La présidente de l'Union nationale de la Femme tunisienne (UNFT), Radhia Jerbi, a réaffirmé, samedi 29 octobre 2022, son soutien au processus du 25-Juillet en dépit de son opposition à la loi électorale qui, selon ses dires, a sapé les droits des femmes. 

« Si le 25-Juillet était à refaire je le soutiendrais », a-t-elle avancé au micro de Mourad Zeghidi dans l’émission 3anna Agenda sur IFM notant qu’elle aurait souhaité qu’au moins les acquis soient préservés en référence à la parité entre hommes et femmes dans la loi électorale. 

Elle a ajouté qu’elle avait expressément évoqué la question avec le président de la République soulignant que les femmes tunisiennes n’ont rien gagné de la nouvelle loi électorale élaborée unilatéralement par Kaïs Saïed en prévision des législatives anticipées de décembre 2022. 

Radhia Jerbi a, rappelons-le, affiché un soutien inconditionnel au processus du 25-Juillet et à l’entreprise de Kaïs Saïed. Elle a même été rapporteur de la Commission consultative qui devait élaborer une nouvelle constitution. Le travail de cette commission a, ensuite, été balayé d’un revers de main et Kaïs Saïed a soumis sa version au référendum constitutionnel du 25 juillet 2022. 

Le code électoral de 2014 avait, lui, consacré la parité électorale. Chaque liste électorale devait, alors, comporter un nombre égal d'hommes et de femmes selon le système d'alternance.  

Dans sa version, Kaïs Saïed a changé de mode de scrutin adoptant le scrutin uninominal. Ce qui, selon plusieurs experts et associations et organisations de la société civile, consacre la domination masculine dans une société machiste.  

Le nombre de candidatures féminines déposées ne fait que confirmer les préoccupations. Hier, l’Isie a annoncé un total de 1429 dossiers déposés dont 1214 par des hommes et 215 par des femmes. 

N.J.