Le journal électronique Assabah News pourrait bientôt fermer. Ainsi a décidé le conseil d’administration de Dar Assabah, ce qui pourrait ajouter encore de l’huile sur le feu.
Ce journal électronique, né il y a à peine un an, attire quotidiennement quelque vingt mille visiteurs, alors que le quotidien papier Assabah imprime à vingt mille exemplaire (ses ventes tournent autour de 12.000).
Pour expliquer la décision, Mohamed Ali Chekir, président de Princesse Holding (maison-mère de Dar Assabah, confisquée par l’Etat) aurait déclaré à un membre du syndicat que la décision viendrait d’en haut !
Ce qui a poussé le rédacteur en chef et fondateur d’Assabah News, Hafedh Ghribi, à dire que c’est la vidéo de Moncef Marzouki, diffusée il y a quelques jours, qui en est la cause. Cette vidéo exclusive a défrayé la chronique, elle a montré à Doha le président de la République dans une colère noire auprès d’un journaliste qui parlait au téléphone durant sa conférence de presse. « On cherche à faire taire un journal qui monte et qui se distingue par son professionnalisme », nous déclare M. Ghribi.
Selon lui, il n’a jamais été question de fermer le journal et le directeur lui a déclaré, il y a quelques semaines à peine, qu’il est un fidèle lecteur d’Assabah News, qu’il apprécie son contenu et qu’il envisage, pour lui, des pistes pour son expansion.

Contacté par Business News, Lotfi Touati, directeur général de Dar Assabah, nous a déclaré que la décision n’est pas encore signée, laissant ainsi entendre qu’elle n’est pas définitive.
Selon lui, il n’a jamais été question de la vidéo de Moncef Marzouki lorsque le sujet a été discuté au sein du conseil d’administration. « C’est tout le contraire, je considère que cette vidéo est un scoop et mérite largement qu’elle soit diffusée », nous dit M. Touati.
Pour lui, deux raisons motivent la décision du conseil d’administration. La première est d’ordre économique et la seconde est qu’il y a un double emploi avec le site internet d’Assabah.
On lui fait remarquer que le site est en pleine croissance, vient de voir le jour et que l’on ne peut parler de rentabilité qu’après trois ans du lancement. D’autant plus que l’essentiel des dépenses est généré par les journalistes qui ne vont pas être licenciés, puisqu’ils iront rejoindre l’équipe d’Assabah.
Quant à la question du double emploi, c’est là le propre de plusieurs quotidiens étrangers où l’on a une version électronique en temps réel distincte de la version électronique du journal papier.
Lotfi Touati s’est montré compréhensif et nous a répété que tout cela est discutable, puisqu’il n’a pas encore annoncé officiellement la fermeture du journal électronique.