Anas Hmaidi, président de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a annoncé, dans une déclaration accordée ce vendredi 18 décembre 2020, à Mosaïque FM, qu’un accord a été signé ce matin avec la présidence du gouvernement et que la grève des magistrats sera donc levée.

Il a précisé que l’accord vient consacrer les principes d’indépendance du pouvoir judiciaire. « Cet accord va permettre de poser les outils pour développer les services judiciaires et stipule notamment la mise en place d’une loi fondamentale qui devra être élaborée dans un délai de trois mois pour être présentée à l’ARP en tant qu’initiative législative du gouvernement pour être rapidement examinée. Il s’agit aussi de garantir la sécurité financière des juges » a-t-il précisé.

Lors d’une conférence de presse, tenue dans les locaux du SNJT, Anas Hmaidi a expliqué que les revendications des juges tournent autour de quatre axes. Il s’agit d’abord de garantir la protection et les soins de santé aux juges et à leurs familles ainsi que la stérilisation des tribunaux avec la mise en place d'un protocole de santé qui prend en compte le travail judiciaire et protège les magistrats, les employés et les citoyens, soulignant que cette demande a été réalisée grâce à l'accord conclu avec le gouvernement.

Un second axe concerne une justice « efficace et efficiente » qui répond aux normes internationales au niveau du service judiciaire fourni au citoyen. La troisième revendication est de fournir aux juges un statut et des conditions matérielles conformes aux normes internationales ainsi que l’engagement de réformes fondamentales garantissant l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Il convient de rappeler que les juges protestent depuis le 18 novembre contre les conditions de travail "catastrophiques", la dégradation de leur situation financière et le blocage du dossier de la réforme du système judiciaire. Une grève ouverte qui a suscité l’indignation d’une large frange de la population et de nombreux observateurs.

M.B.Z