
Le bureau exécutif de l’association des magistrats tunisiens (AMT) a rendu public un communiqué, ce mardi 2 août 2022, où il affirme que le pouvoir exécutif, depuis la révocation d’un certain nombre de magistrats, préside désormais le ministère public et gère les tribunaux.
L’AMT a accusé le pourvoir exécutif de faire peser une menace imminente sur les droits et libertés et d’intervenir dans le travail de la justice prenant possession de ses pouvoirs et étendant sa domination et son influence dans une atmosphère dangereuse de menaces et de harcèlement.
L’association a exprimé son respect envers les juges révoqués qui ont entamé une grève de la faim et salué leur courage pour avoir dénoncé un massacre judiciaire, sous couvert de réforme et de lutte contre la corruption, qui a ciblé des juges honorables qui n’ont fait que s’acquitter de leur travail dans l’indépendance et la neutralité.
L’AMT a également déploré la démarche empruntée par le gouvernement tunisien qui n’a pas daigné recevoir le président honoraire de l’Union internationale des magistrats lors de sa visite en Tunisie et qui n’a pas adressé d’invitation à un rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance de la justice et de l’avocatie à visiter la Tunisie.
L’association des magistrats a, en outre, dénoncé le blocage de toutes les perspectives de dialogue avec l’exécutif sur les moyens de sortir de la crise judiciaire et de rendre justice aux magistrats injustement révoqués.
Elle a enfin appelé le pouvoir exécutif à revoir ses positions afin de lever les injustices, de faire respecter le droit et la loi, et d'ouvrir la porte à un dialogue constructif pour discuter des solutions appropriées et possibles à la situation délicate et critique qui résulte des révocations arbitraires, soulignant que d’autres formes de militantisme seront examinées dans le cadre d’une consultation élargie.
Le président de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmaidi, a annoncé, ce matin, la suspension de la grève de la faim des juges révoqués.
Lors d’une conférence de presse organisée par l’AMT, il a précisé que les magistrats avaient dû suspendre leur grève de la faim sur recommandation des médecins après la dégradation de leur état de santé. Certains sont en grève de la faim depuis 38 jours, d’autres depuis 25 jours.
Certains grévistes de la faim ont été hospitalisés jeudi dernier après la dégradation de leur état de santé.
« La solution politique n’est malheureusement pas venue du côté du président de la République. Il refuse d’afficher de l’indulgence et d’admettre l’injustice que les juges ont subie », a déclaré Anas Hmaidi notant son espoir de voir la justice administrative résoudre la situation.
Le Tribunal administratif devrait annoncer sa décision dans l’affaire des juges révoqués cette semaine. Selon le porte-parole de la juridiction, Imed Ghabri, le Tribunal administratif avait presque finalisé l’examen des référés-suspension déposés par les juges révoqués.
Si le Tribunal administratif tranche en faveur des juges, les référés-suspension permettront de suspendre la décision de révocation en attendant la décision sur les recours en annulation.
Début juin, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a annoncé le limogeage de 57 magistrats par décret avançant des accusations de crimes graves et d’attentat à la paix et la sécurité nationale.
M.B.Z


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Allah yostir Tounes.

