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L’ONT, nouveau bras des islamistes pour casser les médias ?
26/11/2019 | 09:52
3 min
L’ONT, nouveau bras des islamistes pour casser les médias ?

 

L’Office national de télédiffusion (ONT) a annoncé, lundi 25 novembre 2019, que le service de transmission radiophonique a été suspendu pour les radios Cap Fm, Knooz Fm, Ribat Fm et Mahdia Fm. Une mesure tout à fait légitime pour cet organe de l’Etat qui gère les fréquences FM et les loue aux médias.

Aussi légitime soit-elle, la mesure reste injuste et inégalitaire et donc inique et contre-productive. Les raisons ?

L’ONT s’est attaquée à quatre radios ayant une licence en bonne et due forme délivrée par la Haute autorité indépendante pour la communication audio-visuelle. Ces radios passent par de graves crises financières, liées à la conjoncture économique désastreuse dans le pays, et ont du mal à remplir leurs engagements envers l’ONT. Ceci ne justifie pas cela et c’est vrai, sauf que c’est le rôle de l’Etat de préserver les entreprises (et donc l’emploi) et c’est aussi le rôle de l’Etat de faire en sorte qu’il y ait une pluralité médiatique et, donc, de préserver la démocratie dont la presse est un incontournable pilier.

Sans aller jusqu’à ces considérations, un peu trop philosophiques et difficiles à comprendre pour les ingénieurs de l’ONT, la mesure radicale de l’office invite à ce que l’on penche sur l’exécution de son rôle vis-à-vis de l’ensemble des acteurs médiatiques du pays. Qu’a fait cet office à l’encontre des radios et télévisions pirates qui exercent en toute impunité ? La radio du Saint Coran est un parfait exemple puisque son directeur, Saïd Jaziri est connu et vient d’être élu à l’Assemblée. 

Cette radio, comme quelques autres, exploite les ondes FM du pays en toute illégalité depuis des années, sans que l’ONT agisse concrètement pour lui suspendre son émission. Il y a énormément de manque à gagner pour l’ONT et l’Etat et le monsieur continue malgré tout à travailler en défiant tout le monde. Pourquoi donc l’ONT attaque-t-il des radios qui ont choisi la légalité et laisse les pirates des ondes jouir de leur liberté et continuer leur défiance contre tout le monde ?

Il est vrai que le pouvoir actuel appartient aux islamistes et que l’ONT cherche à éviter toute escarmouche avec eux, puisque la radio du Saint Coran appartient à l’un d’eux…

 

Les autres radios qui continuent à exercer en toute impunité sans que l’ONT n’agisse sont les radios publiques. L’Etat exploite dix radios dont l’émission (pour certaines) couvre l’ensemble du territoire. Paient-elles toutes les fréquences longues et courtes qu’elles exploitent ? Le doute est permis. Ces mêmes radios, pourtant, bénéficient largement du financement de l’Etat, vendent des espaces publicitaires aux annonceurs et concurrencent les radios privées aussi bien en termes d’audience qu’en termes de chiffres d’affaires. Cela s’appelle de la concurrence déloyale puisque ces radios publiques prennent l’argent de l’Etat, ne paient pas les organismes de l’Etat et attirent les annonceurs publicitaires pour concurrencer les radios privées. Ces mêmes radios privées qui se trouvent acculées à fermer boutique à cause de ce même Etat qui exige d’elles des sommes faramineuses pour les ondes !

 

Dans ce cas de l’espèce, l’Etat est à la fois juge et partie. Pire, il sabote le travail des privés, encourage ses propres organismes et ferme les yeux sur les pirates des médias informels ! C’est à la fois contraire aux règles basiques de la concurrence loyale et de tout fonctionnement ordinaire de la démocratie. Si l’on veut tuer les médias, ayant une orientation anti-islamiste, on ne s’y prendrait pas autrement. Plusieurs parmi les députés ont promis cela et ont juré de les avoir, voilà que l’ONT ouvre le bal et commence l’exécution !

 

N.B.

26/11/2019 | 09:52
3 min
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Commentaires (9)

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ONT
| 27-11-2019 11:12
NB NB vous avez été induit en erreur, certains de vos propos paraissent vrais pour ceux qui ignorent la réalité des faits et veulent à tout prix un bouc émissaire :
- La décision de suspendre la diffusion de ces programmes est survenue dans un cadre contractuel entre l'ONT et ces radios et n'a aucun lien avec leur ligne éditoriale, L'ONT n'est pas tenu de contrôler le contenu
- Radio Saint Coran, non autorisée par la HAICA, diffuse ses programmes sur une fréquence non autorisée non plus par l'ANF, et n'a pas eu recours au moyens de l'ONT (l'opérateur de diffusion en Tunisie). Et il n'est pas du ressort de l'ONT de pénaliser ces contrevenants, vous auriez dû approfondir vos investigations pour définir les responsabilités parmi tous les intervenants dans le secteur de l'audiovisuel.
- Pour la diffusion des radios du secteur public, l'ONT est financé par l'Etat.
Il vaudrait mieux contacter les sources fiables pour ne pas diffuser des inepties, Business news est trop sérieuse pour se laisser piéger par des ragots démagogiques.

Jojo
| 26-11-2019 15:42
La Tunisie va très très mal avec ce qui lui arrive ces temps-ci je me demande si elle pourra s en sortir tout cela c est l irresponsabilité des jeunes et moins jeunes qui ne vont pas voter et qui n ont pas compris que le régime actuellement c est un régime parlementaire et non présidentiel on va avalé des verte et pas mûr c'est 5 ans qui viennent mais par après que va t il se passer ? Tout ce retard pour sortir de la situation désastreuse dans laquelle on est. La Tunisie ne mérite pas ce châtiment.Courage et encore courage je pleure mon pays.

Lol
| 26-11-2019 14:27
1 ce n'est pas l'ont qui ferme les radios pirates. Ce sont les tribunaux
2 on reproche a l'état de subventionner les entreprises publiques. S'il commencé à subventionner les médias privées on ne va pas s'en sortir.
Vaut mieux mettre le peu de fric qu'on a dans La santé, l'enseignement, le transport...
Hors de question de donner du fric a des entreprises qui sont déjà en faillite au bout de quelques années d'existence

Carthage Libre
| 26-11-2019 11:51
Et vous voulez que les "investisseurs" atterrissent en Tunisie! Vous voulez voir des hub financiers avec des grattes ciels de 60 étages? Vous rêvez.

Tant que les ikhwans et leurs dérivés, comme dit Abir Moussi, sont aux commandes, ce pays n'avancera pas d'un pouce. Pire. Des jours sombres sont à craindre avec TOUS les rouages de l'Etat acquis à la "cause" des khwenjias.

sassi
| 26-11-2019 11:16
mais il y a un état de gaabagi un état des terroristes parallèle

Ammar
| 26-11-2019 11:02
Ce problème est spécifique aux médias et leurs relations avec la loi et aux structures de l'état. Il est certain que cette transmission est réglementée , mais le problème qui se pose toujours :
- Pourquoi on n'applique pas la loi de façon équitable entre tous les intervenants dans un secteur bien défini
- Pourquoi ces deux poids et deux mesures ?
- pourquoi les partis d'une façon générale et leurs adhérents --- surtout leurs chefs et les mieux classés -- ont beaucoup d'avantages et de privilèges par rapport aux autres - indépendants et neutres -- ?
- Pourquoi les ' pistonnés -- trouvent leurs comptes en comparaison avec les autres ?
Ces problèmes dont le traitement n'est pas le même et variable d'un individu à autre , d'une entreprise à autre pour les mêmes dépassements ou dépassement similaires , ne peuvent que perturber les situations et créent du désordre et de la confusion .
Nous ne pourrons jamais assurer un développement si la loi n'est pas applicable de façon équitable !!

veritas
| 26-11-2019 11:00
https://www.voltairenet.org/article201073.html

Le pire est encore à venir .

Ghazi
| 26-11-2019 10:52
Ce n'est que le début, désormais les nouveaux venus sot au Bardo ou ceux qui prendront en charge la Kasbah (C'est les mêmes) vous traiteront de la même façon que les partis politiques, soit vous êtes avec eux et vous la boucler, soit ils vous anéantissent et vous écrasent comme des cafards.
Radios, TV, journaux et médias électroniques, personnes n'est épargnées, ils exerceront touts : Extorsions, rackettes, chantages, mise au trou par la justice à travers une affaire cousue sur mesure...l'élimination par crise cardiaque comme à l'accoutumée, si nécessaire.
Vous avez un exemple récent : Sami Fehri a été mis au trou et sorti du trou momentanément pour ne pas diffuser un reportage qui dévoile les abus financiers de la Famille Ghannouchi et ses dérivés, le documentaire en question ne sera pas diffusé, la vie des membres de la famille de SF est menacée, voilà ce que ça donne cette révolution de la BAROUITA et son acquis de liberté d'expression.
C'est vrai vous pouvez dire ce que vous voulez, mais si ça nuit à la grande famille de Ghannouchi, là non, vous n'avez pas le droit et vous serai pourchassés comme des chiens, vous et votre famille, c'est la façon ZABA qui a été repris pas la même chose, une famille.

Savourez et digérez le 'Digage', personne ne vous le permettra encore une fois, oubliez et 'Madhmdhou' cette fois-ci, les militaires ne sont plus de vos côtés.

Gg
| 26-11-2019 10:44
Bon article, qui montre comment la dictature islamiste s'empare de la société.
Et ce n'est qu'un exemple parmi des milliers d'autres...
Mais une phrase est d'une stupidité achevée, je cite: "Sans aller jusqu'à ces considérations, un peu trop philosophiques et difficiles à comprendre pour les ingénieurs de l'ONT..."

Les ingénieurs et techniciens font de la technique, il est invraisemblable que ce soient eux qui prennent les décisions "philosophiques".
Ou alors les corps de métiers sont encore plus pourris qu'on pouvait le penser!