Il ne sert à rien d’avoir un article dans la Constitution qui incrimine la torture. Dans les faits, les choses se passent tout autrement et les faits se contrefichent des textes de loi.
La polémique a été ravivée ces derniers jours par 5 présumés cas de torture sur des personnes accusées de crimes terroristes qui ont été relâchées puis arrêtées de nouveau. On parle de kidnapping, on parle de cas de torture avérés, on parle de brûlures de cigarettes et de bleus. En réalité on parle trop, mais rien n’est encore patent pour l’instant.
Dans cette affaire plusieurs voix dissonantes se sont fait entendre. La farfelue Imen Triki appelle à la dissolution de la brigade antiterrorisme d’El Gorjani pour « son implication prouvée dans de nombreux cas de torture ». Mais rien n’est avéré pour l’instant. La commission chargée par l’ARP pour faire la lumière sur cette affaire patauge encore et se divise et, pendant ce temps-là, les associations et acteurs de la société civile dénoncent encore et encore.
Torture ? Le médecin légiste n’a pas encore statué sur les cas des 5 personnes. Arrestation illégale ? Le ministre de l’Intérieur qui affirme que tout est était règle se retrouve désavoué par le ministre de la Justice et l’Observatoire tunisien pour l’indépendance de la magistrature.
L’affaire en question a en réalité été l’occasion pour des politiques en mal de reconnaissance de remplir leurs maigres agendas estivaux et à des médias crapuleux de continuer leur guerre acharnée contre l’institution sécuritaire. Des médias qui à l’instar de Zitouna Tv, cette chaîne pourtant illégale, n’hésitent pas à fabriquer des preuves de cette présumée torture pour plaider la cause des opprimés. J’ai dis « opprimés » ? Mille excuses, continuer leur propagande serait plus juste.
Mais pourquoi attendre cette affaire pour remettre sur le tapis le sujet brûlant de la torture ? Les organisations des droits de l’Homme ont dénoncé, plus d’une fois, les pratiques des forces de la sécurité pour torture, maltraitance et non respect des procédures. L’agent de sécurité qui se prend pour plus puissant que Dieu, cela ne date pas d’hier. Les forces de l’ordre sont devenues, depuis des années, de véritables artistes dans la pratique de la torture et rivalisent avec les pires tortionnaires en utilisant des méthodes toujours aussi novatrices et même expérimentales. Crucifixion, électrocution, viol au moyen d’ustensiles qui n’ont nullement leur place dans le corps d’un homme, supplice du poulet rôti, tous les moyens sont bons pour faire soutirer des aveux à un «présumé » coupable…ou à une personne un peu trop insolente qui n’a toujours pas compris que le policier est roi et qu’il a tous les pouvoirs.
Ces pratiques peuvent choquer après la révolution, mais elles sont bien réelles. Et pourtant, on n’en parle pas toujours. Certains les remettent sur le tapis pour « égayer » des journées estivales moroses ou pour trouver un os à mordre en attendant d’avoir, réellement, quelque chose à se mettre sous la dent.
Mais force est de reconnaitre que la torture choque de moins en moins aujourd’hui. Etat d’urgence et lutte antiterroriste obligent, tous les moyens sont bons pour tuer le mal dans l’œuf, quitte à faire quelques dommages collatéraux. Cela importe peu. Des appels à « leur faire la peau jusqu’à ce qu’ils parlent » et à « les traiter comme des animaux » , sont devenus anodins. Les notions de droits de l’homme et de respect de la dignité humaine sont devenus surfaits pour nombreux, justifiés par l’horreur suscitée par les attentats terroristes qui se sont succédés depuis des mois.
La torture semble moins choquer que les députés qui militent pour se remplir les poches, les politiques qui se déchirent pour un poste ou les hôtels qui proposent des prix exorbitants aux Tunisiens. En réalité tout trouve sa justification du moment que les personnes qu'on torture ne sont plus considrées comme de véritables êtres humains...
Commentaires (24)
Commentermedias complices
ya t il un macaque dans l'avion?
Question: le macaque de barbarie ou le macaque berbere est endemique au pays du maghreb. Il prospere dans les autres pays du maghreb mais il est extinct en tunisie.
pourquoi donc ?????
Great observation john wayne.
Non amaya
C'est vous même qui m'aviez dit que vous étes une lectrice, qui ne commente jamais.
Donc si vous êtes une lectrice et uniquement lectrice, c'est que vous êtes à la recherche de réponses.
Restons en là, apparemment j'ai touché un point sensible.
@nazou
Et vous, vous cherchez quoi ou qui dans les commentaires?
@amaya
Je n'ai jamais demandé à ce que l'on interdise à John Wayne de commenter.
Je leur reproche leur copier coller !!!
Le copier coller est un bourrage de crâne, et c'est de l'endoctrinement !!!!
John Wayne utilise souvent les mêmes mots, des mots clés !!!
Dépersonnaliser les gens c'est aussi une torture, les priver de leur libre arbitre, c'est aussi un viol mental !!!
Vous voulez juger les tortionnaires, mais comment juger une personne qui a obéit à un ordre ??!!!!
Surtout si les donneurs d'ordres sont ou bien morts, ou bien intouchables, et souvent étrangères.
Vous êtes là, sur BN, a la recherche de réponses à vos questions.
Je suis désolée amaya, vous n'en trouverez pas.
Votre mari, comme son tortionnaire, ne sont que des maillons d'une longue chaîne !
@nazou , à Mme Synda Tajine
Appliquez donc ce précepte à J.W., il mérite autant de considération.
John Wayne n'endoctrine personne, il joue tellement perso qu'il prendrait ça pour une insulte! Le mépris et une éventuelle mythomanie ne sont pas des crimes.
Me Tajine: pour en revenir à la torture,la passivité des tunisiens sur ce sujet est historique. Utilisée sans vergogne sous Bourguiba et Ben Ali, sur des citoyens tunisiens qui ne représentaient pas forcément un danger pour l'Etat, trés peu de ceux qui l'ont faite subir n'ont eu de compte à rendre devant la Justice tunisienne.
C'est ainsi que j'ai vu le tortionnaire de mon mari dans la prison de Sousse déambuler au souk pendant des années, puis jouir paisiblement de sa retraite pendant que mon mari tremblait de la tête aux pieds s'il croisait son chemin. Jusqu'au jour où il a quitté son pays adoré pour enfin revivre.
Entre le courage et la prudence face à des institutions pas encore indépendantes du politique, vivant en permanence dans la crainte du mouchard (le véritable ennemi),le tunisien fait vite son choix, c'est bien humain. Et les victimes n'ont plus grand monde sur qui compter, mis à part leurs avocats.
Le véritable combat se situe peut-être là: tout ne sera réglé que quand tout sera bien réglé. Que la Justice tunisienne aura rétabli la dignité de toutes les victimes en jugeant les tortionnaires, en ayant une véritable indépendance vis à vis du politique.
Bien sûr, les criminels ne méritent aucune clémence mais encore faut-il prouver qu'ils le sont. Que la Justice passe et qu'ils soient punis, la peine de mort a été réactivée, c'est un symbole fort.
Les simples provocateurs, même si on peut anticiper une dérive criminelle,ne sont pas encore des criminels.
Le goût du sang et la haine que l'on peut lire sur le visage d'un tortionnaire sont contagieux, s'il ne détruisent pas leurs victimes.
Waterboarding
et la corde au cou
ils n ont que ce qu'ils méritent
LA DÉTENTION ADMINISTRATIVE DOIT ETRE DE RIGUEUR
et advienne que pourra.
Il faut guérir le mal par le bien.
Les terroristes détiennent des informations vitales pour le bien de tous les "VRAIS" tunisiens.
Dans notre situation actuelle, aucune autre alternative n'est envisageable.
Un "patriot act" à la sauce patriotisme national doit être au dessus de tout, et absolument tout.
La survie de nos enfants en dépend.