
L’ancien député et vice-secrétaire général d’Attayar, Zied Ghanney, a qualifié la proposition de gouvernement publiée par Olfa Hamdi de film de Noël et de tentative de faire parler de soi. Il a considéré que ce genre de choses ne devait pas être pris au sérieux. Il a considéré que le taux de participation aux élections locales faisait, aussi, partie du même phénomène.
Invité le 28 décembre 2023 à « La Matinale » de Malek Khaldi sur Shems Fm, Zied Ghanney a indiqué que l’opposition était opprimée et qu’on portait atteinte à ses droits. Il est revenu sur le discours complotiste accusant l’opposition de tous les maux du pays. « Une seule personne monopolise tous les pouvoirs et dresse les accusations sans présenter sa vision ou les mécanismes adoptés pour gouverner ou même assumer sa responsabilité en tant qu’entité gouvernant le pays… Parler d’élection n’est qu’un ensemble de dates par lesquelles le pouvoir cherche à réaffirmer sa légitimité… Cette légitimité a été ébranlée », a-t-il dit.
Zied Ghanney a indiqué que sur onze millions de Tunisiens, seulement un million sont allés aux urnes. De plus, les candidats, selon lui, se sont présentés pour être élus au sein de conseils dont personne ne connaît le fonctionnement ou le rôle. Il a considéré que le président de la République, Kaïs Saïed, devait se rendre à l’évidence, abandonner les accusations de trahison lancées à tort et à travers et comprendre que son projet politique n’est pas attrayant. « Il doit mettre fin à la situation de déni… Il doit écouter tout le monde… Nous pouvons revenir aux chiffres.
Lors de la présidentielle de 2019, près de 3,7 millions de Tunisiens ont fait leur choix… Actuellement, nous avons un parlement représentant un million de Tunisiens... Il ne s’agit pas de simples chiffres… Imaginons que huit millions d’électeurs ont participé au référendum, cinq millions d’électeurs aux législatives et quatre lors des élections locales ! Je vais revoir mes positions… À quoi cela rime de dire que les Tunisiens détestent le parlement ? Il s’agit d’une institution. Il représente les Tunisiens et les Tunisiennes… Il s’agit de la plus importante institution représentative du peuple… Néanmoins, s’il ne sert à rien, qu’il n’ait pas de prérogatives ou de mécanisme de contrôle, pour quelle raison, irai-je voter ? Pour le plaisir ? Je vais élire des personnes afin d’améliorer leur situation sociale ? Il ne s’agit pas d’un concours pour intégrer la Garde nationale ! », a-t-il déploré.
Zied Ghanney a assuré que l’ancien parlement avait de véritables prérogatives et était capable de convoquer un ministre et de l’auditionner. Il a assuré que les scènes folkloriques et souvent évoquées comme étant honteuses avaient lieu dans tous les parlements. Il a assuré que l’ancienne assemblée était la plus suivie par les Tunisiens. L’ancien député a assuré que personne n’a suivi les débats autour de la nouvelle loi de finances. M. Ghanney a considéré que toute personne au pouvoir devait accepter d’être évaluée. Il a évoqué une défaillance dans la gouvernance du pays et des pénuries nécessitant un dialogue avec les syndicats, les organisations et les militants connus pour leur attachement aux droits et aux libertés. Il a appelé à mettre fin au discours de diabolisation de ce qui a précédé.
« Nous devons entamer un dialogue… La situation actuelle ne représente pas une réussite… Ce qui a eu lieu dans le passé n’est pas parfait… Nous devons aller vers une nouvelle phase transitoire. Il n’y a pas d’autre solution… Il ne s’agit pas d’une confrontation frontale… Il y a une réalité : en Tunisie, l’idée d’un sauveur réformant tout n’a pas réussi… Il y a eu des erreurs… Nous avons gouverné durant six mois dans le cadre du gouvernement d’Elyes Fakhfakh… Nous avons publié, sur notre site web, une évaluation de la chose… Adopter une approche participative n’est pas mauvais signe… La corruption la plus nuisible est le cumul des pouvoirs… Lutter contre la corruption ne peut avoir lieu que dans le cadre de certains mécanismes et d’une indépendance des pouvoirs », a-t-il expliqué.
Zied Ghanney a considéré qu’une personne jouant le rôle du sauveur et donnant continuellement des leçons à ses ministres n’acceptera jamais d’être critiquée. « Il n’y a pas de sens à l’évaluation de la prestation du chef du gouvernement… Peut-on évaluer un entraîneur n’ayant pas présenté sa formation ? Il s’agit d’un chef de gouvernement sans gouvernement… La nomination de Hachani devait être suivie d’une présentation de sa politique… S’’il y a un problème au niveau du rendement du gouvernement, on doit tout simplement opérer un remaniement ministériel. S’il y a un problème avec Madame Bouden, de quoi s’agit-il ? Et qu’est-ce que Hachani a changé ? », s’est-il interrogé.
Pour ce qui est de l’ancien secrétaire général d’Attayar et détenu dans le cadre de la fameuse affaire de complot contre la sûreté de l’État, Ghazi Chaouachi, Zied Ghanney a exprimé sa solidarité absolue avec ce dernier et avec tous les détenus politiques. Il a appelé à mettre fin à l’exploitation des prisons dans la résolution de conflits politiques. Il a critiqué l’interdiction du traitement médiatique de l’affaire étant une tentative de faire taire l’opposition. Il a qualifié la situation de Ghazi Chaouachi de déni de justice. Zied Ghanney a rappelé que les détenus dans le cadre de cette affaire sont emprisonnés depuis dix mois sans qu’on ne leur présente une liste d'accusations. Il a assuré qu’il s’agissait d’une grande injustice.
S.G
Pourquoi il dialoguerait avec ceux qu on chassé le 25 juillet

