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Chroniques
Les hooligans de Kaïs Saïed se lâchent
Par Ikhlas Latif
01/11/2019 | 16:59
4 min
Les hooligans de Kaïs Saïed se lâchent

 

Gare à celui ou celle qui ose critiquer le président de la République fraîchement élu, Kaïs Saïed. Sur les réseaux sociaux, le phénomène en devient inquiétant. La somme de haine déversée par les supporters du nouveau chef d’Etat, en est arrivée au point des menaces à peine voilées.

 

Les essaims numériques pro-Saïed, agressifs, dogmatiques et extrémistes à souhait, nous rappellent les méthodes des LPR et autres jeunesse d’Ennahdha sous la Troïka. La différence ici, c’est que ces hooligans de Facebook sont moins identifiables et surtout vouent un véritable culte de la personnalité à celui qu’ils ont propulsés au palais de Carthage. Ces militants-adulateurs du chef se lâchent par milliers sur les réseaux sociaux pour s’attaquer, pêle-mêle, aux adversaires et aux simples critiques visant leur nouvelle « divinité ».

 

Sans restrictions aucunes, sans qu’ils ne soient affiliés à une seule famille idéologique (on trouvera parmi eux, des apolitiques, des conservateurs, des islamo-révolutionnistes, des anarchistes, etc.),  ils font bloc et fonctionnent en meute afin de faire taire toute parole, toute pensée qui s’oppose à cette singulière machine propagandiste. Il s’agit bien d’une propagande 2.0 et d’autoproclamés agents dévoués à la cause du « sauveur du peuple, futur bâtisseur d’un Etat purifié, réalisateur des objectifs révolutionnaires… ».

Celui qui émettrait un avis contraire n’aura qu’à en assumer les conséquences. Celles-ci se manifestent par des dérives allant jusqu’à menacer les enfants des journalistes. Parce que oui, les premiers à subir la haine de l’essaim bleu sont les médias. Il ne s’agit pas d’une grande surprise dans cette logique totalitaire.

 

Déjà, en pleine course électorale les prémices d’une cabale anti-médias ont pointé du nez. En colère contre les chroniqueurs d’Elhiwar Ettounsi (pas très tendres avec le candidat Saïed), des internautes ont lancé une campagne de désabonnement. En à peine 24h, la chaîne avait perdu plus d’un million d’abonnés en plus des centaines de commentaires et de statuts venimeux.

Kaïs Saïed n’était pas encore président, que les purges digitales se mettaient en place, efficacement. Les choses ont pris une nouvelle tournure lorsque certains supporters, emportés par l’euphorie de la victoire, ont tabassé les journalistes venus filmer les festivités après la proclamation des résultats. Ça a pris une autre dimension quand certains fans ont suggéré de faire exploser les plateaux de la chaîne Elhiwar ou de lyncher sur les places publiques tous les journalistes de « la honte » (qu’ils soient d’Elhiwar ou autre, peu importe ! l’essentiel c’est de les faire taire).

 

Un bel exemple de pratiques démocratiques de ces militants de la dernière heure se voulant, pourtant, les défenseurs de la démocratie telle que défendue par leur guide suprême. Aujourd’hui, une journaliste de la Radio nationale s’est vue insultée et menacée par ces énergumènes. On lui a clairement intimé de se tenir à carreau ou ses enfants en feraient les frais. Aujourd’hui, la militante Naziha Rejiba a demandé aux fans de Kaïs Saïed de cesser de le « sacraliser ». Résultat des courses : un torrent d’insanités et de menaces sans noms. (La liste des personnes harcelées et longue)

Qu’en sera-t-il demain ? Peut-on craindre que les innombrables menaces virtuelles prennent racine dans la réalité ?  

Les partisans de Kaïs Saïed opèrent en toute impunité. Ils ont recours à des groupes Facebook fermés,  pour la plupart, où ils partagent massivement leurs velléités tyranniques et où ils se mobilisent pour mener leurs attaques ciblées et méthodiques sur la toile. Essayez de devenir membre de l’un de ces groupes, et vous découvrirez un niveau de bassesse et de violence qui crèvent le plafond.

 

Quand bien même cette machine propagandiste se soit mise en place « spontanément » et sans que le président de la République n’en soit au courant au début, il est temps pour Kaïs Saïed de s’exprimer et de rappeler sa cyber-armée à l’ordre. Dans le cas contraire, et s’il continue à se taire cela voudra dire qu’il cautionne ces comportements. Cela induira qu’il est de ce fait le premier responsable des actes violents qui surviendront irrémédiablement.

Par Ikhlas Latif
01/11/2019 | 16:59
4 min
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Commentaires (32)

Commenter

riri
| 04-11-2019 14:34
"il a était bel et bien élu par les tunisiens et tunisiennes alors on lui doit l'obéissance "

Mais vous êtes bete ou quoi? on doit obéissance au président LOL ? La dictature vous manque on dirais LOL.
Vous devez obéissance aux loies de la républiques point barre. Le président de la république aussi d'ailleurs. Vous obéirez au président et non pas aux lois de votre pays le jour ou vous serez militaire et qu'il sera votre chef des armées. allez obeir a votre mere plutôt LOL

PS: on a aussi le droit de le critiquer, de tenter de le destituer, de l'ignore etc etc dans le respect du droit tunisien bien sur.

adel
| 04-11-2019 14:22
La loi dit que le propriétaire d'un chien enragé est responsable pénalement de son animal

Nuage blanc
| 03-11-2019 22:33
C'est notre président il a était bel et bien élu par les tunisiens et tunisiennes alors on lui doit l'obéissance et le respect total pendant cinq ans. Un point c'est tout

EL OUAFI
| 03-11-2019 14:42
Les hooligans de Kaïs Saïed se lâchent) vous titrez en grosses caractères ci-dessus, madame une accusation grave et même extrêmement grave, comment pouviez-vous nous justifier que ces hooligans sont endoctrinés ou une milice au solde de Mr le président Kais Saied comment vous affirmez qu'ils sont les siens ?
Etes-vous consciente à ce que vous écrivez ? Cet homme issu de la classe moyenne n'a jamais appartenu à un quelconque parti cet homme propre limpide n'a jamais fait parti de la classe politique précédente à ces magouilleurs par excellence.
Non madame ceux qui agissent au non de Mr Kais Saied sont perturbateurs au solde du R C D et ces opposants qui se sont fait éjectés par le suffrage universel par ceux qui ont mordus la poussière et qu'ils veulent se venger à leurs façons.
Espérons que dorénavant vos propos seront mesurés et dénués de toutes ironies malsaines. (Manai)

Zizou
| 03-11-2019 13:11
Les hooligans de certains médias ont commencé cette guerre beaucoup plus tôt, et vous chère madame vous avez pris le train en marche, honte à vous ,les 2 camps, aucun respect .

John Deere
| 03-11-2019 08:23
Cette méthode à propulsé Adolf au sommet.

Adil
| 02-11-2019 23:09
N'espérez rien Madame de Kais Said. Les armées facebookiennes, ramassis de voyous, de hooligans et d'oisifs qui ont remplacé le stades par la politique, ne sont rien et je font peur que parce que en face, tous ces messieurs qui se voulaient gardiens de la démocratie ont démissionné et se cachent. C'est cela qui est inquiétant

Moi-même
| 02-11-2019 21:17
On protégera notre président de la machine de corruption. Moi je suis ni nahdha ni cpr ni lpr. Mais je le protégerai par quelques écrits sur la toile. Alors la vague va assainir tout les citoyens. nul ne sera épargné De la justice ni nahdha ni autre un point c'est tout. L'ancienne machine est rouillé la nouvelle est inoxydable nickelé et chromé voilà.

Djes
| 02-11-2019 18:53
Bon courage monsieur le président rabbi maak

Tunisien
| 02-11-2019 15:34
KS a préparé sa stratégie pour gagner les élections avec une équipe interne et des services de renseignements extérieurs depuis des années.
KS va tout faire avec une couverture démocratique de changer la gouvernance de la Tunisie.
KS sera un guide spirituel et les affaires courantes seront traitées par des milices .
Sauf une entente des partis à l'assemblée , la Tunisie sera comme la Libye de Guaddafi ou la Somalie .
Qui vivra verra