Le vendredi 17 décembre, les Tunisiens étaient dans la rue dans plusieurs villes et cités tunisiennes, essentiellement dans la capitale et plus particulièrement à l’avenue Habib Bourguiba. Malheureusement, ce n’était pas pour célébrer la révolution, comme l’a décidé d’une manière unilatérale le président Kaïs Saïed. Ce n’était pas non plus pour commémorer le déclenchement des contestations populaires en 2010 qui ont conduit à la révolution du 14-Janvier 2011 comme beaucoup de Tunisiens ont pris l’habitude de faire durant la dernière décennie. L’heure n’était pas à la joie et à la célébration en ce vendredi 17-Décembre 2021.
Le pays, de plus en plus divisé, tenait à montrer sa division et son clanisme. Pour beaucoup de Tunisiens qui ont tant espéré le 25 juillet dernier, le grand dilemme aujourd’hui est de choisir entre les partisans de Kaïs Saïed et ses opposants, deux groupes qui ne valent pas mieux les uns que les autres.
D’un côté, il y avait les partisans du président de la République. Ils étaient quelques centaines qui ont manifestement bénéficié d’un traitement de faveur de la part des agents de l’ordre, présents en nombre et contrôlés par le ministre de l’Intérieur en personne dont la neutralité est difficile à admettre. Ces partisans se sont donnés en spectacle devant le théâtre municipal. Ils étaient moches, bêtes et méchants. Ils étaient bruyants, très bruyants mais sans âme. Ils rappellent sinistrement les « mounachidoun » de l’époque Ben Ali.
Bien entendu, ils affirment tous qu’ils se sont rassemblés d’une manière spontanée pour défendre la démocratie et la liberté. Pour eux, le président Kaïs Saïed est le seul garant pour qu’il n’ait plus de retour à la situation d’avant le 25-Juillet et c’est pour cela qu’il faut le soutenir et défendre son projet d’une nouvelle République et d’un nouveau pays. Avec ces tifosi du président, il est impossible, voire dangereux, de critiquer les mesures annoncées par le président ou de parler de dérive vers un régime de dictature. Pour eux, il n’existe pas de différence entre la critique et le blasphème. Ils sont étroitement quadrillés par des « barons » qui surveillent leurs faits et gestes pour donner à ce brouhaha un contenu passablement intelligent. Parmi ces barons, l’ancien activiste estudiantin des années 80, Ridha dit Lénine qui tient aujourd’hui à renier son passé mais peine à clarifier son présent. Il renvoie à la triste image d’Abouyareb Al Marzougui qui s’est essayé à être le philosophe d’Ennahdha et qui n’a réussi qu’à accumuler les bévues avant de retomber dans l’oubli. N’est pas penseur qui veut.
En face, il y a le clan des opposants composé de deux groupes qui tiennent à se distinguer l’un de l’autre. D’abord il y a les partisans de cette nouvelle coalition de partis qui ont été empêchés d’accéder à l’avenue Habib Bourguiba. Ils se sont contentés donc de faire quelques déclarations avant d’accepter leur douloureuse réalité : ils n’ont pas de présence réelle sur le terrain. Leur coalition ne peut maquiller leur faiblesse. Ils continuent à être la somme du nul, du rien, de l’insignifiant et du négligeable. Parmi les partis de cette coalition, il y a des partis qui souffrent d’un déficit cruel de crédibilité pour leur accorder aujourd’hui le moindre crédit. Ils étaient les alliés des islamistes quand ils partageaient avec eux le pouvoir. Ils ont aussi soutenu Kaïs Saïed quand il a nommé leurs dirigeants pour diriger ou faire partie du gouvernement. Leurs positions actuelles sont en rapport avec le fait qu’ils aient été évincés du pouvoir.
Ensuite il y a le groupe des « citoyens contre le coup d’Etat ». Ils se sont retrouvés par milliers malgré les mesures sécuritaires drastiques. Ils veulent se présenter en tant que mouvement citoyen. En vérité, ce mouvement de citoyens contre le coup d’Etat est composé d’Ennahdha, ses acolytes de ce qui reste de Kalb Tounes, ses appendices d’El Karama et des survivants des ligues de protection de la révolution, en plus de quelques « indépendants » connus pour être proches du parti islamiste. Ce sont ces indépendants qui sont propulsés au devant de la scène alors que ce sont les islamistes qui tirent les ficelles. Ces derniers sont dans l’incapacité d’agir à visage découvert pour défendre un bilan politique et économique désastreux.
Si S.B.H n'aime pas les contradictions ou kes critiques il doit changer de metier.
Bien à vous.
Pourquoi ne pas importer des hommes politiques. Les Tunisiens adorent
l importe
A quoi sert d´être croyant quand on est truand de nature !
N´avaient-ils pas raison les Qarmates (El Karamita) en disant : « En ce monde, trois individus ont corrompu les hommes, un berger, un médecin et un chamelier. Et ce chamelier a été le pire escamoteur, le pire prestidigitateur des trois. »
A vous de comprendre le reste. Il est temps de se réveiller !
Ca sera le "check and balace system" à la tunisienne. Aucun des deux ne pourra dominer l'autre. Avec leurs façon de faire irons vers davantage de transparence, moins de corruption...
KS
Il me semble assez clair que KS n'est pas issu et ne fait pas partie de l'establishment, pour les raisons suivantes :
1. Il était presque inconnu, avant la campagne présidentielle,
2. Il n'a pas de parti politique,
3. Pendant la campagne présidentielle et contrairement aux candidats de l'establishment,
a. Pas d'appui médiatique, les autres disposent d'organes de presse à leur disposition,
b. Pas d'appui financier, les autres ne regardent pas à la dépense,
c. Il a même refusé d'utiliser les fonds publics offerts à tous les candidats,
d. De tous, il était considéré comme un outsider,
4. Après son élection, il n'a pas profité, comme Macron en France, pour créer son parti politique,
5. Pendant son mandat, il n'a pas de machine médiatique. De plus, certains sites et médias s'acharnent sur lui,
6. Le 17 décembre, ce n'est pas son anniversaire, ni celui d'une éventuelle prise du pouvoir, comme c'était le cas avec les prédécesseurs Bourguiba et Ben Ali,
7. C'est l'étincelle de la révolution tunisienne qui a fait de la Tunisie une exception, « an arab anomaly », selon le livre du professeur à l'université de Columbia, Safwan Masri (2017), New York : Columbia University Press,
8. Enfin, sa démarche, ses méthodes sont loin de copier le système, caractérisé par un certain égo, opportunisme, arrivisme et une mise en scène portée plus sur la communication que sur l'action. Lui, il se distingue, il est plutôt intègre.
Cela est intéressant mais il y a plus important.
Pour le moment et par honnêteté, on ne peut que dresser un bilan provisoire sur cinq mois.
Qu'on le veuille ou non, l'action salvatrice de KS, entamée le 25 juillet a abouti, pour le moment, au moins :
1. De caser la pourriture islamiste sous le tapis, plutôt dans le caniveau,
2. Des campagnes de vaccinations, très efficaces, contrairement à l'hécatombe sanitaire d'avant le 25 juillet,
3. Un gouvernement (non politique pour une fois et essentiellement technocrate) en place et actif,
4. Un vrai processus d'assainissement en cours,
5. Des décisions importantes viennent d'être prises, concernant la feuille de route.
Par ailleurs, on ne veut pas, on ne veut plus de ZAIM. On veut une vraie démocratie et un peuple souverain.
L'exécutif ne se réduit pas à KS. KS directement, n'a pas (et ne peut pas avoir) la charge de tout, il n'a pas de baguette magique. Son background est prof d'université en droit constitutionnel. On ne lui demande pas d'être docteur en économie, en finance, etc. Il y a un gouvernement, des conseillers, des experts.
KS n'est pas responsable du bilan catastrophique de la décennie nekba et ses satellites.
Alors, un minimum de patience et un peu de décence, après cette décennie calamiteuse, laissons l'exécutif faire son travail et JUGEONS AUX ACTES ET AUX RESULTATS.
ABIR MOUSSI
Quelques constats :
1. C'est un cacique du RCD et du régime dictatorial de Ben Ali,
2. Elle était admirable dans son combat contre les drérots,
3. A ma connaissance, on peut bien chercher, mais on ne trouve rien sur un éventuel programme, un projet pour les Tunisiens et la Tunisie,
4. Elle ne fait qu'essayer d'occuper la scène médiatique et politique et d'y rester, avec des déblatérations et une mise en scène dignes d'un Kouttab + 1 ou de Maternelles Sup,
5. Pour des raisons évidentes, elle et son parti politique cherchent :
a. Rapidement,
b. Des élections législatives anticipées,
c. Sans toucher à la constitution ni au code électoral,
6. Leur visée est claire : La Kasbah.
LE RESTE DE L'ESTABLISHMENT
Sur ce sujet, voir, par exemple, mon commentaire sur le lien :
https://www.businessnews.com.tn/noureddine-taboubi--le-pays-traverse-une-phase-dont-on-ignore-lissue,519,114523,3
sont déjà tous des chômeurs.
J'ai MOI aussi décidé unilatéralement d'effacer le nom de vous savez qui de l'histoire de la Tunisie et de ne plus l'écrire. En effet, la réécriture de l'histoire est maintenant à la portée du premier gugus venu.
ROBOCOP (3)
Ecrit par A4 - Tunis, le 10 Octobre 2021
Tel un maudit pécheur
Je viens vous avouer
Mon passé de tricheur
Aux actes inavoués
Tel un vil repenti
A genoux je me mets
Je me fais tout petit
Pour me faire pardonner
Car le jour du destin
Désertant les urnes
J'ai brûlé mon bulletin
Restant taciturne
J'ai voulu faire le fou
Faire semblant d'ignorer
L'immense Manitou
L'unique à adorer
Moi, minable terrien
Comptant le temps en jour
Mais ne comprenant rien
Aux éloquents discours
Je m'émeus quand j'entends
Ces mots de vérité
Qui disent que le temps
N'est qu'une éternité
Dans une éternité
Ou même peut-être deux
Nous saurons, hébétés
Les décisions du Dieu
Nous saurons que c'est lui
Qui seul peut décréter
Quand entre lui et lui
Il peut se concerter
Quant à ceux qui veulent
Entamer un dialogue
Il ordonnera seul
D'ouvrir son monologue
Il leur dira, haletant
D'un air désabusé
Quand ça sera l'instant
De lancer les fusées
En attendant cette heure
J'ai un pèlerinage
A faire loin des voyeurs
Au temple de Carthage
Je dois me prosterner
Pour rentrer dans les rangs
Prier et entonner
Que "Rabb'ocop est grand" !