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Chroniques
On s’est encore fait avoir !
17/10/2018 | 15:59
3 min

Par Synda Tajine

 

L’UPL décide de fusionner avec Nidaa Tounes. La blague de la semaine nous vient de Slim Riahi. Avec notre classe politique, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Non pas que le spectacle offert soit des plus délectables mais que les partis rivalisent de ridicule chaque semaine pour nous offrir le meilleur…du pire. Ridicule, dirons certains, coup de génie, commenteront d’autres. Allez comprendre….

 

Aujourd’hui, à la conférence de presse annonçant officiellement la fusion entre les deux partis, Slim Riahi pose fièrement au milieu de l’emblématique Hafedh Caïd Essebsi et du non moins charismatique Ridha Belhaj.  La place fut autrefois réservée à Béji Caïd Essebsi, père fondateur de Nidaa, mais au diable les symboles, c’est Slim Riahi qui occupe aujourd’hui la place de Secrétaire général de Nidaa.

Quand on traine de nombreuses casseroles et qu’on a des conflits, parfaitement assumés et décomplexés, avec la justice, on n’accorde que peu d’importance à la symbolique des choses. Quitter un parti au positionnement flou et sans aucune importance sur la scène politique pour un autre parti au positionnement plus que flou mais à la déconfiture certaine, est un bien curieux jeu politique. Peu importe si les partis se supportent peu, il y a lieu de s’unir lorsqu’on trouve un enjeu commun, aussi insignifiant pour l’intérêt national soit-il. Evincer Youssef Chahed pardi !

Il suffit de regarder les mines déconfites de Néji Jalloul, de Hafedh Caïd Essebsi et de Ridha Belhaj pour comprendre que cette alliance n’a pas été des plus agréables à assumer, mais au diable les principes, les jeux de pouvoir priment sur le reste.

 

La symbolique n’a aucune importance devant les jeux de pouvoir, idem pour la volonté du peuple et son intérêt. L’image de la conférence de presse d’aujourd’hui de Slim Riahi au milieu des cadres de Nidaa Tounes est un coup de poignard à tous ceux qui ont voté Nidaa Tounes en 2014, convaincus et grisés par son programme, pour certains, et contraints par la logique du vote utile pour beaucoup d’autres. Tous se feront avoir en beauté. De programme alléchant, il n’en sera rien, pire encore, le parti s’allie avec tous ceux qu’il annonçait publiquement mépriser ouvertement et dont les électeurs ne voulaient pas. D’abord Ennahdha et ensuite l’UPL. Mais il fallait bien trouver une solution pour que le parti vainqueur aux dernières élections puisse retrouver la place qu’il a perdue au parlement à cause de ses nombreuses luttes intestines. Il fallait aussi que l’UPL, parti ayant mauvaise presse et au président encore moins populaire, puisse devenir quelqu’un qui « compte » et fasse oublier ses déboires.

De quels déboires on parle ? Alors pour ne citer que ceux-là, démêlées avec la justice, avoirs gelés, affaires de chèques sans provisions, interdiction de voyage, opacité totale sur l’origine de sa fortune, accusations de corruption de toutes sortes, etc.

 

La question de la légitimité (ou pas) du tourisme politique et parlementaire se pose aujourd’hui. Faut-il voter pour des partis et des programmes ou pour de simples personnes ? Si un électeur vote pour le programme politique d’un député qui devra le représenter sur la base de ce programme, que fera-t-il si ce même député, une fois propulsé au pouvoir grâce à ce vote, fait un revirement total et rejoint un autre camp ? Aux dernières élections, plusieurs électeurs ont voté pour des personnes et non des partis ou listes afin de limiter la casse. Ceux-là se sont quand même fait leurrer.

Le tourisme politique est dénigré par ceux qui ne le pratiquent pas mais devient subitement la solution miracle,  parfaitement légale et légitime, pour tous ceux qui y voient un échappatoire et une bouée de sauvetage à leurs ambitions politiques. Tout dépend du point de vue d’où l’on se place. « Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti », avait dit Georges Clemenceau.

Toute ma compassion à ceux qui ont quitté l’UPL à cause de Slim Riahi et ont rejoint Nidaa Tounes pour se retrouver, au final, encore avec Slim Riahi.

 

 

 

 

17/10/2018 | 15:59
3 min
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Commentaires (16)

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stuc
| 19-10-2018 12:55
je ne suis un politique(dieu m en preserve),mais il me semble que le jeu est clair.NIDA AYANT perdu la majorite au parlement,fait appel a un parti de mercenaires pour une coalition bidon,lequel parti s autodissout et devient un bloc nida et le tour est joue.HCE era pousse vers les presidentielles,et riahi chef du gvt, ou inversement.

Tounsi
| 18-10-2018 17:38
Oui le pire commence maintenant foutu Nidaa Béji l'a crée puis destruction avec son fils
Ennahdha reste sur le circuit malgré TOUTES LES PREUVES DONN'?ES '? MA T'?L'? C UNE MIS'?RE ON IRA VERS L' ISLAMISATION du pays tous des égoïstes ces « politiques » personne ne pense à la tunise à part peut être Youssef Chahed qui pousse pour travailler il faut partir du pays

URMAX
| 18-10-2018 15:12
.... se sont - bien malheureusement pour une bonne part d'entre-eux - des opportunistes.
.... Je n'en dirais pas plus sur ces gars là, tellement je les trouve exacerbant.
....
Ce serait aussi, leur donner de l'importance et donc les "satisfaire" ; ceci étant leur objectif N° 1.
...
Savez-vous "ce que l'on risque" en marchant dans des pâturages d'ovins ou, surtout, de bovins ?
- Marcher dans un "brownie" !
...
Hé bien, en politique il y va de même !

déja-vu
| 18-10-2018 13:30
"Tourisme politique"! Quel terme flatteur! C'est du nomadisme bédouin primaire. Dès que c'est plus vert de l'autre coté, on démonte sa tente et va la planter là où c'est plus prometteur.

Bourguiba a appaté ses bédouins avec des quartiers presque gratis. Ils s'attachaient toujours à quelques chèvres diaboliques ou carrément leur troupeau de mouton. D'où le sport très populaire dans les quatier de Tunis, le combat de béliers.

Cette pratique dégoutante s'est transmise à la scène boulitique. A chacun son bélier, les paris sont ouverts.

Celui qui parierait sur celui-la jetterait son argent par la fenêtre..C'est un vaincu. Il n'a plus le moral..

larios
| 18-10-2018 11:46
voilà je me suis décidé d'élire un certain parti, et au bout d'une certaine période , je me trouve rallier à un autre parti sans le savoir , je me demande de quel droit, un parti ou un politicien fausse mon choix, c'est une des raisons de voir nos citoyens bouder les élections et de retarder notre transition démocratique tant voulue par notre peuple qui a payé cher de le réaliser et de le soutenir, ce maudit tourisme politique doit étre arrété dans l'urgence , nos dirigeants politiques doivent se conformer à une loi qui l'interdit une fois pour toute, ce bajbouj qui se transforme comme un caméléon a donné le coup d'envoi de cette magouille en se ralliant à ennahdha et il continue ses bouffonnerie et ses micmacs une autre fois en se ralliant à l'ulp de riahi et de sa bande d'arrivistes et de purs profiteurs, bajbouj s'est fatigué de lancer " la patrie avant les partis" mais la honte, il pratique le contraire au su et au vu de tout un peuple, vraiment c'est malheureux de le voir sortir aprés plus d'un demi siécle d'expérience politique jeté à l'oubli et à la poubelle

Bacchus
| 17-10-2018 22:39
« L'image de la conférence de presse d'aujourd'hui de Slim Riahi au milieu des cadres de Nidaa Tounes est un coup de poignard à tous ceux qui ont voté Nidaa Tounes en 2014, convaincus et grisés par son programme, pour certains, et contraints par la logique du vote utile pour beaucoup d'autres. » Electeur du Nida en 2014 sans être grisé par son programme, car je ne crois pas aux promesses électorales et le terme vote utile pourrait y convenir vu que mon intention était : entre deux maux, il fallait choisir le moindre (la seule chose que je pouvais et que je pourrais faire ; retarder le plus longtemps possible une intronisation du Calife) et je ressentis une petite égratignure unguéale plutôt que le coup de poignard le jour ou les députés du parti pour qui nous votâmes quittèrent leur coalition. Majoritaires, mais opportunistes, manquants de charisme et de personnalité ; ils quittèrent plutôt que de se battre et imposer leurs points de vue. Donc le Nida se composait et se composerait de poussières de politiciens opportunistes. « Alors pour ne citer que ceux-là, démêlées avec la justice, avoirs gelés, affaires de chèques sans provisions, interdiction de voyage » Ne voyez vous pas Madame que se sont les vrais raisons qui ont poussé Slim Riahi à revenir à la politique et fusionner avec le Nida et non un acharnement contre la personne de Youssef Chahed ? « opacité totale sur l'origine de sa fortune » ; ce sont des centaines de millions de dinars en devises éjectés sur le marché financier tunisien ; ne pensez vous pas que leur fétidité est plus supportable que les pétrodollars qui servent à armer les terroristes de Mont Chambi ? Et ne vaut-il pas mieux ignorer son origine, de peur que le gouvernement tunisien soit obligé de faire un emprunt auprès de la Banque Mondiale pour les restituer à une éventuelle victime étrangère ?

Ombrax
| 17-10-2018 20:38
Je ne suis ni pour Nida ni pour Ennahdha que tous les tunisiens traitent de tous les mots et maux. Cependant, une question lancinante me taraude. Comment diable ces deux partis rénégats puissent rafler la mise chaque fois qu'il y'a élection. Allez comprendre. Le tunisien s'avère bel et bien un masochiste de première.

Faouzi
| 17-10-2018 20:36
...... dirons certains.........ou..... diront certains

HatemC
| 17-10-2018 19:53
C'est un pays sous développé qui navigue à vue ... attention Iceberg, c'est encore un juif le responsable ...

Le sous développé Tunisien, celui qui possède un QI de 30 autrement dit limite débile ... *** ... il n'est pas mature pour la politique ....
Nous avons une micro société dite de politicien sans convictions politique mais juste des opportunistes qui naviguent d'un parti à l'autre selon ce qui est proposé comme privilège ... et de l'autre un peuple ignare, qui vote non pour une politique mais pour une figure, une fatchata ....
Arrêtons de comparer la Tunisie aux pays développés avec une maturité politique et ce pays de clowns ... HC

mansour
| 17-10-2018 19:15
Ennahdha reste au gouvernement de Youssef Chahed et Slim Riahi nouveau leader à NT Hafed Caid Essibsi comme si rien n'était jamais grave, rien n'est jamais catastrophique et rien ni jamais scandaleux quand il s'agit des islamistes freres musulmans dEnnahdha ou pour Slim Riahi pour les autorités et le pouvoir