
L’avocat et membre du comité de défense d'Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL) et se trouvant en prison depuis plus de cinq mois, Nafaâ Laribi a indiqué que cette dernière avait été arrêtée le 3 octobre 2023 alors que le p.v contient comme date le 2 octobre de la même année. « Nous avons présenté une plainte pour falsification… Les p.v contiennent des dates sans aucun rapport avec la réalité... On cherche tout simplement à poursuivre Abir Moussi en justice par tous les moyens... Il s'agit d'une tentative visant à l'empêcher de se présenter à la présidence », a-t-il dit.
Invité le 12 mars 2024 par Elyes Gharbi à « Midi Show » sur Mosaïque Fm, Nafaâ Laribi a évoqué l’absence de réaction de la part de la justice et du ministre de la Justice au sujet des nombreuses requêtes déposées par le comité de défense. L’avocat a évoqué l’exemple du rapport déposé par plusieurs avocats représentant Abir Moussi, dont le président de l’Ordre national des avocats de Tunisie. Ce dernier a, par la suite, été complètement ignoré par la chambre d’accusations. Le membre du comité de défense a précisé avoir, lui-même, déposé le document auprès de l’autorité concernée.
Nafaâ Laribi a indiqué que Abir Moussi était, en début de l’affaire, accusée d’atteinte à la sûreté de la Tunisie ayant pour but de modifier la composition de l’État, en vertu de l’article 72 du code pénal. Ce crime est passible de la peine de mort. L’avocat a rappelé que sa cliente s’était tout simplement présentée auprès du bureau d’ordre de la présidence de la République afin de déposer une demande de recours administratif conformément à l’article 35 de la loi 72 relative au Tribunal administratif.
« Elle (Abir Moussi) ne s’était pas rendue au palais présidentiel contrairement à ce que certains veulent faire croire… Il s’agit d’une ville se trouvant aux alentours du palais… Elle était en compagnie d’un huissier de justice… Y-a-t-il une personne qui cherche à commettre un coup d’État et qui choisit d’être en compagnie d’un huissier de justice ? Qui était avec elle ce jour-là ? Son chauffeur et la protection policière désignée par l’État… Elle aurait tenté de changer la structure de l’État en diffusant un live ? Qu’on se penche sur le contenu des vidéos publiées sur Facebook ! Il s’agit de deux vidéos… Que contiennent-elles ? La technologie ne peut pas mentir », a-t-il ajouté.
Nafaâ Laribi a précisé que le p.v dressé lors de l’arrestation d'Abir Moussi évoque la présence de celle-ci en compagnie de plusieurs individus contrairement à ce qui s'est réellement passé. Il a assuré que dans cette affaire et contrairement à la loi, le procureur de la République a engagé les poursuites en justice et a ordonné la détention. L’avocat a expliqué que c’était au procureur général près la cour d’appel de le faire puisque l’accusé était une avocate.
« Les chefs d’accusation ont été dressés par le procureur de la République. Or, ceci est contraire à la loi… Un mandat de dépôt a été émis alors que les faits n’ont pas été étudiés… Les vidéos de surveillance n’ont pas été visionnées… Les téléphones saisis n’étaient pas en possession de Meriem Sassi… L’expert, désigné par le juge d’instruction, n’a pas été présenté à Meriem Sassi… Ceci n’a eu lieu à aucun moment… On ne lui a pas demandé de ne pas accéder à son compte Facebook en raison d’une saisie… Est-ce qu’on peut saisir un réseau social ? Qu’on y pense ensemble ! Le juge d’instruction a demandé à l’expert de collecter les données sur les téléphones saisis… Il a commencé à le faire le 21 décembre 2023 alors que les faits remontent au 3 octobre », a-t-il déclaré.
Nafaâ Laribi a indiqué que la justice devait demander à l’opérateur concerné le blocage des numéros de téléphone concernés par l’expertise. Ainsi, Meriem Sassi n’aurait pas pu demander une deuxième puce téléphonique avec son numéro. Il a insisté sur le fait que cette dernière n’a pas été informée d’une procédure visant son numéro de téléphone. Nafaâ Laribi a, également, indiqué que l’expert avait été appelé à collecter les données sur les téléphones et non d’accéder aux comptes Facebook et Instagram de Meriem Sassi et Abir Moussi.
« Voici ce qui s'est passé… Meriem Sassi était chez elle en convalescence… Alors qu’elle était à son domicile, elle reçoit une notification l’informant d’une intrusion depuis Frankfurt… La notification existe encore… Nous avions créé un groupe Facebook baptisé ‘’Comité de défense’’… Meriem Sassi en était membre… On a consulté cette discussion et on a fait des captures d’écrans… Ceci est contraire à l’éthique et j’ai signalé cela au président de l’Ordre régional des avocats », a-t-il déploré.
Nafaâ Laribi a assuré que le dossier de l’affaire concernant Meriem Sassi n’a toujours pas été transmis à la chambre correctionnelle près le tribunal de Tunis. Il a rappelé que l'audience de l’affaire a été programmée pour le jeudi 14 mars 2024. La localisation du dossier de l’affaire est, d’après lui, inconnu. L’avocat a précisé qu'Abir Moussi ne faisait plus face à l’article 72 du code pénal. Elle est actuellement accusée de deux délits : le premier concerne la liberté de travailler et le deuxième le traitement des données personnelles. Chaque fait est punissable de trois années de prison.
Nafaâ Laribi a évoqué plusieurs atteintes d’ordre procédural. Il a considéré que ceci démontrait une volonté de porter atteinte à la présidente du PDL, Abir Moussi et de la poursuivre par tous les moyens. D'après lui, il s'agit d'une tentative visant à l'empêcher de se présenter à la présidence.
S.G
Rien à ajouter !