96 directeurs d’école ont démissionné en avril 2025 ? Une information ancienne, sortie de son contexte

« Il est tombé avec ce mur » : à Mezzouna, le directeur du lycée défendu par ses proches
Depuis le 16 avril 2025, une publication virale circule sur Facebook, affirmant que 96 directeurs et directrices d’écoles primaires de la région de La Manouba auraient présenté leur démission. Le message, présenté comme « urgent », établit un lien supposé avec la récente mise en garde à vue du directeur du lycée de Mezzouna, à la suite d’un drame ayant causé la mort de trois élèves et qui en a blessé deux autres.
La publication affirme que ces démissions auraient été motivées par la décision de la délégation régionale de l’Éducation de La Manouba de limoger un directeur d’école à Oued Ellil, accusé d’avoir supervisé des travaux de pavage dans la cour de l’établissement avec l’aide d’un volontaire. Certains internautes avancent également un lien avec la récente mise en garde à vue du directeur du lycée de Mezzouna.
En vérifiant la source des publications, nous avons constaté qu’en janvier 2023, plusieurs médias tunisiens avaient rapporté qu’environ 96 directeurs et directrices d’écoles de la région de La Manouba avaient menacé de démissionner, à la suite de la révocation d’un confrère de l’école Ennajet à Oued Ellil, pour avoir autorisé un citoyen bénévole à effectuer des travaux dans l’établissement.
Il ne s’agissait pas de démissions effectives, mais d’un mouvement de solidarité visant à protester contre une décision administrative. La mise en garde à vue de Mohamed Kethiri, directeur du lycée de Mezzouna, est quant à elle un fait récent, annoncé le 15 avril 2025 par le porte-parole du tribunal de première instance de Sidi Bouzid, dans le cadre d’une enquête ouverte après l’effondrement d’un mur scolaire.
Par ailleurs, l'info liée au directeur de l’école Ennajet à Oued Ellil est également inexacte. En 2023, Dalenda Mbarki, déléguée régionale de l'Éducation à La Manouba, contactée par BNCheck, a affirmé que « la décision de limogeage n'a rien à voir avec le processus de carrelage de l'école ». La déléguée a souligné que, suite à une enquête administrative lancée par l’inspecteur du ministère de l'Éducation, une infraction administrative est apparue : manque de pièces justificatives pour des opérations financières de l’école, qui concernent les cours particuliers.
Aucun lien direct n’a donc été établi entre cet incident judiciaire à Mezzouna et une supposée vague de démissions à La Manouba. Les deux événements sont distincts, tant sur le plan chronologique que contextuel.
Ainsi, les affirmations faisant état de la démission de 96 directeurs d’école à La Manouba ne sont pas d’actualité. Il s’agit d’un ancien mouvement de protestation datant de janvier 2023, remis en circulation hors contexte et associé à tort à une affaire judiciaire récente survenue à Mezzouna.
R.A
Votre commentaire
Ils sont tels des cancers, agissant sournoisement , des lâches à l'affut de la moindre info pouvant être détournée contre nos vaillants patriotes, qui oeuvrent jour et nuit, pour nous sortir de l'inextricable marasme dans lequel, les gardiens d'étables et d'écuries avec leurs chata7atte du reste de la maudite terka, nous ont mis.
Bi koudrette Rabbi, ki t'boussou 3inikom, vos jours sont comptés, les escrocs.