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Radhi Meddeb : le FMI cherche une stabilité financière et non-pas la création de richesse
22/02/2022 | 16:22
4 min
Radhi Meddeb : le FMI cherche une stabilité financière et non-pas la création de richesse


L’expert en économie, Radhi Meddeb, a estimé que la Tunisie nécessitait une mobilisation massive de fonds sous forme de financement étranger. Il a souligné l’importance de la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) afin de rassurer les autres bailleurs de fonds.

Invité le 22 février 2022 par Elyes Gharbi sur les ondes de la radio Mosaïque FM, Radhi Meddeb a jugé qu’il n’y avait pas d’autres choix que l’application de réformes. « Je ne crois pas que le document fuité comportait des réformes… Le FMI cherche une stabilité financière et non-pas la réalisation de l’égalité sociale et la création de richesse », a-t-il déclaré.


Radhi Meddeb a estimé que les réformes en question n’allaient pas lutter contre la pauvreté, le chômage, l’immigration clandestine, l’évasion fiscale et la contrebande. « Nous devons avancer à petits pas… Les changements radicaux auront des conséquences désastreuses… Nous nous sommes habitués au même prix que celui de la baguette… Nous n’avons pas d’autres choix que d’appliquer les recommandations du FMI, mais en trouvant la bonne formulation », a-t-il ajouté.




Il a rappelé l’encouragement de l’initiative et de l’investissement pour tous les Tunisiens quelle que soit la taille du projet par l’ancien Premier ministre, Hédi Nouira en 1972. « En ce temps-là, le taux de croissance avait atteint 17,5%. Les principales raisons étaient la réinstauration de la relation de confiance et l’encouragement de l’investissement en donnant une chance à tous les porteurs d’idées… 650 mille individus ont bénéficié des micro-crédits, soit près de trois millions de personnes en comptant les membres de leurs familles. Les institutions de micro-crédits représentent 1,5 milliard de dinars… Lorsque l’économie tunisienne avait enregistré un recul de 8,8% en 2020, le taux de croissance au sein de ce secteur était de 30%. Toutes les études montrent un besoin d’accès aux micro-crédits », a-t-il affirmé.


Evoquant l’économie sociale et solidaire, Radhi Meddeb a déploré la non-promulgation des décrets d’applications relatifs à la réalisation des objectifs derrière l’élaboration de cette loi. Il a considéré que le texte promulgué s’était focalisé sur la création de commissions et d’instances sans laisser le champ libre à l’initiative et à l’innovation.

Radhi Meddeb a souligné la formation de qualité des hauts diplômés tunisiens. « L’éducation ne coûte presque rien en Tunisie par rapport à d’autres pays. L’enseignement d’un médecin de l’école primaire à l’université coûte près de 300 mille dinars. 100 mille Tunisiens ont choisi de s’installer à l’étranger, soit près de 10 milliards d’euros. Avons –nous reçu cette somme en retour ? Non, on nous a prêté cette somme peut-être et nous n’avons pas su la gérer », a-t-il expliqué.

 

 S.G

22/02/2022 | 16:22
4 min
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Commentaires
Lecteur
Qui aide qui?
a posté le 22-02-2022 à 18:00
Le chiffre 100000 sous-estime l'hémorragie réelle des ressources humaines (tous les travailleurs) et les compétences. L'aide de la Tunisie aux pays Européens, Amérique du Nord et pays du Golfe est immense. On doit compter non-seulement les coûts de l'éducation, mais aussi les coûts de santé, la formation et l'acquisition des compétences durant les années de travail en Tunisie. '? cela il faut ajouter le coût d'opportunité de ces ressources humaines si elles sont restées travailler en Tunisie. Par conséquent, le vrai montant de l'aide peut être 5 à 6 fois le chiffre de 10 milliards d'euros.
Bottom line: il faut intégrer ce chiffre dans les discussions actuelles pour obtenir les fonds nécessaires (pour les 3 prochaines années) pour dépasser la crise politique, financière, économique et sociale. Si cette variable d'aide (pour 3 ans) de la Tunisie n'est pas reconnue en tant que tel (au moins moralement) alors Il faut demander un délai de grâce de tout paiement des dettes accumulées pour cinq ans.
Alternative (rêver: c'est pas cher et pas interdit):
Un Plan B: '?conomie de "guerre" et suspension de la culture individualiste pour trois ans (mobilisation générale de toutes les ressources humaines, matérielles et financières avec partage équitable) et un plan stratégique de sortie de crise qui attaque et élimine toutes les sources de gaspillage, corruption, inefficacité et banditisme.
Surprise, surprise, en 2025 la Tunisie aura sa constitution, son parlement et ses institutions. Le plus important, la Tunisie prendra le chemin de la croissance et le développement intégré et arrêtera de "mendier" chaque fois que le ministère prépare son budget de l'année.