Le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, est revenu ce mardi 7 septembre 2021, sur le communiqué publié la veille par les ambassadeurs des pays du G7 et a présenté sa lecture.
Au micro de Zina Zidi dans l'émission Win Inti Win Ahna, le diplomate pense que ce communiqué représente un fait important et entre dans le cadre du dialogue entre le gouvernement tunisien et des parties extérieures qui représentent les plus importants partenaires de la Tunisie.
Et de rappeler que le groupe des sept ne s’est pas imposé à la Tunisie, mais que le 26 février 2021, le chef du gouvernement limogé avait invité les ambassadeurs de ces pays en présence d’un huitième ambassadeur, le représentant de l’Union européenne, le tout en présence du ministre limogé de l'Economie, des Finances et du soutien à l'Investissement, Ali Kooli.
Après un long entretien, un communiqué de la Kasbah avait été publié où on expliquait que le chef du gouvernement avait présenté le programme des réformes économiques et structurelles, qu’il avait écouté les partenaires de la Tunisie et les recommandations des ambassadeurs.
« Aujourd’hui ces mêmes ambassadeurs se sont réunis et ont adressé, en absence de chef de gouvernement et de ministre des Finances, un appel aux autorités tunisiennes, et à leur tête le président de la République », a-t-il expliqué, en notant que les avis ont divergé entre une opinion publique qui se positionne contre le contenu de ce communiqué et une opinion publique qui est en train de l’analyser.
Et d’ajouter : « Les Tunisiens n’ont pas accepté la manière dont a été formulé ce communiqué, le considérant comme de l’interventionnisme et du forcing ».
Pour sa part, Ahmed Ounaies juge que sur la forme, le communiqué n’est pas étrange par rapport aux actions diplomatiques modernes et que c’est quelque chose de commun.
Interrogé s'il partage la lecture de Rabeh Khraifi qui considère que ce communiqué soutient le mouvement du 25 juillet et sonne la fin du régime politique et constitutionnel, il a répondu : « Oui, c’est exact car ils adhèrent à la logique du 25 juillet et bâtissent dessus ».
Ainsi, il estime, du point de vue de la forme « qu’il ne faut pas diaboliser le langage utilisé, que ce dernier est correct, répond aux exigences diplomatiques et ne comprend aucun forcing ».
Sur le fonds, il indique que le G7 a demandé au président de la République ce que tout le monde lui demande : l’accélération de la formation d’un gouvernement, la nomination d’un chef à sa tête, et la mise en place d’une instance parlementaire, qui tiendra son rôle en entier. Outre le fait de présenter une vision claire de ses intentions, le tout sera lié à ce qui est demandé à ces gouvernements (notamment en termes de financement) ainsi qu’aux engagements pris librement par le pays.
I.N