Par Synda Tajine
L’UPL décide de fusionner avec Nidaa Tounes. La blague de la semaine nous vient de Slim Riahi. Avec notre classe politique, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Non pas que le spectacle offert soit des plus délectables mais que les partis rivalisent de ridicule chaque semaine pour nous offrir le meilleur…du pire. Ridicule, dirons certains, coup de génie, commenteront d’autres. Allez comprendre….
Aujourd’hui, à la conférence de presse annonçant officiellement la fusion entre les deux partis, Slim Riahi pose fièrement au milieu de l’emblématique Hafedh Caïd Essebsi et du non moins charismatique Ridha Belhaj. La place fut autrefois réservée à Béji Caïd Essebsi, père fondateur de Nidaa, mais au diable les symboles, c’est Slim Riahi qui occupe aujourd’hui la place de Secrétaire général de Nidaa.
Quand on traine de nombreuses casseroles et qu’on a des conflits, parfaitement assumés et décomplexés, avec la justice, on n’accorde que peu d’importance à la symbolique des choses. Quitter un parti au positionnement flou et sans aucune importance sur la scène politique pour un autre parti au positionnement plus que flou mais à la déconfiture certaine, est un bien curieux jeu politique. Peu importe si les partis se supportent peu, il y a lieu de s’unir lorsqu’on trouve un enjeu commun, aussi insignifiant pour l’intérêt national soit-il. Evincer Youssef Chahed pardi !
Il suffit de regarder les mines déconfites de Néji Jalloul, de Hafedh Caïd Essebsi et de Ridha Belhaj pour comprendre que cette alliance n’a pas été des plus agréables à assumer, mais au diable les principes, les jeux de pouvoir priment sur le reste.
La symbolique n’a aucune importance devant les jeux de pouvoir, idem pour la volonté du peuple et son intérêt. L’image de la conférence de presse d’aujourd’hui de Slim Riahi au milieu des cadres de Nidaa Tounes est un coup de poignard à tous ceux qui ont voté Nidaa Tounes en 2014, convaincus et grisés par son programme, pour certains, et contraints par la logique du vote utile pour beaucoup d’autres. Tous se feront avoir en beauté. De programme alléchant, il n’en sera rien, pire encore, le parti s’allie avec tous ceux qu’il annonçait publiquement mépriser ouvertement et dont les électeurs ne voulaient pas. D’abord Ennahdha et ensuite l’UPL. Mais il fallait bien trouver une solution pour que le parti vainqueur aux dernières élections puisse retrouver la place qu’il a perdue au parlement à cause de ses nombreuses luttes intestines. Il fallait aussi que l’UPL, parti ayant mauvaise presse et au président encore moins populaire, puisse devenir quelqu’un qui « compte » et fasse oublier ses déboires.
De quels déboires on parle ? Alors pour ne citer que ceux-là, démêlées avec la justice, avoirs gelés, affaires de chèques sans provisions, interdiction de voyage, opacité totale sur l’origine de sa fortune, accusations de corruption de toutes sortes, etc.
La question de la légitimité (ou pas) du tourisme politique et parlementaire se pose aujourd’hui. Faut-il voter pour des partis et des programmes ou pour de simples personnes ? Si un électeur vote pour le programme politique d’un député qui devra le représenter sur la base de ce programme, que fera-t-il si ce même député, une fois propulsé au pouvoir grâce à ce vote, fait un revirement total et rejoint un autre camp ? Aux dernières élections, plusieurs électeurs ont voté pour des personnes et non des partis ou listes afin de limiter la casse. Ceux-là se sont quand même fait leurrer.
Le tourisme politique est dénigré par ceux qui ne le pratiquent pas mais devient subitement la solution miracle, parfaitement légale et légitime, pour tous ceux qui y voient un échappatoire et une bouée de sauvetage à leurs ambitions politiques. Tout dépend du point de vue d’où l’on se place. « Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti », avait dit Georges Clemenceau.
Toute ma compassion à ceux qui ont quitté l’UPL à cause de Slim Riahi et ont rejoint Nidaa Tounes pour se retrouver, au final, encore avec Slim Riahi.



Commentaires (16)
CommenterMIC-MAC politique
Oui on s'est fait avoir LE PIRE EST '? BENIR
Ennahdha reste sur le circuit malgré TOUTES LES PREUVES DONN'?ES '? MA T'?L'? C UNE MIS'?RE ON IRA VERS L' ISLAMISATION du pays tous des égoïstes ces « politiques » personne ne pense à la tunise à part peut être Youssef Chahed qui pousse pour travailler il faut partir du pays
.... Un politicien sait "mentir comme il respire" et se plaît à n'?uvrer que dans ses propres intérêts, Madame Synda.
.... Je n'en dirais pas plus sur ces gars là, tellement je les trouve exacerbant.
....
Ce serait aussi, leur donner de l'importance et donc les "satisfaire" ; ceci étant leur objectif N° 1.
...
Savez-vous "ce que l'on risque" en marchant dans des pâturages d'ovins ou, surtout, de bovins ?
- Marcher dans un "brownie" !
...
Hé bien, en politique il y va de même !
Combats de béliers
Bourguiba a appaté ses bédouins avec des quartiers presque gratis. Ils s'attachaient toujours à quelques chèvres diaboliques ou carrément leur troupeau de mouton. D'où le sport très populaire dans les quatier de Tunis, le combat de béliers.
Cette pratique dégoutante s'est transmise à la scène boulitique. A chacun son bélier, les paris sont ouverts.
Celui qui parierait sur celui-la jetterait son argent par la fenêtre..C'est un vaincu. Il n'a plus le moral..
il faut interdire une fois pour toute le tourisme politique
@Synda Tajine
Langue au chat
selon le contexte ?
Bani Bani
Le sous développé Tunisien, celui qui possède un QI de 30 autrement dit limite débile ... *** ... il n'est pas mature pour la politique ....
Nous avons une micro société dite de politicien sans convictions politique mais juste des opportunistes qui naviguent d'un parti à l'autre selon ce qui est proposé comme privilège ... et de l'autre un peuple ignare, qui vote non pour une politique mais pour une figure, une fatchata ....
Arrêtons de comparer la Tunisie aux pays développés avec une maturité politique et ce pays de clowns ... HC
Organisation secrète d'Ennahdha,les casseroles judiciaires de Slim Riahi et pourtant...



