Le porte-parole des tribunaux de Mahdia et Monastir, Farid Ben Jha, a indiqué, vendredi 21 octobre 2022, lors d’une intervention sur Diwan Fm avec Moez Ben Gharbia que la suspicion de traite de personnes avait été rejetée dans le cadre de l’affaire de la migration de la jeune fille de quatre ans en Italie.
Le responsable judiciaire a indiqué qu’il y avait quelques contradictions dans les propos du père de la jeune fille, sauf que ces contradictions ne sont plus d’actualité après l’arrivée de sa fille en Italie. Il a ajouté que les parents restaient tout de même accusés d’abandon de mineur.
« Cela reste tout de même une infraction dont la peine ne dépasse pas les cinq ans de prison. Toutefois, le juge d’instruction peut laisser la mère de la fille en liberté. Et si on ne l’autorise pas à rejoindre sa fille, la justice tunisienne peut décider le rapatriement de la jeune fille pour qu’elle évolue au sein de sa famille », assure-t-il.
Rappelons que les parents de la fillette de quatre ans, arrivée seule cette semaine à l’île de Lampedusa sur une embarcation de migration clandestine, ont été placés en garde à vue, mercredi 19 octobre 2022, selon le porte-parole de la Garde nationale, Houssem Eddine Jebabli.
L’arrivée de la fillette seule a ébranlé la presse italienne. Mardi 18 octobre 2022, plusieurs médias – dont l’agence de presse Ansa – ont relayé la triste nouvelle citant le député Majdi Kerbai. Les parents et leur autre enfant de sept ans sont, eux, restés bloqués sur la plage d’où l’embarcation a pris le large vers l’Italie. Celle-ci serait partie avec la fillette de quatre ans uniquement dans la précipitation à un moment de panique.
S.H
Pour le drame de Zarzis, on a fini par monter une cellule de soutien psychologique pour venir en aide aux familles des victimes que bien des commentateurs montraient du doigt comme irresponsables pour avoir payé et envoyé leurs enfants à une mort certaine.
Et pour le cas présent, on ne trouve pas mieux que de maintenir le papa en garde à vue pour très probablement par la suite l'incarcérer dans l'attente d'un procès pour abandon d'enfant mineure. Il s'agit pourtant dans l'un et l'autre cas de parents qui participent activement à la mise à l'abri de leurs enfants.
Que reproche-t-on au juste au papa dans le cas présent ?
Que la tentative de soustraire sa fillette à l'enfer ait réussi ?
Même un amateur n'aurait pas songé à retenir un tel chef d'inculpation. Je l'ai déjà écrit.
J'ignore comment les parents ont pu réunir la somme évoquée, emprunts, économies, vente de quelque bien, toujours est-il qu'ils font là preuve de courage et profonde affection pour leurs enfants en essayant de les faire exfiltrer de l'enfer, et non pas une prétendue volonté d'abandon.
Il y a en droit ce qu'on appelle le fait générateur. Il s'agit ici de la misère noire dans laquelle nos saigneurs ont plongé ce pays, poussant ses habitants à prendre des risques considérables pour eux-mêmes et pour les leurs, crime à vaste échelle dont ils ne répondront jamais.
Outre la qualification, on se trompe de responsable. Une fois encore, on s'attaque aux lampistes en lieu et place des gros poissons.
Laissons cette famille en paix. L'enfant surtout, si on ne lui veut pas le même sort que la petite Ghadhghadhi de Feriana emportée par les flots au retour de l'école de la République ruinée.