
Traumatisée, dépitée, effrayée, une frange de Tunisiens soutient aveuglément la démarche présidentielle sans broncher, sans relever les dépassements, les absurdités et la menace réelle qu’elle représente pour l’avenir du pays. Ces Tunisiens qui se disent progressistes, ont pleuré « leur » Tunisie pendant les dix années passées et ont cherché désespérément un sauveur qui viendrait exterminer les islamistes. Peu importe que ce sauveur ne respecte aucune loi, peu importe qu’il soit instable ou incompétent ou qu’il n’ait aucune once de progressisme dans ses gènes, qu’il soit un réac de la pire espèce ou qu’il instaure un régime facho-populiste.
L’important c’est de se venger de la clique qui a fait tant de mal à la Tunisie depuis 2011, de les décimer d’une façon ou d’une autre, d’assouvir une haine, normale certes, mais qui fait sortir les esprits vengeurs du champ de toute rationalité et discernement. Et puisque la binarité est un trait de caractère dominant chez nos compatriotes, ceux qui critiquent les approches présidentielles sont forcément des traitres qui ont vendu leur âme aux méchants islamistes et qui œuvrent au retour du système d’avant 25-Juillet. Tellement, tellement simpliste comme raisonnement, tellement superficiel et dénué d’un minimum de jugeote.
Nous nageons dans un biais de confirmation à grande échelle où altération de la lucidité et mauvaise foi assumée se côtoient pour créer cette ambiance délétère, alimentée par les frasques du président. Le bon sens semble avoir quitté la scène. Les voix qui s’élèvent encore pour dénoncer une dérive autoritaire se retrouvent ou taxées de félonie ou victimes de tentatives de récupération de la part des islamistes et leurs acolytes, ceux-là même responsables de la mouise actuelle. Malheureusement, le sauveur des premiers a tellement foiré qu’il a réussi à resserrer leurs rangs, dispersés avant le 25 ; qu’il leur a donné la possibilité de jouer le rôle dans lequel ils excellent le plus, celui de l’opposant légitime victime de l’oppression d’un régime hostile. Bravo !
Vu la situation politique imbriquée et compliquée, il est compréhensible que certains perdent pied et ne savent quoi penser. Pour analyser froidement, il faut un certain recul, une certaine culture politique et une connaissance de l’Histoire. Le pathos, l’affect, ne doivent pas interférer ou très peu. Les faits alternatifs, ça n’existe pas. Toutefois, les faits incontestables sont sous nos yeux, il n’y a qu’à laisser parler la raison pure.
Nous avons un fait incontestable qu’un retour à la configuration politique d’avant 25-Juillet serait suicidaire et néfaste. La page doit être tournée et les solutions existent. Un autre fait incontestable est que le président de la République n’a pas su saisir le moment historique pour sortir le pays du marasme. Au contraire, il a contribué activement à ce que la situation s’envenime. En se retournant contre le système qui l’avait porté à la magistrature suprême, il n’a pas su manœuvrer finement, il a atermoyé, il a tergiversé, il a trébuché donnant l’occasion à toute la clique de reprendre du poil de la bête. Pourquoi donc ? Les faits sont limpides : il est là pour son projet, sa propre vision, il est là pour les imposer à tous en faisant miroiter à un fan club hypnotisé un avenir radieux. Peu importent donc les dépassements, les dérives ou les méthodes employées, le passage en force se déroule sous nos yeux, le rouleau compresseur est en marche.
Actuellement, le débat tourne autour de la participation par « oui »/ « non » ou le boycott d’un référendum voulu par le président, sur une constitution rédigée en catimini par des courtisans présidentiels et organisé par une instance désignée par ce même président. Situation franchement ubuesque. La partie est lancée, les différents clans vont s’écharper, les joutes seront stridentes… pour au final voter ou s’abstenir, non pas sur le texte de la constitution mais pour adouber ou non l’omniprésident.
Il est à craindre que nolens volens, adoubé ou non, j'y suis, j'y reste.
Le 27 avril 1969, le général de Gaulle, président français, consulte par référendum la population sur un simple "projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat".
On est bien loin d'un enjeu tel que
l'adoption d'une nouvelle constitution.
Le non l'emporte par 52,4%. Le soir même, nonobstant sa légitimité historique8 et jusque là électorale, une loi fondamentale taillée à sa mesure par Michel Debré, de Gaulle, en homme d'Etat, logique et cohérent avec lui même et avec les électeurs, du rejet de son initiative tire la conséquence et sa révérence. "Je cesse d'exercer ma fonction de président de la République avec pour effet ce jour même à minuit".
Le pays avait une constitution qui prévoyait la procédure à suivre en cas de vacance du pouvoir. Elle fut appliquée.
Les hommes changent. Les institutions demeurent.
Quid de la Tunisie ? Les reliques de sa loi fondamentale organisent-elles la continuité de L'Etat. J'avoue ignorer ce qu'il en est des débris conservés. Toujours est-il qu'il faut probablement interpréter dans ce sens la récente déclaration du professeur Mahfoudh quant à l'absence d'obligation de démission pour K.S. au cas où le non l'emporterait. '?tait-ce là un ballon d'essai, une manière de ne pas insulter l'avenir, façon d'assurer ses karrières, où tout simplement un "j'y suis, j'y reste. La Constitution, la loi, l'Etat c'est moi ".
S'il n'est pas piègé par la soif de pouvoir qui le pousse à tout s'accaparer sans envisager l'idée de le partager ou transmettre un seul instant.
Où l'on déplore une fois encore l'absence de Cour Constitutionnelle à même de trancher pareille question. La quelle Cour, me dirait-on, aurait été dissoute, liquidée comme le reste.
De Gaulle qui connaissait ses Français les qualifiait de "veaux".
Par ici la ménagerie ne manque pas de pensionnaires.
Et la contrepartie financière coule à flots.
Des fois je ne demande qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ce purgatoire...
Si le facho avait été intelligent, il aurait organisé une élection législative anticipée !!
L'opposition aurait gagné.
Le doyen nous a bien dit, que le 25 juillet avait pour but de les sauver !
Mais non ,le facho est trop gourmand !!!
Alors supposons, que le facho gagne les prochaines élections le référendum et tout le bazar.
Il n'a pas de parti .
Quelle serait sa majorité ?
Vous imaginez l'ancienne opposition gouverner ensemble ?
C'est à dire les Abiiristes les Chaabistes le mongi Rahouiste les Abbou mssiba ?
C'est vous dire ,à quel point le facho improvise !!!
'?a fait 3 ans qu'il tourne en rond !!!
Et ça fait trois ans, que ses adeptes sont convaincus qu'il sait ce qu'il fait.
Ne parlons même pas des explicateurs, ils ne savent absolument RIEN de RIEN !!!
D'où leur impossibilité à expliquer quoique ce soit !!!