L’affaire Abdelaziz Makhloufi n’arrête pas de faire couler de l’encre tant elle a causé de préjudices aux agriculteurs et à l’économie. Son arrestation a privé le pays de milliards de dinars de recettes en devises. Pire, elle s’est avérée abusive, puisque la justice a décidé d’abandonner les poursuites pour prescription. Entre-temps, on comptabilise les dégâts.
Le 2 novembre 2024, Abdelaziz Makhloufi, PDG du groupe CHO et président du Club Sportif Sfaxien (CSS), était placé en garde à vue. Accusé de corruption, de blanchiment d'argent et d'exploitation de sa position pour des profits illégaux, cette arrestation a provoqué une onde de choc dans tout le pays. En pleine saison de récolte d'olives, cette mesure a bouleversé un secteur vital pour l’économie tunisienne. Cependant, le déroulement de l’affaire a révélé des zones d’ombre majeures, et les poursuites contre Makhloufi ont finalement été abandonnées pour prescription. Cette arrestation, jugée injuste par ses proches et de nombreux observateurs, a entraîné des pertes colossales pour l'économie nationale.
Une figure emblématique sous les projecteurs judiciaires
Abdelaziz Makhloufi n’est pas un inconnu. Leader incontesté du secteur oléicole tunisien, son groupe CHO représente entre 40 et 60 % des exportations d’huile d’olive du pays. Ce mastodonte exporte essentiellement vers les marchés européens et américains, contribuant ainsi à générer des revenus estimés à plusieurs milliards de dinars par an. En tant que président du CSS, il était également une figure emblématique de la ville de Sfax. Son arrestation, basée sur des accusations qui n’ont finalement pas abouti, soulève des questions sur l’équité des procédures judiciaires et l’impact économique de telles mesures.
Cette mesure intervient après une visite très médiatisée du président Kaïs Saïed au domaine agricole Chaâl, un pilier du patrimoine agricole national. Peu de temps après, Makhloufi était accusé d’avoir exploité des oliviers publics à des prix symboliques et d’avoir orchestré des transactions suspectes impliquant des fonds publics et des matériels agricoles. Cependant, la décision judiciaire du 26 décembre 2024 a mis fin aux poursuites, mettant en évidence l’absence de preuves solides contre lui.
L’huile d’olive : un secteur en crise
L’huile d’olive est bien plus qu’un produit agricole en Tunisie ; elle représente un pilier économique et un symbole national. En 2024, la production nationale a atteint un record de 340.000 tonnes, générant près de 5,2 milliards de dinars en devises grâce à l’exportation. Mais derrière ces chiffres se cache une réalité bien moins reluisante. La chaîne de production est en plein chaos depuis l’arrestation de Makhloufi et de plusieurs de ses collaborateurs. Cette crise aurait pu être évitée si les poursuites injustifiées n’avaient pas perturbé le secteur.
Le modèle économique du secteur repose sur une relation tripartite entre les agriculteurs, les huileries et les exportateurs. Les exportateurs, comme le groupe CHO, avancent les fonds nécessaires pour la campagne agricole en s’appuyant sur des prêts bancaires. Cette structure permet aux petits agriculteurs de financer leurs activités et de vendre leur production sur les marchés internationaux. Avec l’arrestation de Makhloufi, cette mécanique bien huilée est grippée, laissant les agriculteurs sans ressources et les huileries incapables de fonctionner normalement.
Des pertes économiques colossales
Selon les estimations de la Fédération nationale des producteurs d’huile d’olive, près de 80 % de la production nationale est destinée à l’exportation. Avec des exportateurs paralysés par les incertitudes juridiques, le secteur risque de perdre des milliards de dinars. Mohamed Nasraoui, secrétaire général de la fédération, a averti que cette situation pourrait pousser de nombreux agriculteurs à abandonner l’oléiculture, aggravant ainsi la crise.
De plus, les tensions sur les prix de l’huile d’olive se sont intensifiées. Les déclarations populistes, comme celle de Dhaoui Midani du Syndicat des agriculteurs, appelant à vendre l’huile à dix dinars le litre, ont accentué les pressions. Ce prix, bien en dessous du coût de production, n’est pas viable pour les producteurs. En conséquence, les récoltes sont suspendues dans de nombreuses régions, menaçant à la fois les oliviers et l’avenir des exploitations agricoles. Tout cela a été aggravé par une décision judiciaire qui, aujourd’hui, semble avoir été inutilement préjudiciable.
Un climat d’affaires toxique
L’affaire Makhloufi s’inscrit dans un contexte plus large de défiance envers les hommes d’affaires et les grands producteurs. Depuis 2023, des campagnes de dénigrement orchestrées sur les réseaux sociaux ciblent les exportateurs d’huile d’olive, les accusant de cupidité et de spéculation. Ces attaques, amplifiées par des figures proches du régime, ont créé un climat d’insécurité pour les investisseurs. Les arrestations arbitraires et les accusations non prouvées renforcent ce sentiment, détournant les acteurs clés du secteur agricole.
Le pôle judiciaire économique et financier, bien qu’essentiel pour lutter contre la corruption, est accusé d’être utilisé comme un outil de répression politique. Les proches de Makhloufi soutiennent que son arrestation aurait pu être évitée en permettant le déroulement normal de l’enquête sans perturber l’économie nationale.
Les enjeux géopolitiques
L’arrestation de Makhloufi ne se limite pas à un problème national. Avec une forte présence sur les marchés américain et européen, le groupe CHO représente un vecteur de l’image de la Tunisie à l’étranger. Cependant, les concurrents internationaux, notamment en Espagne et en Italie, pourraient profiter de cette crise pour renforcer leur position. Les craintes d’une ingérence étrangère sont exacerbées par des incidents tels que le vol de 2,5 millions de dollars d’huile d’olive du groupe CHO aux États-Unis. Certains y voient une tentative de déstabilisation économique, visant à affaiblir les exportateurs tunisiens.
Bon à rappeler, l’huile d’olive de M. Makhloufi (Terra d’Elyssa) bénéficie d’une excellente image à l’international et a même orné la table de Noël 2024 de Cristiano Ronaldo.
Une solution urgente pour sauver le secteur
Face à cette crise, les solutions tardent à se concrétiser. Si le gouvernement a annoncé des mesures pour soutenir les agriculteurs et encourager les exportations, celles-ci sont jugées insuffisantes. La suspension de la récolte et la chute des prix risquent de causer des dommages irréversibles au secteur oléicole.
Pour redresser la situation, l’État doit restaurer la confiance en laissant le secteur fonctionner selon les règles du marché international. Les agriculteurs doivent pouvoir vendre leurs productions à un prix conforme aux standards mondiaux, et les exportateurs doivent être soutenus, non persécutés. Des mécanismes de compensation pourraient être mis en place pour aider les consommateurs locaux sans déstabiliser la chaîne de production.
Un échec politique et économique
L’affaire Abdelaziz Makhloufi est un symbole des dérives actuelles. Si la lutte contre la corruption est nécessaire, elle ne doit pas se faire au détriment de l’économie nationale. L’abandon des poursuites pour prescription met en lumière le caractère inutilement destructeur de cette arrestation. Cette mesure a coûté des milliards à la Tunisie, non seulement en termes de pertes financières, mais aussi en termes de réputation et de confiance. Le temps presse pour sauver un secteur clé de l’économie et éviter une catastrophe durable.
L’arrestation de Abdelaziz Makhloufi servira-t-elle de leçon aux autorités judiciaires et politiques pour qu’elles cessent les mesures abusives et despotiques et sera-t-elle catalyseur d’une réforme profonde du secteur agricole ? L’avenir nous le dira.
Maya Bouallégui
Il en est de même, avec les membres du front des traitres, embastillés.
Sinon, très bien vu !!!
Par exemple, jette, mon cher mantouk khobza, un oeil sur un magnifique journal électrique de la place nommé Tunisie numérique, a3mel tak7ila patron tu vas bien te marrer ! Guelou sponsorisé doit être mentionné ! Mdr
P.S. t'as terminé tes investigations sur les pseudos étrangers ou est-ce que l'enquête est toujours en cours ?
électrique, ça il peut l'être également, avec une électricité "verte" produite et payé par et à partir du gaz d'un pays frère..
On peut se poser une question sur le serieux de quelques journalistes.
En voyant ce qui ce passe dans les oliveraies et les oliveries, une saison prometteuse et très très mal préparée, les dégâts sont sûrement de l'ordre de milliards de millimes (des centaines) ! Car la médiocrité en mathématiques, c'est transmissible. Quand on commet l'erreur régulièrement d'en haut de l'échelle.
Dieu seul sait combien, la Tunisie a perdu en manque à gagner, directement et indirectement, à cause de cette gestion calamiteuse d'une bande de macaques incompétents !
Car, on est d'accord, du moins la majorité des tunisiens, avec un minimum de bon sens (et de neurones), que harceler des entrepreneurs de la sorte ne peut que causer du préjudice à l'économie. Le secteur pharmaceutique, bancaire, agricole, en l'occurrence celui de l'huile d'olive ici, ilakh ilakh, ne se portent aucunement mieux, les affaires nullement à merveille. Renseigne-toi, cher khobza, avant de nous amuser !
Ben Ali le savait et était assez rusé pour harceler les "kbarat" sans causer de dégâts. Comme me l'a dit un fervent défenseur de l'avant 2011 et un haineux de l'après -et ce n'est pas citoyen_horribilis, pardon de vous décevoir- mieux vaut un chef voleur et qui sait faire tourner la roue, qu'un chef "honnête" qui ne nous rapporte rien. Car, voyez-vous, les rkhas, les jwe3a, les je ne sais quoi, c'est ça le peuple, votre peuple. Il était là avant 2011, après, et le restera, même après votre 25 juillet béni, que ceci ne vous en déplaise ! Tant que rien de consistant n'a été fait pour réformer l'éducation nationale, vous aurez toujours les mêmes têtes, des rkhas, des jwe3a, des la7assa, et j'en passe les meilleurs qualificatifs de votre très cher et si bon citoyen horribilis. Tfouh !
Et une question, pourquoi CHAFIK JARRAYA , lui aussi un homme d'affaires, n'a pas eu la meme impotance sur B.N .
W YOUFE LEHDITH.
'Pire, elle s'est avérée abusive, puisque la justice a décidé d'abandonner les poursuites pour prescription.' (1er paragraphe de l'article)
NON MADAME : il y a abondon des poursuites parce qu'il y a eu UNE CONCILIATION avec les douanes (donc A.M a payé ses dus envers l'état après son arrestation). ce qui confirme qu'il y a réellement des CONTRAVENTIONS ECONOMIQUES. SACHANT QU'IL RESTE AU MOINS UNE 3EME AFFAIRE D'ORDRE FINANCIER QUI SERA JUGEE LE 02 janvier.
2EME TROMPERIE:
'Son arrestation a privé le pays de milliards de dinars de recettes en devises'. (1er paragraphe de l'article).
AVEZ VOUS DES PREUVES AVEC DES CHIFFRES COMPTABLES. Et comment une entreprise s'arrete avec l'arrestation de son PDG. marwane mabrouk, FRIKHA, RIDHA CHARFEDDINE ont été arretés depuis plus qu'une année MAIS LEURS ENTREPRISES (BIAT, MONOPRIX, TELNET,UNIMED,.......)CONTINUENT A FONCTIONNER A MERVEILLE. HAMADI BOUSBII est décecé ,mais la SFBT contunie à générer des bénifices.
2EME TROMPERIE:
'les récoltes sont suspendues dans de nombreuses régions,'
Ce ne sont que des rumeurs.
Je pense que cette affaire d'arrestation de MAKHLOUFI a été exploité par des journalistes SPECIFIQUES pour des raisons politiques. Et on n' a jamais lu un article sur B.N sur LES PERTES DE LA TUNISIE à cause de l'arret de l'exportation du phosphate.
UN MESSAGE AUX 2 JOURNALISTES HASSEN KHMEKHEM ET MAYA BOUALLEGUI:
Enti sraft sraft. Pourquoi pas un article sur les échecs du CSS pour nous expliquer que ces echecs sont dus à l'arrestation de son président A.M.
Pathétique de voir BN descendre si bas. C'est du blanchiment.
Quand aux 'milliards' qu'on aurait perdu, mon oeil. C'est le contrqire qu'il faut conclure: situation monopolistique qui fait étrangle le secteur....
Je ne peux même pas exagérer le manque de professionalisme journalistique. Parti pris de très mauvais goût. Ayez au moins la décence de dire d'où vous parlez, qu'on vous voie et comprenne.
Tout y est, rien à ajouter !
M. Makhloufi n'a jamais exprimé une ambition de s'engager en politique. '?tre président d'un club sportif en Tunisie, dans le contexte actuel, est une tâche particulièrement difficile. Cette fonction exige de convaincre des hommes d'affaires d'accepter un rôle souvent non lucratif, tout en investissant des ressources personnelles considérables.
Suite à une manifestation organisée devant le siège du gouverneur de Sfax par des supporters souhaitant revendiquer leur droit à un nouveau stade conforme aux normes internationales pour accueillir des compétitions africaines, dans la deuxième plus grande ville du pays. Une semaine après cet événement, M. Makhloufi a été arrêté et ses galères ont commencé, la conclusion?
Il est important d'aborder cette situation avec honnêteté, en évitant toute idéologie ou régionalisme. Bien que je ne connaisse pas personnellement M. Makhloufi, de nombreux témoignages décrivent un homme dévoué, travailleur, et méritant de la reconnaissance pour ses efforts. Certains estiment même qu'il devrait être honoré au niveau national. Son engagement pour le secteur agricole, par exemple, inspire l'espoir qu'avec davantage de personnes comme lui, ce domaine pourrait atteindre une excellence mondiale.
Cependant, il est regrettable que cet homme semble aujourd'hui confronté à des accusations graves. Nous espérons que les autorités fourniront des informations claires pour permettre une évaluation juste de la situation et déterminer s'il est véritablement coupable avant tout jugement définitif.
Ils sont aussi étanches que les meilleures montres Suisse.
La Tounisie post-2011, a révélé au grand jour, des masses inquantifiables de charognards, de jwoué3a, d'ignares et d'incultes, qu'elle portait en son sein.
Ils ont quitté leurs terriers, tous en même temps.
Ces simplets sont tous devenus, soubhane Rabi, du jour au lendemain, des détectives, des mediums et de fins analystes.
La spéculation et la surenchère, sont leurs domaines de prédilections.
Le monde entier nous les envie.
Ils disent tous, amine en même temps, à tout ce que les médias et les réseaux leur déversent.
car dans votre article VOUS AVEZ OUBLI'?S DE NOUS EN PARLER !! allez il est encore temps de le faire ; '? MOINS QUE VOUS N'?TIEZ PAS AU COURANT !!!!!! yoktil biddhouhik .
Meme pas la peine d'en commenter les details
On a connus les corporations de médecins, d'avocats, d'agents du ministère de l'interieur, .... et maintenant on veut nous faire croire que tous les malheurs de l'huile d'olive proviennent de cette arrestation.
Au contraire et si c'est vrai, il est inacceptable que le pays soit à la merci d'une personne. C'est plus qu'un monopole et c'est plus que grave. C'est même condamnable.
Pour finir, il y a lieu de rappeler que ce monsieur a fini par trouver un compromis financier avec la douane et l'état tunisien. Ce qui est parfait pour lui et pour l'état.
Un raté entouré de râté ne peut que nous ruiner