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Premières indiscrétions sur la loi de Finances 2019
30/08/2018 | 19:59
4 min
Premières indiscrétions sur la loi de Finances 2019

La loi de Finances de 2018 a été très critiquée après son vote. Elle l’est encore aujourd’hui, compte tenu de la lourdeur des impôts et taxations imposés. Le projet de 2019, cherchant à marquer une accalmie, devrait avoir un impact moins lourd sur les citoyens et les entreprises, selon les premières indiscrétions.

 

Des manifestations avaient été organisées en janvier 2018 afin de contester les dispositions de la loi de Finances 2018, votée en décembre. Les protestataires avaient reproché une hausse jugée « exorbitante » de la taxe sur la consommation sur de nombreux produits dont les prix avaient significativement augmenté, ainsi qu’une hausse de la TVA qui est passée de 18 à 19%.

La mobilisation anti-austérité avait été observée dans plusieurs villes tunisiennes. Les protestataires sont sortis dans la rue scandant des slogans contre « la vie chère » et « l’alourdissement des charges pesant contre les citoyens ». Aux protestataires se sont mêlés des casseurs et des grabuges ont éclaté et ont duré plusieurs jours. 44 personnes ont été arrêtées en tout et un manifestant est mort asphyxié, suite à des heurts violents avec des policiers. Plusieurs actes de vandalisme ont, par ailleurs, été commis lors de ces nuits de tension. 

Les dispositions de la LF 2018 avaient été perçues comme « un coup de massue » pour nombreux citoyens et entreprises et même critiquées par des économistes et des membres de la société civile. Pour pallier cette inflation galopante, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) avait eu recours à la hausse du taux d’intérêt directeur qui est passé de 5,75% à 6,75% en juin 2018. En 2017, le projet de la loi de Finances n’a pas été plus clément. Conjugués à une crise économique assez lourde et à une inflation qui avoisine aujourd’hui les 7,5%, les deux derniers PLF ont servi à attiser une grogne populaire déjà bien palpable. 

 

Cette année, il semblerait que les choses tendent à changer. Les premières indiscrétions sur la loi de Finances laissent présager un projet de loi sans plus d’impôts pour les entreprises et les citoyens. En effet, dans une déclaration donnée à l’agence de presse TAP, une source gouvernementale a affirmé aujourd'hui que « le projet de loi de Finances de 2019 ne comportera aucune disposition servant à hausser les impôts et taxes sur les personnes et les sociétés comme cela a été le cas pour les versions de 2017 et 2018 ». La même source révèle que, dans ses grandes lignes, la nouvelle loi de Finances sera orientée vers la réduction du déficit budgétaire de façon graduelle.

On apprend d’ailleurs que « le chef du gouvernement Youssef Chahed a donné des instructions claires à l’ensemble des ministères afin qu’aucune imposition ne figure dans ce nouveau projet de loi ». La même source ajoute également que « la LF 2019 donnera la priorité aux services rendus au citoyens à travers des crédits spécifiques ainsi que la création de nouveaux types de contrats qui serviront à employer des milliers de jeunes dans les secteurs vitaux ».


D’après la nouvelle loi de Finances, 2019 serait également la première année à enregistrer une réduction de la dette publique qui a atteint des niveaux alarmants en 2018, soit 73 milliards de dinars fin juin. Plus de la moitié, soit 50 milliards de dinars, proviennent de la dette extérieure.

Si la même source ne donne pas davantage de détails sur les dispositions qui seront entreprises afin de réduire, justement, la dette publique, elle explique en revanche que le PLF de l'année prochaine sera impacté par la hausse du taux de croissance qui a enregistré 2,8% au cours du 2ème trimestre 2018.

 

En juin dernier, en marge des travaux de la conférence nationale sur l’impulsion de l’emploi, le chef du gouvernement s’était déjà prononcé sur les dispositions de cette nouvelle loi, insistant sur la nécessite « d’assurer la stabilité sociale, sécuritaire mais aussi fiscale et ce afin de dépasser la conjoncture liée à la résolution de la crise fiscale et de passer à un modèle de croissance qui favorise la création d’entreprises, l’investissement et l’emploi ». Youssef Chahed avait précisé que 2019-2020 et 2021 s’orienteront vers la réduction des impôts sur les sociétés productives, exploitantes et exportatrices dans les domaines de l’industrie et de la technologie. La priorité étant la création d’emplois et l’impulsion de l’investissement.

 

 

Le chef du gouvernement avait déjà annoncé, il y a quelques semaines dans une déclaration à Mosaïque Fm, que « le peuple tunisien verra bientôt le bout du tunnel car 2018 sera la dernière année difficile pour les Tunisiens ». La loi de finances 2019, présentera-t-elle les prémices de ce changement ? Pour le savoir, il faudra attendre le mois de décembre et son passage au vote devant le Parlement. Pour l’instant, les concertations sur le nouveau projet de loi de Finances 2019 avancent compte tenu des délais serrés de sa proposition au parlement. En effet, le gouvernement devra soumettre le PLF 2019 au parlement dans un délai ne dépassant pas le 15 octobre et les députés seront chargés d’examiner ses dispositions et de les passer au vote avant la fin de l’année en cours.  

 

 

 

Synda TAJINE

 

30/08/2018 | 19:59
4 min
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Commentaires (2)

Commenter

byl
| 31-08-2018 14:25
on ne limoge pas un ministre, on le démet de ses fonctions. il ne faut pas dévaloriser une fonction hautement protocolaire de représentation et d'action de l'ETAT et de grande responsabilités..
De plus tout un chacun est présumé innocent avant que la justice ne se prononce du contraire.
Ces" limogeages" sont donc de la poudre au yeux !!

DHEJ
| 30-08-2018 20:44
Des manifestation avaient étées organisees9en janvier 2018 et non 2019