
La première réunion de la commission de pilotage du programme d’intégration du secteur parallèle dans le secteur officiel s’est tenue, mardi 30 janvier 2024, sous la houlette de la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, et en présence des structures et départements techniques concernés, a indiqué un communiqué publié le même jour.
La réunion a été consacrée à la mise en place d’une feuille de route pour la commission de pilotage afin de trouver des moyens et des procédures susceptibles d’intégrer le secteur parallèle dans le cycle économique réglementé et fournir des recettes financières au trésor public.
À cette occasion, la ministre a noté l'aggravation de ce phénomène malgré les efforts déployés pour lutter contre l'évasion fiscale et le commerce parallèle, soulignant que l'intégration du secteur parallèle s'inscrit dans le cadre de la politique de compter sur soi et représente une priorité dans le programme gouvernemental pour 2024, sachant que la plupart des ministères sont concernés par la lutte contre ce fléau.
La ministre a également appelé les différents départements techniques à adopter un diagnostic objectif de ce phénomène et à apporter des solutions pratiques dans le cadre d'une vision globale, regroupant les différents ministères et structures concernés, et qui traite les dimensions de développement, sécuritaire, éducative, sanitaire et procédurale. Et de mettre en relief l'importance d’une coordination et d’un échange d’information continus entre les différentes parties intervenantes afin d'assurer l'efficacité souhaitée des travaux de cette commission.
Rappelons qu'il y a quelques jours, Sihem Boughdiri Nemsia a affirmé que 2024 sera l’année de l’intégration de l’économie parallèle. En effet, la situation des finances publiques est difficile et le présent communiqué admet que l’État ambitionne de collecter des recettes supplémentaires pour le Trésor. D’ailleurs, la ministre n’a cessé de rappeler que la Tunisie a payé ses dettes publiques pour 2023, alors que le pays est habitué à remplir ses engagements annuellement et que c’est en général un non-événement. Mais vu les difficultés à le faire en 2023, la ministre n’a raté aucune occasion pour communiquer sur cette "prouesse", à tel point que les Tunisiens avaient pensé à la fin de l’année dernière que le pays avait remboursé 80% du total de ses dettes publiques.
Notons aussi que l’intégration du secteur parallèle dans le secteur officiel a été un objectif phare des divers gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution, mais ils ont tous échoué. D’ailleurs, certains gouvernements ont affirmé que le secteur parallèle représente plus de 50% de l’économie nationale. D’ailleurs un rapport préparé par la Banque mondiale sur le « paysage de l'emploi en Tunisie » et publié fin 2022 a révélé que la moitié de la population active en Tunisie travaille dans le secteur parallèle.
I.N.