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Chroniques
Mechichi, Ghannouchi, Saïed, tous coupables, tous responsables
Par Sofiene Ben Hamida
07/03/2021 | 15:59
4 min
Mechichi, Ghannouchi, Saïed, tous coupables, tous responsables

Aucun pays au monde n’a connu les déboires vécus par la Tunisie durant les dix dernières années, et particulièrement depuis les élections législatives et présidentielles de 2019. Ni l’Allemagne en 1946, ni les pays de l’Europe de l’ouest dévastés par les armées nazis, ni plus récemment les pays du printemps arabe, n’ont connu des situations de blocage total. Même la Syrie a préservé son pouvoir central alors que la Libye s’achemine vers une sortie de crise.

Chez nous, nous avons opté pour un pouvoir tricéphale pour couper avec toute velléité autoritaire. Seulement ce système n’est efficace que si les trois présidences sont dotées d’un sens aigu de l’Etat et qu’en cas de discordance, il y a toujours la cour constitutionnelle pour trancher. Malheureusement, les principaux acteurs politiques ne semblent pas pressés de mettre en place cette institution d’arbitrage essentielle dans un système démocratique.

Pire encore, nous avons réussi l’exploit de réunir, au même moment, les trois pires présidents, très différents les uns des autres, mais tous imbus de leurs personnes et qui ajoutent à leur incompétence, une grande dose d’entêtement et d’égoïsme. La crise actuelle qui met carrément le pays à l’arrêt n’est en définitive qu’une querelle de prérogatives et d’égos démesurés entre le président de la République Kaïs Saïed, le président du parlement Rached Ghannouchi et le président du conseil des ministres Hichem Mechichi.

D’un ton grave et solennel, Hichem Mechichi a annoncé samedi qu’il ne démissionnera pas. Seuls les plus naïfs auraient pensé qu’il était capable d’un pareil acte de grandeur qui met l’intérêt de l’Etat et du pays en priorité. Voilà un gratte-papier qui a toujours vécu dans l’anonymat, qui ne s’est jamais illustré par une compétence particulière, qui n’a jamais rêvé d’être là où il est aujourd’hui et qui se retrouve soudainement, par le pur des hasards, sur la plus haute marche du pouvoir exécutif et sous les feux de la rampe. Pour lui, il n’est pas question de retourner dans l’anonymat et démissionner signifierait pour lui la mort.

Pourtant le bilan de Mechichi est le plus désastreux de tous les chefs de gouvernements qui se sont succédés depuis la révolution. Sur le plan économique, il n’y a eu aucune amélioration et tous les paramètres se trouvent au rouge. Pire encore, la notation de la Tunisie s’est dégradée avec des perspectives négatives. Sur le plan social, Mechichi donne l’impression de vouloir contenter tout le monde et son Dieu. Sa recette à la Kamour et sa facilité à signer des accords qu’il est incapable de respecter et de mettre en pratique n’ont fait qu’exacerber les tensions. Enfin sur le plan sanitaire, c’est le fiasco total. Nous sommes l’un des derniers pays qui n’ont pas commencé encore une campagne de vaccination. L’allégement annoncé des mesures de confinement ne répond pas à une réalité sanitaire mais aux exigences et des pressions des différents lobbys face à l’incapacité du gouvernement à avancer des aides aux secteurs les plus touchés par la pandémie du Covid-19.

Si Mechiche arrive à garder encore son poste, c’est grâce au soutien du chef des islamistes et président de l’Assemblée des représentants du peuple Rached Ghannouchi. Ce dernier fait partie des personnalités publiques les plus détestées par les Tunisiens. Tous ceux qui se sont approchés de lui ont laissé des poils s’ils ne se sont pas totalement désintégrés comme les partis politiques d’Ettakatol, le CPR, le Nidaa ou des hommes politiques tels que Mustapha Ben Jaâfar, Moncef Marzouki, Slim Riahi et Youssef Chahed. Ghannouchi est aujourd’hui, sans conteste, l’un des hommes forts du pays. Mais il est aussi l’un des facteurs essentiels du blocage politique aussi bien dans le pays qu’au sein même de sa propre formation politique.

Reste le président de la République Kaïs Saïed qui est l’unique responsable de la nomination de Hichem Mechichi. Durant un an et demi, Kaïs Saïed n’a rien démontré sauf qu’il était incapable d’agir ou de fournir autre chose que des discours pompeux, évasifs et parsemés de références littéraires ou religieuses. On l’aura compris : Kaïs Saïed est un homme intègre, droit dans ses bottes, mais il n’a rien à apporter aux Tunisiens et à l’Etat. Selon le principe de Peter, il aurait dépassé de loin les limites de sa compétence et s’est élevé depuis longtemps à son niveau d’incompétence. Il ne serait pas surprenant s’il échoue à  se faire réélire lors des prochaines élections présidentielles.        

Par Sofiene Ben Hamida
07/03/2021 | 15:59
4 min
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Commentaires
Khenfir
Record absolu
a posté le 08-03-2021 à 17:56
KS est une illustration parfaite du principe de Péter et mérite de figurer dans le Guinness Book de l'incurie
Malahi
Personne ne prends position!
a posté le 08-03-2021 à 15:38
C'est devenu une méthode journalistique " Je ne prends pas de position!" ils sont tous responsables; dommage dans le passé ce journaliste avait des positions affirmées, mais en ce moment c'est plus confortable de dire : Les trois sont responsables et coupables! Non dix ans de gouvernance ont amené la Tunisie à un appauvrissement économique et sociale , c'est ceux qui gouvernent qui sont coupables. Concernant MCHICHI, dommage il pouvait ne pas trahir le président!
AB
Pourtant le bilan de Mechichi est le plus désastreux ?
a posté le 08-03-2021 à 15:36
Il vient de commencer à travailler, il n'a même pas lu tous ses dossiers et nos médias parlent déjà de son échec, étrange n'est-ce pas ?

A la fin de sa législature, on pourra faire un bilan de M. Hachmi Mechichi. Notre Media a pour habitude maladive de détruire rapidement tout jeune au pouvoir.

Notre Hachmi Mechichi a été nommé par le Président et confirmé par l'ARP. A-t-il supplié ou forcé quelqu'un à le nommer à ce poste ?

Brabbi 5alliou Innèss Ti5dim à lè roua7à !
Welles
Le PDL
a posté le 08-03-2021 à 15:26
Je pensais qu'il allait remettre une couche sur le PDL et sa présidente; on est sauvé , on respire.
Kays
'?videmment
a posté le 08-03-2021 à 14:37
'?videmment tous les acteurs politiques de premier plan sont responsables de la situation.

Pourtant le Président de la République peut se rattraper.

Oui il le peut par la dissolution de l'assemblée des représentants du Peuple.

Aura t-il le courage de le faire ?

TAHYA TOUNES
takilas
Il est peureux comme à son habitude S.Ben Hmida.
a posté le 08-03-2021 à 12:59
Sinon qu'il nous dit en quoi le président de la République est-il coupable?
Rien ! il n'y a rien sauf de le ranger parmi les médiocres et les incompétents pour les défendre indirectement, alors à ce moment-là ne peut lui reprocher quoi que ce soit.
S'il a peur pourquoi il se voit obligé d'écrire ?
Ce n'est pas cela l'éthique du journaliste.
Un journaliste doit être franc et libre et ne peut subir aucune pression de tierce personne.
cesarios
la question qu'on doit ..................................................
a posté le 08-03-2021 à 11:52
la question qu'on doit se poser inéluctablement et d'urgence est de dénicher et d'analyser profondément les raisons qui ont laissées les partis de l'opposition dans une mauvaise posture de positionnement et n'ont pas pu arriver à bousculer les partis qui détiennent les premiers rangs du pouvoir et probablement pour un éventuel et futur confortable positionnement pour accaparer la gouvernance de notre nation , et ce, malgré les fiascos , les marasmes et les souffrances que le peuple est en train de les subir depuis toute une décennie? puisque tout est tributaire au système de fonctionnement et la gestion de la vie politique de notre pays voulue majoritairement en démocratie entre les partis, ceux qui se sont trouvés dans l'opposition durant toute une décennie ont largement le temps d'ici à l' échéance des prochaines élections de 2024 à décortiquer les failles, les défauts et les bienfaits acquis, à se mettre d'accord au moins sur les priorités d'urgence, aux révisions et aux changements nécessaires, à entreprendre de sillonner toutes les régions et présenter leurs visions, leurs programmes, et leurs propositions selon des statistiques bien établies et des études consistantes concernant tous les domaines et les secteurs, c'est un travail de longue haleine pour convaincre, pour avoir la confiance du peuple qui s'est évaporée , ceci exige des sacrifices , de courage , de patience et de persévérance et de trousser les manches contre vents et marées pour pouvoir sortir notre chère TUNISIE de son profond gouffre, de ses détresses et de sa banqueroute qui s'aggrave d'une année à une autre
Léon
Ce sont des "deuxièmes mains"
a posté le 08-03-2021 à 11:11
Non mon grand! Les responsables sont les putschistes de 2011. En particulier ceux qui ont investis les chaines de télévision pour diriger une opinion publique au taux de crétinisme inversement proportionnel à la grandeur de ses diplômes.
Et tu y as quand même assez contribué mon cher Sofien. Les Cheikhs, les chefs de Gvnts, les ministres, les présidents successifs ne sont que des secondes mains relativement à la Cabale installée en 2011 pour asseoir la révolution et répondre aux projets atlantistes et sionislamistes (c'est la même chose).
Sionislamiste: ce vocable, fruit de l'imagination de votre serviteur (un certain Léon) et qui dit exactement ce qu'il veut dire. Un peu comme certains mots célèbres de Mezri Haddad; à l'instar de "printologues" ou encore "islamo-fascisme", et même le mot "horde" qui prend une tout autre dimension lorsqu'il est prononcé par le Grand Mezri, décrivant exactement le ramassis de sauterelles et les nuisibles sortis sceller la chute de l'état entre du 12 au 14 janvier 2011.
Ces traitres!

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
kamoun
solution
a posté le 08-03-2021 à 10:40
je pense que si la france accepte à nous annexer comme territoire outre mer avec sa propre constitution nous pouvons réussir

le déçu
le pays attend le réveil de son peuple
a posté le 08-03-2021 à 07:53
Devant l'incompétence mortifère qui carectérise les trois personnes qui tiennent le destin du pays entre leurs sales mains, moi qui ne suis pas de tempérament révolutionnaire, je ne peux que me résoudre à souhaiter une nouvelle révolution populaire qui dégagera LE BARDO, lLA KASBAH ET CARTHAGE de ses locataires malfaisants.L'urgence de sauver le pays commande ce sursaut populaire pour une troisième république salvatrice
Fares
La populace
a posté le 08-03-2021 à 05:17
Le peuple est le premier responsable de la situation désastreuse du pays. Avant nous étions en dictature, donc c'était la faute de Ben Ali, des Trabelsias....Maintenant que nous sommes en Démocratie, le peuple n'a pas cessé de voter avec son coeur et non pas avec son cerveau, d'où la panoplie d'incompetents qui nous gouvernent. Un incompétent aura toujours peur de nommer une personne plus compétente, c'est un cercle vicieux malheureusement. Et la populace continue à soutenir toute cette bande de crétins.
Rationnel
Mechichi va essayer de tenir encore une annee
a posté le 07-03-2021 à 22:31
Si la description que donne l'auteur de Mechichi est vraie, Mechichi n'a pas d'autre choix que de rester en poste encore au moins une année pour devenir éligible a la retraite d'un Ministre. La loi N° 893-31 du 17 mars 1983 stipule qu'il faut au moins deux années de service pour avoir la retraite dorée d'un membre du gouvernement. C'est un but a la portée. Mechichi a 47 ans seulement et n'a pas de talents ou de ressources qui vont lui permettre de gagner sa vie confortablement, il a besoin de cette retraite.
Les gens seront prochainement occupes pas le Ramadan, puis ce sera les fêtes, ensuite les vacances de l'été. L'arrivée des vaccins va améliorer le climat social et économique, donc Mechichi a de bonnes de tenir jusqu'à février 2022.
ambh
Ouf!
a posté le 07-03-2021 à 21:50
Je pousse enfin un ouf de soulagement, pour une fois vous n'avez pas réussi à associer Abir Moussi aux malheurs de la Tunisie. Un progrès à encourager !
Sémite
Tout à fait
a posté le 07-03-2021 à 21:09
Ben Hamida a bien analysé une partie de la situation : Nous subissons l'incompétence de plein fouet. Un incompétent qui en nomme un autre lequel se jette dans les bras d'un troisième incompétent. K. S a eu deux nominations à faire, et à chaque fois il a raté le coche. La première fois il a su certes nommer une personne qui a su tenir son engagement envers lui, mais sans s'être informé au préalable de son patrimoine. La deuxième fois, il a nommé son ancien conseiller juridique qu'il a placé à la tête du ministère de l'Intérieur lors du gouvernement Fakhfakh, donc un homme qui lui doit tout, que K. S est censé bien connaître et avoir confiance en lui. Et malgré cela, ledit homme, dont la nomination n'est liée à aucune prétendue compétence, s'est montré ingrat et incapable de respecter son engagement, et K.S a montré qu'il ne connaît pas finalement ses hommes et qu'il ne suscite pas auprès d'eux assez de respect et de crainte pour ne pas oser le braver aussi éhontément
Angel
pourquoi Mechichi veux à tout prix se maintenir?
a posté le 07-03-2021 à 20:53
Il ne serait pas surprenant si Kais Said échoue à se faire réélire lors des prochaines élections présidentielles?
C'est peut être bien pour cela que Mechichi se colle très fortement à son fauteuil de chef de gvt? Peut être son ambition est elle de devenir calife à la place du calife...Heu, président à la place de Kais Said?
Tunisino
Tout le monde
a posté le 07-03-2021 à 19:36
Tout le monde commence à saisir la situation actuelle. Certains se contentent des causes apparentes, d'autres touchent les causes profondes. Les solutions pensées sont alors provisoires ou durables. L'idéal est de passer à une troisième république, scientifique et non pas littéraire, qui balaye toutes les erreurs des première et deuxième républiques. Scientifique au sens où cette république soit dotée d'un projet stratégique qui permet de mettre le pays sur les rails du progrès socioéconomique pour le bien des tunisiens du présent et du futur, du jamais fait depuis l'indépendance.
St Just!
Pas tout à fait d'accord!!
a posté le 07-03-2021 à 18:02
D'abord nous ne sommes pas le seul pays à connaître ces déboires. Nous tenons cela de nos frères et amis, les libanais..... Nous partageons, en partie, les mêmes gènes...... et la souffrance du citoyen qui ne demande que vivre et mourir dignement.
D'un autre côté cette situation a été imposée au président de la République. Faut-il rappeler que les ministres éjectés par M. Mechichi avaient été proposés par le Président; que certains n'ont même eu le temps de se mettre au travail.
Nous sommes obligés de croire qu'ils n'avaient pas été limogés pour incompétence, mauvaise gestion ou corruption...
Par contre nous sommes obligés de constater que les ministres maintenus sont proposés voire imposés par la ceinture politique de M. Mechichi.... Par conséquent, Ghannouchi par son égoïsme, son opportunisme et ses magouilles porte la lourde responsabilité de paralysie des divers structures politiques du pays.....
DHEJ
Echoue à se faire réélire...
a posté le 07-03-2021 à 17:35
Mais tu as oublié le peuple... pire que les 3 responsables !
Tounsi
Analyse parfaite .... Que faire pour éviter le désastre, la somalisation de la Tunisie ?
a posté le 07-03-2021 à 17:05
Analyse parfaite que beaucoup partagent. La question : Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour éviter la somalisation de la Tunisie (dixit Général Ammar) ?
1- Faut-il attendre les prochaines élections ?
Pour virer les islamistes qui ont détruit la Tunisie et pillé les tunisiens, faut-il voter pour le PDL aux législatives ? Beaucoup vont le faire à défaut de pouvoir voter pour un parti démocrate, un parti des lumières. Le PDL est seul apte à "nettoyer" la Tunisie de la main mise des barbus. La bataille va être longue et il y aura des "cadavres". Il faudra espérer qu'on n'aura pas pire après ....
2- Faut-il attendre une nouvelle révolution faite par les affamés, les oubliés, les miséreux ... ? Quel avenir à des mouvements ne s'appuyant pas sur des propositions, une vision, des objectifs ... conduits par des gens éclairés.
3- Faut-il espérer que la Tunisie enfante un nouveau Bourguiba, un nouveau grand homme capable de relancer la Tunisie ?
Le Général Ammar avait raison ... On y va tout droit vers la somalisation de la Tunisie. On ne l'avait pas compris.