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Sami Tahri : les grèves sont maintenues, faute de dialogue !
05/05/2025 | 10:54
3 min
Sami Tahri : les grèves sont maintenues, faute de dialogue !

Dans une déclaration accordée au journal Al Maghreb, parue le lundi 5 mai 2025, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a annoncé qu’un nouveau cycle de négociations dans le secteur privé débutera cette semaine. Ces discussions s’inscrivent dans un contexte social tendu et auront lieu en parallèle avec plusieurs mouvements de protestation prévus dans divers secteurs.

Sami Tahri a souligné l’importance de maintenir les réunions ouvertes pour s’adapter à l’évolution de la situation. Il a précisé que la séance de négociation prévue le 7 mai sera exclusivement consacrée au secteur privé, avec la participation de représentants de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), de l’UGTT, et du ministère des Affaires sociales, ce dernier jouant un rôle de médiateur et non de partie prenante.

À propos des grèves programmées, Sami Tahri a confirmé qu’elles sont toujours maintenues, sauf si une séance de négociation est convoquée et qu’un accord est trouvé. La première grève concerne le secteur de la culture, prévue pour ce lundi 5 mai, suivie d’une grève dans le secteur agricole le 20 mai. D’autres mouvements sont également prévus, dont des sit-ins et une grève dans le secteur des finances. Une grève générale est annoncée dans l’enseignement secondaire pour les 28 et 29 mai. Sami Tahri a déploré qu’aucune invitation au dialogue n’ait été adressée à ces secteurs, bien que les administrations concernées aient été informées des actions prévues. Il a jugé inadmissible « d’attendre la dernière minute pour entamer des discussions et tenter de désamorcer les conflits ».

Le secrétaire général adjoint de l’UGTT a précisé que les négociations dans le secteur privé porteront à la fois sur les aspects financiers et organisationnels. Elles seront menées secteur par secteur, conformément à la demande de l’Union, dans le but de répondre à la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et d’obtenir des augmentations salariales. Selon les dirigeants de la centrale syndicale, les négociations ne doivent pas se limiter aux salaires, mais inclure également la révision de la convention-cadre et la mise à jour des nombreuses conventions sectorielles devenues obsolètes, tant en ce qui concerne les structures salariales que les conditions de travail.

Lors de son discours du 1er mai, à l’occasion de la fête du Travail, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a réaffirmé la nécessité d’ouvrir rapidement les négociations sociales afin d’améliorer la situation des travailleurs et de défendre leurs droits. Il a affirmé que « les salariés ne peuvent plus supporter les retards » et a appelé à engager des négociations dans les trois secteurs principaux, en vue de réviser les législations du travail de manière participative. Noureddine Taboubi a salué la tenue d’une séance de négociation le 7 mai pour le secteur privé et d’une autre prévue le 30 mai pour le secteur des assurances, y voyant « un signal encourageant ». Il a insisté sur le fait que « les négociations sociales ne sont pas une faveur, mais un droit fondamental des travailleurs ». Il a également appelé à des augmentations salariales compensant la perte du pouvoir d’achat, à une révision de l’impôt sur le revenu, et à l’application des accords antérieurs, notamment celui du 6 février 2021.

Enfin, en réaction à la déclaration du président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala, qui a affirmé que « l’Assemblée des représentants du peuple est une institution souveraine et que quiconque ne la reconnaît pas n’y mettra pas les pieds tant qu’il en sera président », Sami Tahri a qualifié cette déclaration d’étrange. Il a rappelé que l’Union syndicale a déjà exprimé publiquement sa position concernant le projet de réforme du Code du travail à travers un communiqué, et qu’elle présentera l’ensemble de ses objections en détail si elle est invitée à la table des négociations.

 

M.B.Z

 

05/05/2025 | 10:54
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