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Petrofac : 60 jours d'arrêt de production, sous le silence des autorités !
19/03/2016 | 13:51
3 min
Petrofac : 60 jours d'arrêt de production, sous le silence des autorités !

 

La société pétrolière de prospection et d'exploitation énergétique, Petrofac, vient d’enregistrer son 60ème jour d’arrêt de travail sur son site de Kerkennah : ce qui représente 12 millions de dollars de perte. Chaque jour d’arrêt causant des pertes de l’ordre de 200.000 dollars, sachant que la société produit 12,5% des besoins du pays en gaz, soit environ 1 million de m3 de gaz par jour et que 80% des revenus de Petrofac reviennent à l’Etat tunisien.

 

A part quelques initiatives du ministre de l’Energie et des Mines, Mongi Marzouk, pour régler cette situation "pacifiquement" aucune autre initiative gouvernementale n’a été annoncée. Silence total de la présidence du gouvernement à ce sujet, et ceci malgré le fait que la société-mère avait exprimé son désire de quitter la Tunisie, ne comprenant pas la passivité de l’Etat tunisien incapable de maîtriser 70 chômeurs qui bloquent toute une société. Petrofac a déjà annulé un investissement de 40 millions de dinars dans le forage de deux nouveaux puits à Kerkennah "Chergui 9" et "Chergui 10". Son départ de la Tunisie est à prendre au sérieux, nous confie une source bien informée, ayant requis l’anonymat, dans une déclaration à Business News.

 

On rappelle que suite à une séance de travail avec le ministre, malgré l’engagement de Petrofac de continuer le financement du fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax dans le but d’aider les chômeurs pour encore six mois et de celui de l’Etat à prendre en charge la couverture sociale (CNSS) des chômeurs pendant toute la période qui a précédé et de les recruter d’ici fin juin 2016, les sit-ineurs ont refusé ! Ils revendiquent un engagement ferme de l’Etat pour que tous les chômeurs soient recrutés immédiatement et réclament aussi que Petrofac renonce à toutes les poursuites judicaires qu’elle a engagé contre eux !

 

http://www.businessnews.com.tn/images/album/BN26165Petrofac.gif

 

On rappellera également que Petrofac est à l’arrêt depuis le 19 janvier 2016. Environ 70 chômeurs sont entrés de force dans les locaux de la firme et ont bloqué la production. Ils ont entamé un sit-in et dressé leurs tentes. Ils réclament que la société pétrolière continue à leur verser des allocations de chômage.

 

En effet, Petrofac a décidé depuis début 2015 de stopper le financement d’un fonds environnemental destiné au gouvernorat de Sfax pour aider les chômeurs, qui initialement était destiné à financer des allocations pour des jeunes à la recherche de travail et qui s’est transformé en une donation à des personnes qui ne travaillent pas et qui n’ont pas l’intention de travailler ou carrément ont intégré Petrofac ou la fonction publique. En 2015, le financement accordé à ce fonds a été de l’ordre de 1 million de dinars. Cette situation dure depuis 5 ans, avec un coût de 800 mille dinars par an permettant de subvenir aux besoins de 262 personnes.

 

En avril dernier, et pour lever un sit-in de ces mêmes personnes, il a été décidé la création début 2016 de la Société de l’environnement de Kerkennah, qui sera financée par l’Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) via un fonds doté de 1 million de dinars. Les autorités ont également obligé Petrofac à continuer à verser les allocations jusqu’à fin décembre 2015.

Or, la société n’a pas été créée et les chômeurs se sont donc rabattus, sur la société pétrolière, qui se trouve prise en otage dans une affaire qui ne la concerne plus.

Le partenaire britannique a donc déposé une demande de renvoi au chômage technique, avec l’intention sérieuse d’abandonner ses projets et de quitter le pays.

 

Notons que notre source a affirmé que Petrofac n’est en aucun cas responsable de la fuite de pétrole survenue le 13 mars dernier sur une plage de l’île de Kerkennah.

 

I.N

 

 

19/03/2016 | 13:51
3 min
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Commentaires (16)

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Mansour Lahyani
| 21-03-2016 17:42
Vous brûlez les étapes, je pense : avant d'en arriver au pouvoir judiciaire, il faudrait encore tenter la voie amiable, même si elle vous force un peu la main... Ce n'est qu'en désespoir de cause qu'on s'adressera à la justice qui, elle, n'y va pas par quatre chemins : elle tranche le noeud gordien, ça fait plutôt mal : des milliards rendus inutiles, des familles d'ouvriers et de techniciens livrées à l'abandon et à la famine (même le poisson ne mord plus, à Kerkennah!), un beau projet dans une région qui est en manque réduit en poussière et en rouille... Tout cela parce que les enfants de Hached et même ceux de Achour n'ont pas su mettre un terme à leurs prétentions, alimentées par des décennies de déception et de désespoir!!

DHEJ
| 20-03-2016 14:34
Ce n'est pas l'impassibilité des gouvernants qui ne sont que le pouvoir exécutif mais plutot du ministère public et ses substituts ou encore le pouvoir judiciaire!


Et je le répète qu'en pense Samir TAIEB???

jack
| 20-03-2016 12:56
Ils ont causé une grave catastrophe naturelle il y a 10 jours. Qu'ils partent.

Mansour Lahyani
| 20-03-2016 11:24
Votre indignation est malheureusement tout-à-fait justifiée... Mais vous ne pointez que l'impassibilité "du gouverneur, du Maire, et de toute la clique qui suit" : et le Gouvernement ? là non plus, il n' y a pas plus d'abonnés au n° demandé ! Je me répète : 12 millions de Tunisiens, désarmés devant l'impassibilité de leurs gouvernants tétanisés parce qu'un hurluberlu a criminellement décrété, depuis 2011, que les sit-ins étaient permis et tolérés comme d'authentiques outils de lutte sociale !!! Aucune allusion à l'effondrement de TOUTE la société tunisienne chez ce visionnaire...

Mansour Lahyani
| 20-03-2016 11:12
Bien vu, même si on ne peut pas dire qu'on s'y habitue, parce qu'on ne s'y habitue certainement pas ! Mais je vous cite : "Bientot les 70 chômeurs n'auront plus rien que leur yeux pour pleurer leur bétise, leur famille aussi et avec eux tous les nouveaux chômeurs de Petrofac." : pour la CPG et le GCT, il n'y va pas de "seulement" 70 chômeurs - ce qui est déjà très douloureux - mais de 12 millions de Tunisiens, désarmés devant l'impassibilité de leurs gouvernants tétanisés parce qu'un hurluberlu a criminellement décrété, depuis 2011, que les sit-ins étaient permis et tolérés comme d'authentiques outils de lutte sociale !!! Aucune allusion à l'effondrement de TOUTE la société tunisienne chez ce visionnaire...

DHEJ
| 19-03-2016 20:55
Et impuissance du ministère public face à une autre forme de DAECH!!!

takilas
| 19-03-2016 19:23
Non pas le silence des autorités mais l'animosité, le sabotage et la traitrise de nahdha.

M. Tebourbi
| 19-03-2016 19:14
Le mal dans tout ça est qu'on s'y habitue.
Pour Petrofac, l'investisseur est étranger et menace de quitter et on en parle.
pour la CPG et le GCT l'état est le seul investisseur et personne n'en parle depuis 5 ans.
La catastrophe est le manque d'état et d'autorité à tous les niveaux.
a pyramide s'est inversée.
Le pouilleux mènent le jeu u vu et au sus de tous au nom de la révolution.
Bientot les 70 chômeurs n'auront plus rien que leur yeux pour pleurer leur bétise, leur famille aussi et avec eux tous les nouveaux chômeurs de Petrofac.

nazou
| 19-03-2016 18:46
Et les sécuritaires qui l'ont aidé.
Et ces mêmes sécuritaires suspendus.
Et le syndicat de la sécurité intérieure, qui réclame la levé de certains suspendus !

Bizarre parce-que petrofac est une société anglaise, et les islamistes ne sont
ptet pas forcément leurs ennemis.
Non ?

kais
| 19-03-2016 18:15
Une honte pour l'ETAT Tunisien que d'être défié par 70 bandits qui bloquent ses intérêts