
Quatorze mois de retard de paiements. Ce sont les dettes de la Pharmacie centrale de Tunisie auprès de trois grands laboratoires étrangers, révèle le président de la Chambre syndicale nationale des industries pharmaceutiques, Tarek Hammami, lundi 24 octobre 2022.
Ils ferment leurs bureaux en Tunisie, précise M. Hammami dans une intervention téléphonique dans la Matinale de Shems FM. Il s’agit de Bayer, GSK et Novartis. Ils continuent, toutefois, à honorer les contrats de production locale de médicaments sous licence, selon la même source.
« Outre l’accumulation des impayés de la Pharmacie centrale, ces laboratoires font face à des difficultés d’enregistrement de leurs innovations protégées par des brevets et leur remboursement par la Cnam. Il leur faut, à présent cinq à six ans de négociations pour arriver à un accord de remboursement et souvent cela tombe à l’eau », a-t-il précisé.
Interpellé sur les répercussions, il a évoqué la perte d’emploi et d’accès à l’innovation. Notant que la Tunisie a reculé de façon significative dans l’accès aux produits innovants dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord pour se placer avant-dernière, il a expliqué que le processus d’enregistrement des innovations permettait au pays de négocier ces médicaments à des tarifs préférentiels. « La Tunisie pourra toujours avoir accès à ces produits innovants mais à des prix exorbitants, en l’absence d’enregistrement ».
N.J.