L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), a appelé à l’instauration d’une augmentation urgente du prix de collecte du lait de pas moins de 0,8 dinar par litre, et à l'intervention de l'État pour soutenir les matières fourragères dont les prix ont connu un niveau record.
Dans un communiqué diffusé ce mardi 24 janvier 2023, l’union a alerté sur la situation dangereuse que connaît le secteur laitier en raison des pertes endurées par les éleveurs qui sont parfois contraints d’arrêter leur activité et d'abandonner leurs troupeaux, qui représentent une richesse nationale qu'il faut protéger et préserver.
L’Utap a également alerté sur la grave pénurie des fourrages subventionnés, qui ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, 40% des besoins des régions, précisant que cette crise constitue un réel danger pour le secteur de l’élevage qui emploie 80% des petits agriculteurs qui comptent particulièrement sur les fourrages subventionnés.
« La politique d'indifférence qu’adopte le ministère de l'Agriculture menace gravement l'avenir de la sécurité alimentaire nationale et représente un véritable obstacle à toutes les initiatives et propositions de réforme » a-t-elle ajouté.
Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Maidani Dhaoui, a affirmé, le 4 janvier, que le stock stratégique de lait est totalement épuisé.
« Nous produisons un million et 300 mille litres de lait quotidiennement et consommons un million et 800 mille litres c’est pour cela que le lait manque. La crise va s’aggraver de jour en jour (…) nous avons opté pour le lait en poudre qui est coûteux et qui devra être compensé par l’État et exempté de taxes (…) il n’y a aucune volonté de rectifier cette situation » a-t-il précisé.
Maidani Dhaoui a souligné que l’importation de lait en poudre impactera le cycle de production et qu’il est aberrant de mettre de côté la production pour se tourner vers l’importation aidant ainsi les producteurs étrangers.
M.B.Z