
« Nous sommes face à une Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) qui ne tient pas son rôle et qui s'est engagée auprès des autorités dans le sens où elle n’a pas assez de distance avec le gouvernement et qu’elle ne prend pas ses décisions d’une manière indépendante », a martelé le membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), Hichem Snoussi. Ce dernier a aussi dénoncé le fait que la télévision nationale et la radio nationale soient devenues des organes de propagande du pouvoir en place.
C’est ce qui ressort globalement de l’interview accordée par M. Snoussi mardi 8 novembre 2022 à Zina Zidi dans l'émission Studio Shems sur Shems Fm. Ce dernier a révélé ainsi que l’Isie ne s’est pas concertée avec la Haica bien que le mode de scrutin ait changé, l’instance a gardé la partie relative à la campagne électorale telle qu’elle est. Or, il n’est plus possible d’appliquer les principes d’égalité, d’équité ou de débat, a expliqué le membre de la Haica.
En outre, Hichem Snoussi a dénoncé le fait que les prochaines élections se tiendront alors que certains médias seront sous le joug du gouvernement. Et de préciser que les PDG de la télévision nationale et de la radio nationale ont été nommés par le gouvernement sans l’approbation de la Haica.
« Nous avons contacté le gouvernement pour lui expliquer la gravité de la chose et que cela pourrait porter atteinte à l’intégrité des prochaines élections. La cheffe du gouvernement avait promis d’envoyer une liste à la Haica afin qu’elle choisisse parmi elle, mais rien n’a été fait et rien ne pourra se faire vu les courts délais », a-t-il indiqué.
Il a aussi révélé que l’Isie a commencé l’enregistrement des expressions directes des candidats aux élections législatives, sans se concerter avec la Haica et avant la publication du communiqué commun traditionnel.
Pour M. Snoussi, on ne peut pas faire une couverture en usant des normes internationales, le mode de scrutin adopté n’étant pas conforme aux standards internationaux.
Et de souligner : « On ne peut pas imaginer une vie politique et démocratique sans partis politiques, malgré toutes les problématiques vécues. Pour nous c’est une hystérie politique, il n’y a pas de logique : on ne va pas réinventer la roue ».
Toutefois, il a affirmé que la Haica tiendra son rôle.
I.N

