
Le bras de fer opposant le ministère de l’Education à la Fédération générale de l’Enseignement est toujours engagé. Le clivage entre les deux parties ne semble pas prendre fin. Au contraire, la situation ne cesse de s’envenimer et les choses vont de pire en pire. Retour sur les dernières péripéties d’une affaire qui touchent la majorité des foyers tunisiens.
Comme décidé par la commission administrative relevant de l’UGTT, aujourd’hui, jeudi 22 mars 2018, a été la journée des enseignants. Un grand rassemblement a été organisé ce matin devant le siège du ministère de l’Education, en présence de plusieurs enseignants qui ont répondu à l’appel de la Fédération générale de l’Enseignement. Les protestataires se sont dirigés par la suite à la place Mohamed Ali, au siège de la centrale syndicale.
A cette occasion, le secrétaire général de la fédération, Lassâad Yaâcoubi a prononcé un discours pour enflammer la foule, tout en poursuivant son escalade. Yaâcoubi considère que l’enjeu est de taille et que l’affaire est devenue une question de dignité. « Les enseignants ne doivent pas se plier, ni renoncer à leurs revendications. Je vous remercie pour tout votre courage et votre militantisme, notamment, votre honorable décision de bloquer les notes des élèves », a-t-il dit. Le secrétaire général s’est félicité de l’absence de toute réaction de la part des parents des élèves, considérant que leur position confère une certaine légitimité à leur action. Cela dit, il a préféré adresser « ses conditions » au chef du gouvernement, puisqu’il n’y a plus de terrain d’entente avec le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem.
Il faut dire que la mesure annoncée par M. Ben Salem lors d’un point de presse tenu à l’issue du conseil des ministres concernant l’éventuel gel des salaires, a été comme un véritable séisme pour Lassâad Yaâcoubi et ses acolytes. En effet, le conseil ministériel avait décidé que le ministre de l’Education pourra prendre toutes les mesures organisationnelles, légales et administratives pour résoudre le blocage des notes de la part de la Fédération générale de l’enseignement, et ce, afin de mettre fin à cette déstabilisation inadmissible du système éducatif.
Une décision annoncée la vieille du rassemblement de colère prévu par les enseignants en a déstabilisé plus d’un, faisant de la manifestation tenue aujourd’hui, une occasion pour le syndicaliste controversé de rappeler au ministre de l’Education son passé au service du régime de Ben Ali. D’ailleurs, une grande partie des slogans scandés par les manifestants a été dédiée à cet effet. Mais les effets de cette décision ne se sont pas arrêtés là. Certains enseignants ont mené toute une campagne à travers les réseaux sociaux pour dénigrer le ministre, tout en s’attaquant aux internautes qui se sont félicités de la mesure de gel des salaires qui pourrait être prise par le ministère en cas de poursuite de l’escalade par le syndicat.
Ce n’est pas plus tard qu’aujourd’hui, que la Fédération générale de l’Enseignement a exhorté les directeurs des établissements scolaires de ne pas communiquer la liste des enseignants qui se sont abstenus de remettre les notes de leurs élèves à l’administration. Une ingérence dans les affaires administratives diront certains, mais ce n’est pas de l’avis de la Fédération qui se croit tout permis.
Cette même fédération a complétement rejeté une décision de justice rendue par le juge de la famille. En effet, le juge a appelé la Direction régionale de l’Enseignement de mettre fin au blocage des notes, considérant cette mesure comme une atteinte aux droits de l’enfant et une violence morale et psychologique à son encontre.
D’ailleurs, M. Yaâcoubi avait commenté ce jugement, considérant que la justice « ne devrait pas s’ingérer dans ces affrontements » étant donné que les mouvements de protestation des enseignants du secondaire étaient une affaire syndicale et non pas judiciaire.
« Le ministère de l’Education cherche à impliquer les élèves dans des conflits en recourant à la justice pour lever le blocage des notes. C’est une décision qui vise à condamner et punir les enseignants par la loi car le ministère s’est trouvé incapable de parvenir à des solutions », précise-t-il.
Ainsi, et au vu des derniers développements, la situation de crise semble persister plus que jamais. La politique d’escalade a été adoptée par les deux parties. Entre le ministère qui considère le blocage des notes comme une ligne rouge à ne pas franchir, et le syndicat qui puise la légitimité de son action dans le silence radio des parents, l’intérêt de l’élève ne figure sur aucune des priorités des intervenants. Dire que la réforme du système éducatif est l’un des besoins imminents du moment, est à priori déplacé, puisque le débat est porté SUR d’autres sujets, pour le moins futiles.
Sarra HLAOUI
Commentaires (10)
CommenterEviter d'étre bourrelés de remords
Non à la clochardisation de l'enseignement!
Obscénité publique
Ces enseignants sont payés pour servir l'intérêt général ; Quel avenir pour ces centaines de milliers d' enfants ?
Un enseignant a pour mission quasiment sacrée :éduquer des enfants et adolescents, c'est à dire contribuer de manière décisive à l'édification de leur avenir;
Cette mission est totalement ignorée actuellement, dans le cynisme et l'irresponsabilité les plus complets.
A t'on affaire à des enseignants ou à des voyous
Comment peut on se prétendre enseignant en agissant de la sorte
Comment l'Education Nationale peut elle encore être un service d'utilité publique avec des soi-disant "enseignants" fonctionnaires aussi irresponsables si ce n'est criminels
Pourvu que le gouvernement tienne bon cette fois.
Cette décision aurait dû être prise depuis l'époque de Jalloul. Mais, comme les gouvernements successifs ont fait preuve d'une faiblesse sans précédent, ce monsieur s'est cru tout permis : il menace, tance, insulte et fait de la surenchère bête et stupide.
Comment cet idiot peut-il dire que, puisque les notes sont communiquées aux élèves, ne pas les communiquer à l'administration ne pénalisent pas ces derniers ?
Ignore-t-il que, pour s'inscrire pour un concours ou un examen, chaque élève doit présenter SES bulletins qui ne peuvent être fournis que par l'administration ?
J'espère que cette fois le ministre, avec le soutien de tous les ministres et de tous les élus PATRIOTES, va tenir bon et mettre fin à cette mascarade menée par ce va-t-en-guerre sans cervelle.
La loi et la réforme pour une bonne éducation
pas le bon choix
LA DICTATURE DE YAACOUBI
la vérité
Il faut aller jusqu'au bout
IL NE FAUT PAS CZDER ET ALLER JUSQU'AU BOUT.