
Samir Trabelsi, professeur en gouvernance et comptabilité à la Brock University au Canada, est revenu, mercredi 23 avril 2025, sur la participation de la Tunisie aux réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se tiennent du 21 au 26 avril 2025 à Washington.
L’universitaire a estimé, au micro d'Amina Ben Doua dans l’émission Midi Show sur Mosaïque FM, que « la participation de la Tunisie à ces réunions revêt une importance stratégique capitale », et ce pour quatre raisons principales.
Premièrement, il s’agit d’une occasion pour réitérer l’engagement du pays à poursuivre les réformes économiques et financières ainsi que son sérieux à mettre en œuvre les programmes dédiés. L’objectif est de parvenir à une stabilité économique et de renforcer la crédibilité du gouvernement tunisien. Cela, non pas dans une optique de demandeur de financement, mais en tant que membre des deux institutions, ce qui permettra à la Tunisie de préserver ses relations avec elles, ainsi qu’avec les autres bailleurs de fonds et pays membres. Ces réunions représentent également une opportunité de mettre en avant les efforts du gouvernement pour améliorer le climat des affaires, rationaliser les dépenses de l’État et restructurer le système de compensation.
Deuxièmement, ces rencontres permettront à la Tunisie de négocier une assistance technique en plus des programmes de financement à taux réduit. Elles donneront aussi l’occasion de préciser les besoins du pays, avec des conditions de financement adaptées à ses spécificités sociales et économiques.
Il a souligné que « la balle est actuellement dans le camp du gouvernement tunisien, pour réviser le programme de financement soumis au FMI, si le pays veut financer son budget par l’institution financière ».
Troisièmement, ces réunions permettront également de faire le point sur la situation économique du pays à la lumière des récentes crises mondiales.
Quatrièmement, la Tunisie pourra exposer ses idées dans le cadre des discussions sur divers sujets, tels que la réforme mondiale de l’éducation.
En l’absence d’un accord avec le FMI, la Tunisie s’est trouvée contrainte de se tourner vers le financement d’autres institutions financières et bailleurs de fonds (souvent plus onéreux) : « des choix qui comportent des défis et des risques », a-t-il estimé.
Il a également noté que les fonds accordés sont minimes par rapport à ce que peut offrir le FMI, d’autant plus que ces institutions conditionnent souvent leurs prêts aux rapports du Fonds sur la situation économique du pays. Or, les consultations du FMI au titre de l’article IV pour la Tunisie sont bloquées depuis plusieurs années.
Rappelons que le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, représentant de la République tunisienne auprès de la Banque mondiale, prendra part aux réunions de printemps du groupe de la Banque mondiale et du FMI.
I.N.

