Le Mouvement Echaâb a annoncé, dans un communiqué rendu public le 5 décembre 2019, qu'il ne prendra pas part au prochain gouvernement vu qu'il refuse "d'aggraver les crises économique et sociale" et de porter atteinte à la souveraineté de la Tunisie.

Le Mouvement a, en effet, précisé que l'approche adoptée dans la constitution du gouvernement est une "continuité de l'échec" remettant en question "la capacité du chef du gouvernement désigné par Ennahdha, Habib Jamli, à parvenir à des solutions aux différents défis auxquels la Tunisie fait face".

Pour le Mouvement, Habib Jamli n'a pas réussi à réagir positivement aux propositions présentées par le parti. Ainsi, il est déterminé à reproduire les mêmes échecs précédents.

Rappelons que Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement Echaâb, ayant récolté 16 sièges au nouveau parlement, avait à maintes reprises refusé de faire partie d’un gouvernement présidé ou formé par Ennahdha étant donné les « profondes divergences » entre les deux partis ainsi que la responsabilité du parti islamiste dans la situation « catastrophique » de la Tunisie.

Zouheir Maghzaoui a même déclaré qu’un gouvernement proposé par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed « serait mieux pour le pays et qu’il faut savoir exploiter cette sorte d’unanimité populaire dont bénéficie Kaïs Saïed pour qu’il joue un rôle efficient dans la formation du gouvernement ».

Le Mouvement Echâab ainsi qu'Attayar, ayant obtenu 22 sièges au Parlement, avaient formé un bloc parlementaire baptisé "le Bloc démocrate". Un bloc qui réunit, aujourd'hui, 41 élus et qui est présidé par le député Attayar, Ghazi Chaouachi.

Les deux partis coordonneront, aussi, sur deux volets à savoir les négociations autour de la formation du prochain gouvernement ainsi que l’action parlementaire.

B.L