Oui, certains élèves doivent bien parcourir près de 80 km pour aller étudier

L’information selon laquelle des élèves seraient obligés de parcourir près de 80 km entre leur lieu d’habitation à proximité de Bir El Hfay pour se rendre au collège pilote de Sidi Bouzid a beaucoup fait réagir.
Plusieurs internautes ont mis en doute la véracité de ce chiffre, affirmant qu’aucun élève ne pouvait quotidiennement parcourir 80 km pour se rendre à l’école.
Derrière cette information, une déclaration donnée aujourd’hui lundi 25 septembre 2023, par un parent d’élève à Jihen Miled sur Mosaïque fm et reprise par Business News. Dans cette déclaration, le parent explique que certains élèves doivent quotidiennement parcourir 80 kilomètres en aller-retour. Quelle est donc la distance exacte ?
En premier lieu, il est important de noter que cette distance n’est pas parcourue à pied par les élèves. Le parent explique bien que pour se rendre à leur lycée et collège, « les élèves n’ont d’autre choix que de monter à bord des véhicules de transport rural, les taxis collectifs, facturés au prix de 140 dinars par élève ». C’est d’ailleurs l’objet même de son intervention puisqu’il appelle à ce qu’un bus soit mis à disposition des élèves pour les aider à faire ce trajet quotidien, en toute sécurité.
Ensuite, vérification faite par BN Check via l’outil de géolocalisation Google maps, il y a pas moins de 33 km entre le centre de Bir El Hfay et le collège pilote de Sidi Bouzid.
Il y a d’ailleurs 38 km entre Sidi Ali Ben Aoun, localité située à proximité de Bir El Hfay et ledit collège. Dans son intervention, le parent explique que certains élèves viendraient même de Sidi Ali Ben Aoun. Soit donc, un total approximatif de 76km et 35 minutes en voiture
Pour certains, habitant loin du centre de ces deux localités, la distance à l'aller peut donc facilement avoisiner les 40 km, soit 80 km aller-retour.
Le chiffre, bien qu’étonnant, traduit donc la réelle distance parcourue pour une personne habitant à Bir El Hfay ou à Sidi Ali Ben Aoun, et souhaitant se déplacer au collège pilote de Sidi Bouzid.
R.B.H
Votre commentaire
Mais, conforme aux habitudes locales.
Dans tout le pays rural, des histoires de ce genre sont l'ordinaire. Des kilomètres à pied, pour bénéficier de l'école gratuite et universelle.
Pas de cantine scolaire, pas d'infirmerie, et encore d'assistante sociale comme c'est le cas dans les pays soucieux de leurs futurs citoyens.
Mais, je me pose toujours la question de savoir pourquoi on découvre toutes sortes de situations inacceptables et qu'on s'en soucie seulement aujourd'hui.
Nous avons Bourguiba et son règne, il a eu le génie d'instituer l'école universelle.
Enfants de pauvres, filles, tous avaient droit à l'école.
Ben Ali ne me paraît pas avoir dégradé cette institution, même si ce qu'on relève ici existait et semble n'avoir pas été traité.
Avec la révolution des barbus, tout cela a régressé, la de scolarisation a gagné en importance... et ce serait intéressant de regarder si celle des filles n'a pas atteint des sommets comparativement à celle des garçons.
Di la reprise de cette affaire digne d'intérêt n'est qu'une autre occasion pour flétrir l'action du gouvernement, on a saisi le message.
Il y a des mobilisations soudaines pour des causes opportunes dans le seul objectif de servir certains.
Mais, c'est peine perdue.
Il faudrait se tourner du côté de nos politiciens sans cesse repris ici, et leur poser la problématique en termes concrets afin qu'ils nous disent ce qu'ils ont fait à ce propos et dans ce domaine.
On va bien rigoler.
Persévérer dans des telles conditions, mais pas pour longtemps le corps ne suivra pas