A Davos, le chef du gouvernement Youssef Chahed a donné une interview à la journaliste Becky Anderson de la CNN, publiée aujourd’hui jeudi 24 janvier 2018, dans laquelle il a affirmé que « toute démocratie a un coût » au sujet des récents mouvements de colère citoyens. « Je suis confiant. Que les gens sortent [manifester] dans la rue, prouve que la Tunisie est une démocratie. Instaurer une démocratie prend du temps », a-t-il affirmé.
A la question de la journaliste qui évoquait une éventuelle « explosion sociale » au cas où le gouvernement continue dans l’instauration des réformes recommandées par le FMI, le chef du gouvernement a déclaré « ne pas être de cet avis ». « Toute démocratie a un coût. Durant les dernières années, l’économie a souffert et la situation a été très difficile. C’est le prix à payer pour instaurer une démocratie et nous pouvons encore faire face à ces difficultés et gérer la situation ».
Il a précisé par ailleurs : « Nous ne mettons pas en place des réformes à cause de la pression du FMI, mais car le pays a besoin de réduire son déficit, de générer de la croissance et de créer des emplois ».
Pour faire accepter ces réformes aux citoyens, Youssef Chahed affirme que le gouvernement « mise sur le dialogue et les discussions mais aussi sur la sécurité et la prise en compte des besoins sociaux des Tunisiens les plus vulnérables ».
Au final, Youssef Chahed affirme être « optimiste » quant à l’environnement d’investissement en Tunisie pour 2019, affirmant à l’adresse des investisseurs que la Tunisie est en train de créer un environnement propice aux affaires.
S.T
Commentaires (3)
CommenterQuel prix?
Ministre
Si ce ministre veut vraiment s'adresser aux Américains qu'il le fasse sur Fox News la chaîne de nouvelles la plus regardée aux Etats-Unis.
Malheureusement le peuple de la Tunisie ne pense mériter que ce genre d'incompétentance.
Un mauvais système politique et l'illusion de démocratie
Où en sommes nous avec les autres droits inscrits dans le Destour fruit de la démocratie ? ni la justice, ni les droits à l'éducation, et à la santé ne sont garanties. le Malheur est que l'on s'en occupe pas. Depuis des années nous vivons dans un déni de la pauvreté et d'autres vrais problèmes des tunisiens et des générations futures.
La question de l'héritage, de l'usage de la langue arabe semblent bien plus importantes.
Les pauvres et les chômeurs ne peuvent pas se nourrir, se soigner ni payer l'électricité et l'eau avec la démocratie.
Un homme que j'ai trouvé respectable m'a dit l'autre jour "ils nous ont réduit à demander l'aumône"; Beaucoup de gens ordinaires disent pleinement que "le pays a été vendu"
Si les politiciens et en particulier ceux qui gouvernent, n'écoutent pas la voix du peuple, alors qu'écoutent-ils? Oublient -ils qu'ils dépendent des électeurs ?
La classe politique devra se mettre en cause pour avancer au lieu de tomber dans l'autosatisfaction.
"La démocratie" est en danger si le peuple qu'elle est supposée servir s'en abstient.