
Pendant que le monde panse par le vaccin, d’autres pensent au pouvoir à exercer sur les rares libertés que la lutte contre la Covid-19 n’a pas encore confisqué.
Alors que les lignes de notre précédente chronique venaient à peine d’être gravées dans le marbre du disque dur de nos serveurs en ligne, l’armée prenaient le pouvoir en Birmanie dans la nuit de dimanche à lundi dernier.
Portée par la vague de révolutions début 2011, et une opposition birmane qui a commencé à se structurer dès 1987, un concours de hasard avec la Tunisie qui interpelle, le pouvoir militaire Birman avait fini par relâcher son étau sur les libertés individuelle et collective dès 2011 pour aboutir aux premières élections quasiment libres en 2015.
Aung San Suu Kyi les remporte et devient conseillère spéciale de l’État et porte-parole de la Présidence, un rôle de Chef d’Etat dont la constitution lui interdit le titre. Celle qui a été sacrée prix Nobel de la paix en 1991 pour sa lutte pour la démocratie dans son pays se qualifie alors comme, dit-elle « une politicienne. Je ne suis pas Margaret Thatcher, mais je ne suis pas Mère Thérèsa ».
Et c’est ainsi qu’elle laisse en 2017, dans un silence propre à ceux attachés à leurs prérogatives, les Rohingyas, minorité musulmane, se faire littéralement massacrer par l’armée birmane avec qui elle partage le pouvoir. 700 000 d’entre eux devront se réfugier au Bangladesh voisin. Déchue de son titre de Nobel de la paix, le mot génocide est prononcé, la Cour Pénale Internationale se saisit, et elle est unanimement condamnée.
En novembre 2020, de nouvelles élections législatives consacrent la victoire de la Nobel déchue, la complice silencieuse du plus grand génocide de ce 21ème siècle perpétré par l’armée. Elle remporte 83,2%% des sièges, ce qui techniquement lui permet à trois députés près de changer la constitution. Et d’éventuellement écarter définitivement les militaires qui bénéficient par la loi, de 25% des sièges aux deux assemblées. C’en est trop pour l’armée, et après une grande campagne de contestation, l’armée décrète l’état d’urgence et prend le pouvoir pour un an en promettant à son issu une élection libre, transparente et multi partite.
Elle a voulu éviter d’être déchue au prix du déshonneur, elle a eu la déchéance et le déshonneur. Et toujours ce parallèle que nous pourrions faire avec certains de nos dirigeants post révolution en Tunisie. #Retex
Une autre icone ailleurs dans le monde est en train de se construire. Alexeï Navalny, opposant international à Vladimir Poutine, se battant pour la démocratie dans sa Russie Natale. Sa tentative d’empoisonnement supposée par le pouvoir Russe le place dans le feuilleton de l’année 2020, juste après le Coronavirus. De retour dans son pays en Janvier 2021, il est immédiatement arrêté et placé en détention pour avoir violé son contrôle judiciaire.
L’homme devenu le symbole de la démocratie et de la lutte contre la corruption est un ancien nationaliste et xénophobe. Le héros du moment considérait il y a encore quelques temps que l’islam était une carie qu’il fallait arracher, les musulmans et les migrants des insectes qu’il convenait d’écraser. Il prône l’annexion de la Crimée par la Russie. Il est rappelons-le, le co-fondateur du mouvement d’extrême droite nationaliste Narod avec le tristement célèbre extrémiste Zakhar Prilepine.
On veut éviter le despotisme au prix de l’extrémisme, on aura le despotisme et l’extrémisme. Et là encore, on ne peut que s’interroger sur la similitude de ce destin politique avec celui de la Tunisie post-révolution. #herosmalgrélui
En France où on veut éviter la Covid au prix de la citoyenneté, ils ont la Covid, mais des citoyens interdits de revenir dans leur pays. Sauf motifs impérieux. Un citoyen français à l’étranger, qui reste un national français, un des composant de la nation française, n’a donc plus la faculté de revenir dans son pays sauf à justifier d’un motif impérieux. Et d’un test PCR négatif.
Autant la présentation d’un test PCR reste justifiée pour éviter de contaminer tout un avion par un virus dont certains de ces variants résistent moins à la barrière du masque, autant le fait de devoir justifier par un motif impérieux le choix de rentrer dans son pays est pour le moins curieux. Un pays n’appartient ni à sa médecine, ni à son personnel politique et encore moins à un virus. Un pays appartient à son peuple, souverain, que personne ne devrait pouvoir empêcher les venues, même si les allers restent discutables. #onestpluscheznous
La Tunisie, quant à elle, est définitivement plus subtile. Les Tunisiens ont le droit d’y revenir, mais point celui de regagner leurs domiciles. Le retour des Tunisiens chez eux a désormais un coût, et en plus de celui du test Covid, il est d’une semaine à l’hôtel. En payé en avance et en devise. On croyait la confiance rompue entre le citoyen et sa classe dirigeante, personne n’imaginait que cette rupture était du côté des gouvernants. Et parce que l’auto-confinement ne semble pas suffisamment contraignant, c’est par la force de l’hôtel que l’Homme sera cloitré pendant une semaine.
Il manquait un peu d’absurdité dans le système, ce sont par les réservations d’hôtel non modifiables et non annulables qu’elle viendra. Il faut une semaine pour que le virement parvienne à l’hôtel et que ce dernier envoie le sésame d’accès au poste frontière, le voucher. Mais deux jours avant le départ, et alors que le voucher est en train d’arriver, il faut faire son test PCR. S’il est positif, en plus de ne pas pouvoir voyager, en plus de devoir affronter le virus, il en coûtera la réservation non remboursable payée à l’hôtel.
En Tunisie, toujours en quête de subtilité, on organise les campagnes de vaccinations, on appelle les gens à s’inscrire, mais toujours rien sur le front du vaccin. Ni commande ni livraison. Pas même une annonce, parce qu’éclairer le peuple est toujours perçu comme un danger par ceux qui s’accrochent à leurs prérogatives.
En Tunisie, définitivement plus subtile, les gouvernants ont voulu éviter le rien au prix du rien, et le peuple a eu rien de rien. #onneregretterien
C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartophones.



Vous n'avez pas cherché à épater avec "Myanmar"!
Bravo,d'avoir contextualisé à propos des opposants préfabriqués!
1)à propos de la Russie,c'est du courage!!
2)et à propos de la Birmanie c'est presque téméraire de votre part,si on lit les idolâtres !
Vous pouvez toujours les conseiller de lire une autre idolâtre,Sophie du Rocher,la pauvre,qui était obligée d'admettre certaines vérités!
Criquer la France c'est trop facile,et les autres sujets(de chez-nous)ne m'intéressent pas,pour le moment!
Pour conclure et pour une fois,je dis bravo!
la mauvaise foi des bobos de la finance mondialistes qui présentent comme une cause juste les terroristes musulmans islamistes financés armés par les petrodollards islamistes des arabes wahabites Qatar+turque+Biden et etc en Birmanie, la région ouïghoure appelé Turkestan oriental avec comme conséquence ailleurs un pays souverain déstabilisé comme l'Arménie et autres
Et ne faites pas attention au post précédent qui visiblement n'a pas tout compris, et manque de référence culturelles pour comprendre. Vous l'aurez sans doute... compris.
Ces "trips" sont les unes des rares chroniques dignes d'etre lues sur ce site. Quelques unes de NB sont intéressantes, quand il ne se met pas a faire du parti-pris pour ses amis ou contre ses ennemis, ce qui arrive malheureusement de plus en plus souvent, et nuit a la qualité de ses articles.
Bref continuez et je vous lirai toujours avec plaisir !

