 3lih - 7soll Kithba3
En allemand on dit : Gier frisst Versand ! (La cupidité dévore l'esprit!)
Allah, Allah, Allah si comme si on demandeait à Ghannouchi de chanter à l´ARP tout nu "il7obbi kollou, 7abbetou fiek .."
El Hob Koloh - Umm Kulthum
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Le peu d'argent dont dispose notre pays est dilapidé sur "lahbeb ouèl las7ab", #fassad_addawla
Et bon rétablissement à M. Ikhlas Ltaif.
Aujourd'hui, les filous ne passent plus aussi facilement que par le passé.
Les honnêtes et les intègres n'ont pas l'heure de plaire s'il deviennent visibles et encore moins s'ils font de la politique.
Mais est-ce que M. Hachani fait de la politique ?
Ne jugeons pas trop vite.
Les institutions étatiques ressemblent chaque jour davantage à des oripeaux
La misère se généralise
Mr Hachani et probablement aussi Mr Saed sous estiment de manière affolante la gravité du moment