
Bienvenue en Tunisie, pays du jasmin et des théories du complot frelatées, où le migrant noir est redevenu, ces derniers temps, l’ennemi public numéro un, où le pouvoir laisse se répandre la haine sans intervenir et où des milices racistes pointent du nez pendant que les défenseurs des droits humains moisissent en prison.
Chez nous, les crises ne se gèrent pas, elles se recyclent en fureur collective. Plus l’économie s’effondre, plus on délire sur des complots imaginaires. Plus la misère s’installe, plus les courtisans s’agitent pour nous servir du « grand remplacement » réchauffé et écœurant. Et plus la violence monte, plus le pouvoir détourne le regard.
Et cette semaine, on a assisté à un nouvel épisode nauséabond : une députée qui décide d’aller inspecter un camp de fortune de migrants. Pas pour proposer une solution, non, mais pour alimenter encore un peu plus la haine. Évidemment, elle trouve son public. Évidemment, les réseaux sociaux s’embrasent. Et évidemment, personne ne viendra lui demander des comptes.
Parce qu’en Tunisie, dénoncer le racisme et l’inhumanité constitue un crime. Les pratiquer, en revanche, c’est un sport national en pleine expansion.
Coupables de solidarité
Sonia Dahmani est en prison depuis presque deux ans pour avoir démonté la théorie grotesque du grand remplacement servie par le pouvoir comme une prophétie apocalyptique. Rappelons-le, c’est le président de la République lui-même qui a eu cette fulgurance intellectuelle, expliquant que des « parties ennemies », avec la complicité de « traîtres de l’intérieur », veulent modifier « la composition démographique de la Tunisie » et porter atteinte « à son identité arabo-musulmane ».
Sonia Dahmani est en prison pour avoir démontré que tout cela n’était qu’une fiction et pour avoir osé nommer le mal : le racisme. Pendant ce temps, les milices de justiciers autoproclamés, ceux qui vomissent leur haine sur les réseaux sociaux, qui traquent les « nègres » armés de barres de fer dans les forêts, eux, circulent librement. Aucun procureur zélé ne semble s’émouvoir de leurs exactions.
Il paraît que Sonia Dahmani a terni l’image de la Tunisie en dénonçant ces dérives. Mais les vidéos d’énergumènes, en fureur comme des membres du Ku Klux Klan, en chasse aux migrants, elles, rehaussent l’éclat de cette nation !
Et puis, bien sûr, les activistes de la société civile qui osent venir en aide aux damnés de la route migratoire, eux, sont persécutés ou croupissent en prison. Sherifa Riahi, Saïdia Mosbeh, Mahmoud Jouou, Yadh Boussalmi, Mustapha Jemali, Abderrazak Krimi, Abdallah Saïd, Imen Ouerdani, et tant d’autres sont incarcérés pour leur engagement humanitaire. La belle image !
Racisme d'État, fascisme popualire
Ce que traverse la Tunisie aujourd’hui, avec l’aggravation et l’expansion des tendances racistes dans de larges pans de la société, ne laisse plus place au doute : le fascisme ne se contente plus d’être une simple vague, il s’enracine, grandit et se renforce.
Le narratif officiel a fait libérer la violence et la haine qui sommeillaient dans l’inconscient collectif, mais uniquement contre l’étranger africain noir, diabolisé, déshumanisé, accusé de faire partie d’un plan malveillant. Invasion, remplacement, colonisation… des schémas calqués sur les mêmes fantasmes que l’extrême droite européenne et américaine utilise contre les Noirs, les Arabes ou les Sud-Américains.
Et comme toujours, il y a des zélotes pour appliquer la doctrine avec enthousiasme. Certains, qui se font appeler « députés du peuple », chauffent les foules contre des femmes, des hommes et des enfants qui fuient la misère, la guerre et la famine et qui survivent tant bien que mal dans des conditions inhumaines, entassés dans les oliveraies.
La députée qui s’est lancée dans une tournée d’inspection des camps de fortune des migrants, caméras braquées sur elle, n’a fait qu’alimenter la psychose collective en dénonçant… quoi, au juste ? Le fait que ces gens tentent de survivre ? Elle a brandi l’image de leurs abris de fortune en plastique comme une preuve de leur « colonisation » rampante. Oui, dans son cerveau, des réfugiés affamés dormant sous des tentes en plastique seraient des envahisseurs.
Conséquence : des groupes commencent à se structurer pour traquer les migrants noirs dans une dynamique milicienne. Une bombe à retardement. Cela risque sérieusement de dégénérer. Des insultes racistes sur les réseaux sociaux, il n’y a qu’un pas pour passer aux actes de violence physique.
Et face à cela ? Un silence officiel assourdissant, plus éloquent encore que tous les discours.
C'est quoi la finalité ?
Concrètement, les excités veulent la disparition pure et simple des soi-disant envahisseurs, sans saisir que le pouvoir est en partie responsable de cette situation. Ils ont gobé l’histoire de complot et plus rien ne semble pouvoir la déloger de leur cervelle.
On l’a dit et on le répète au risque de fâcher le pouvoir et ses suiveurs lobotomisés. Les migrants subsahariens ne sont pas venus de nulle part, ils ont traversé des frontières mal sécurisées. Ils ne voulaient pas rester en Tunisie, contrairement à ce qui se dit, mais partir en Europe. Sauf qu’on leur bloque la mer parce que l’État s’est engagé auprès de ces mêmes Européens en tant que gardien de la Méditerranée. Rentrer chez eux après avoir fui guerres et famines ? Difficile, et ils n’en ont pas les moyens.
Ces migrants sont donc coincés en Tunisie du fait de la gestion des autorités.
Avec la première vague de campagnes xénophobes, ils ont été chassés de leurs logements. Ils ne trouvent plus de toit puisque personne ne veut leur louer même un petit cabanon. Ils ont été virés des petits boulots qu’ils faisaient et aucun employeur ne veut plus d’eux. Ils ne peuvent pas se soigner puisqu’ils n’ont pas de papiers…
Quand ils essaient de s’organiser pacifiquement pour survivre, on crie à l’occupation. Ils dorment sous des tentes en plastique, on les pourchasse. Des activistes leur offrent une aide humanitaire élémentaire, on les emprisonne… C’est quoi, la finalité ?
Abandonner ces personnes dans les champs d’oliviers, leur refuser un abri, entraver leur liberté de mouvement, ce ne sont pas des solutions. Cette politique ne fait qu’aggraver la crise et semer le chaos pour les habitants qui subissent de plein fouet les cafouillages des autorités.
Non, il n’y a pas de complot. Il n’y a que des balivernes racistes et conspirationnistes servies par un pouvoir cynique, qui utilise cette crise pour masquer ses propres échecs et alimenter son discours victimaire. Et une société qui, lentement mais sûrement, se noie dans la haine.




Mais le seul mérite de ces journalistes, c'est qu'ils ont inventé un nouveau systeme de PSYCHOTERAPIE. Ils ecrivent un article ,TRES OBJECTIF ET TRES IMPARTIAL, et HOP, les haineux, les rancuneux,.....sortent de leurs............pour VIDER , non pas LEGRINTE ELLI FIHOM, mais l'OBSESSION, LA HAINE ,LA RANCUNE ..... pour soulager leur AMERTUME, leur FRUSTRATION ,leur DESESPOIR,........
ET ATTENTION AU MOIS DE MAI. SONIA,MOURAD,BORHENE , et tous les autres cités dans cet article ont été poursuivis au mois de MAI (24).
Alors, ce n'est pas les quelques dizaines d'africains qui voudraient émigrer en Europe qui changeraient quoi que ce soit en Tunisie.
Tout le reste, c'est du délire, populisme, ...
C'est du n'importe quoi !
Bravo Ikhlas Latif
Haram ce que vous faites
Solidarite avec nos freres Africains du Subsahara et Honte aux racistes aveugles de la theorie du complot .
malheureusement ...entre le dépit et résignation ..il ne nous restera désormais que le sentiment d'impuissance.....

