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Chroniques
La Tunisie livrée aux fous
Par Marouen Achouri
10/03/2021 | 15:59
3 min
La Tunisie livrée aux fous

 

Il semble loin le temps où une grande partie du pays avait moqué son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Ahmed Ounaïes, quand il avait donné sa célèbre citation sur le « vacarme des masses et les convulsions identitaires ». Pourtant, de citation ces paroles sont devenues prémonition au vu de ce que l’on constate sur la scène tunisienne.

Que les virages des différents camps se calment, il ne s’agira pas ici de dire qui aurait tort ou qui aurait raison. Les différents protagonistes sont tellement obtus qu’ils ne peuvent pas envisager, ne serait-ce qu’une seconde, l’éventualité d’avoir le mauvais rôle dans ces histoires. Pour eux, la gesticulation est de l’action, et les vociférations sont des discours.

 

Il y a eu un affrontement hier entre Abir Moussi et ses soutiens contre les membres et sympathisants de la coalition Al Karama. Comme à chaque fois, dès que Abir Moussi et Seif Eddine Makhlouf se trouvent à une distance de moins de dix mètres, ça explose. Ils se sont insultés, ils se sont invectivés, ils se sont poussés et au final, ils ont fait beaucoup, énormément de bruit.

Le président de la République, Kaïs Saïed, brasse également beaucoup de vent. Il a organisé une rencontre hier avec le secrétaire général d'Echaâb, Zouhair Maghzaoui et le secrétaire général du parti Attayar, Ghazi Chaouachi. Le chef de l’Etat avait des notes dans les mains pour parler, et pour faire de cette occasion une mini-adresse au peuple, comme d’habitude. Pendant plusieurs minutes, le président de la République a parlé, mais sans dire quoi que ce soit. Il a invoqué des images de grandeur, d’indépendance et de souveraineté sans faire le lien avec des faits, des postures ou des personnes. Des paroles lourdes mais qui ne sont accrochées à rien de réel ni de palpable.

Quand le président dit qu’il ne souhaite pas le conflit, mais qu’il n’a pas peur de combattre et qu’aller sur le champ de bataille ne lui fait pas peur, de quoi parle-t-il ? Nous voulons bien le croire mais quel combat a-t-il déjà mené ? Qui cherche-t-il à impressionner en roulant des mécaniques comme cela ? « Cette voie est difficile et épineuse mais si nous ne craignons pas la mort, alors comment aurons-nous peur des épines? », pile le genre de phrases qui fait joli dans un discours, qui fait écho à un référentiel ancien, mais ne veut absolument rien dire. Les discours de Kaïs Saïed en sont truffés, mais sans réel impact.

 

Ce climat de tension et de violence diffuses a amené plusieurs personnes, notamment sur les réseaux, à évoquer des spectres comme celui d’une possible guerre civile. Mais en Tunisie, nous n’en avons ni les moyens, ni les traditions, ni cette forme de « courage » qu’il faut avoir pour en venir à la violence affichée et déclarée. Ces invectives et ces violences ne sont que l’écho que fait le vide politique de ces gens quand ils sont frappés par les différentes crises de la Tunisie. Incapables de proposer ou de construire, ils se murent dans un brouhaha qu’il faut sans cesse alimenter et nourrir par de nouvelles polémiques, de nouvelles formules, de nouvelles batailles.

 

Pendant ce temps-là, les crises sont innombrables en Tunisie. Une simple conversation avec l’un des intervenants économiques dans le pays, toutes activités confondues, est suffisante pour prendre conscience de la gravité de la situation. Des millions de personnes en Tunisie se retrouvent pauvres au vrai sens du terme. Des familles se nourrissent mal, le spectre de la famine pour certaines personnes n’est plus un fantasme mais bien une douloureuse réalité. La jeunesse tunisienne est opprimée par un système et un Etat qui n’ont pas bougé le petit doigt pour elle. Un rendez-vous décisif attend la Tunisie au printemps prochain lors des réunions du Fonds monétaire international. Nous y allons avec, pour l’instant, une notation en baisse, un demi-gouvernement, une situation sociale explosive et un conflit entre les trois présidences du pays.

Au lieu de bouger, ils gesticulent. Au lieu de faire, ils défont. Au lieu de nous faire rêver, ils nous empêchent de dormir. C’est ce à quoi nous sommes aujourd’hui confrontés pour un mandat qui va être extrêmement long pour la Tunisie. Ils auront beau crier et faire du bruit, la réalité désastreuse dans laquelle nous nous trouvons est bien plus tenace, bien plus présente et surtout, bien plus silencieuse que leurs joutes à deux sous. Mais ça ne durera pas.

Par Marouen Achouri
10/03/2021 | 15:59
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Commentaires
Fares
Reality check
a posté le 14-03-2021 à 03:46
Merci pour ce rappel de la triste situation économique, sociale et sécuritaire du pays. Merci aussi de nous rappeler les frivolités de toutes les personnes qui sont actives sur la scène politique. Des fois on se laisse emporter par ces combats de coqs et de poules en oubliant qu'aucun de ces clowns ne travaille pour les intérêts du pays.
Mohe
Quoi de neuf?
a posté le 12-03-2021 à 18:30
Tout ce que a été dit nous le savons et nous le vivons. Pourquoi alors le reécrire sous forme d'une dissertation hors sujet. Les lecteurs attendent de vous une position claire de ce qui est passé devant le nid des "ulemas" êtes vous là pour éclairer d'avatage les lecteurs de la gravité de ce nid ? Ou vous étes un reporteur d'un match de foot? un peu de profondeur dans vos synthèses et dans vos analyse s s'il vous plait
NBA
Une chronique très éclairée
a posté le 12-03-2021 à 15:43
Bien écrite, cette chronique ne prêche pas par complaisance. Pas de tautologie, ni de lapalissades, l'auteur met en relief les vrais problèmes auxquels la Tunisie fait face et l'incompétence flagrante des gouvernants actuels à les résoudre. Personne n'est épargnée et au premier chef , le Président de la République, dont les penchants polémistes et conflictuels sont notoires.
Un fossé sépare cette chronique de celle de Mr Bahloul de lundi dernier et qui était à mon sens déplacée et désaxée à tous les niveaux.
Nephentes
Effondrement
a posté le 11-03-2021 à 09:27
Cette guéguerre entre clochards fascistes est le fruit authentique de l'effondrement de notre société

Les vrais problèmes ceux la meme qui vont provoquer sous peu des dizaines de morts et des centaines de blesses

sont passes sous silence ignores par tous

Folie et infantilisme
Koura
Cour Constitutionnelle
a posté le 11-03-2021 à 09:07
De toutes façons, il faut s'y faire ,il leur reste encore les 2/3 du chemin à parcourir et il faudra attendre le démarrage de la prochaine saison sportive en 2024;
Non, le problème aujourd'hui est d'en finir avec "lâab el hwém",veiller à la mise en place dans les plus brefs délais de cette COUR CONSTITUTIONNELLE;
Si on arrive au cours de ce quinquennat à établir cette Cour Constitutionnelle eh bien ce quinquennat ne serait pas totalement perdu;
Eh quoi? il ne s'agit pas d'élire 12 corrompus à cette cour, c'est bien le Diable s'ils n'arrivent pas à trouver 12 personnes connus pour leur intégrité et leur patriotisme afin de composer cette commission d'arbitrage;
Il en est de l'avenir de la Tunisie démocratique.
Oui oui
Et tu les as trouvé pour nous :
a posté le à 09:53
Oui oui tu as raison de nous proposer Ghannouchi, BOUCHLAKA, Bhiri, Makhlouf pour l'ARP et 4 aussi intègres et patriotes qu'eux pour le CSM !
MH
3ar3our & Markhoufi
a posté le 11-03-2021 à 08:27
Deux faces d'une même pièce, quand à l'autre autiste est un sou troué.
Zohra
Absolument même les fous sont un peu mieux
a posté le 11-03-2021 à 00:23
"Hathom maajounin min mayet a3farit" comme disent les égyptiens
Grâve, pire encore
Mesquina tounes.
On a ce qu'on mérite nous-mêmes on est des fous, plus en fous plus on s'amuse.
Poutine
journaleux de mes d...!
a posté le 10-03-2021 à 20:51
Gros jean comme devant et la queue entre les jambes, Le chien chien obeït la voix de son maître sidou echeik!

Ils ont pour pour leur cul, les journaleux. Qu est ce que vous croyez!

Abir Moussi, elle risque sa vie
!!


Poutine
On ira vous chercher ( les terroristes islamistes) jusque dans les chiottes!
Ahmed
Impoli de mes deux
a posté le à 14:17
Un peu de respect, au journaliste. Que je connais ni d'Adam ni d'?ve.
Carthage Libre
ABSOLUMENT. Abir Moussi risque sa vie au sens propre.
a posté le à 01:31
Il fallait la voir hier! Une LIONNE au sens PROPRE aussi. Quelle énergie! Quel courage cette femme! Elle a même trouvé le temps d'être sympa avec nous et on a chanté ensemble, dans des moments durs hier, car le danger khwenji était partout.

Et hier, durant la manif, je l'ai vu regarder dans tous les sens, car elle savait qu'elle était en grand danger ; elle a crié "les bandits arrivent, préparons nous". un type avec un haut parleur en haut voulait jeter son haut parleur sur elle, je l'ai vu de mes yeux, mais il a eu peur de ses gardes du corps qui l'ont fixé du regard.

OUI Abir Moussi est une COMBATTANTE et sait sourire, chanter quant il le faut : une tunisienne FIERE de son pays, une vraie tunisienne comme on aime.

On a une chance inouie d'avoir découvert cette personne, et croyez moi, croyez moi je ne lance pas de fleurs à Abir Mousi la COMBATTANTE.
hbib
On s'en fout
a posté le 10-03-2021 à 20:23
Guerre entre deux clans fascistes (destouriens et islamistes) pour détourner les Tunisiens des vrais problèmes!
Welles
Tu me fais rire
a posté le à 09:18
Alors pour toi l'islamisation du pays à la sauce frérot n'est pas un problème .
Heureusement que le ridicule ne tue pas
Alya
Pourquoi insulter MA
a posté le 10-03-2021 à 19:51
Depuis quelques temps,les journalistes de BN ne prouvent plus discuter de Mme Abir sans etre traités de nahdhaouis ?
Angel
vous vous trompez Si Marouen
a posté le 10-03-2021 à 19:28
D'abord Mme Moussi n'a insulté personne, même pas ce Makhlouf!
C'est elle qui fait rêver la Tunisie actuellement en montrant le chemin de la délivrance du pays de ces khwanjis de malheur!
Vous verrez les statistiques!
Citoyen 1956
Et vous Monsieur le Sage
a posté le 10-03-2021 à 19:21
Mine de rien vous comparez Abir Moussi à ce connard de Makhlouf dans ce qui s'est passé hier, comme ca, mine de rien. Vous ne pouvez quand meme pas etre aussi idiot , alors pour qui roulez vous et qu'on en finisse ?
DHEJ
Faut-il laisser les FOUS libres ?
a posté le 10-03-2021 à 19:06
Des fous à interner d'urgence mais hélas plus de places.

Ceux qui ont livré le pays aux fous sont déjà internés.

La Tunisie c'est quoi ? Un asile psychiatrique !
Virtuel
Pour la clarte
a posté le 10-03-2021 à 18:40
Je n ai pas entendu moussi insulter quelq un
Nephentes
Généalogie de la merdocratie
a posté le 10-03-2021 à 17:45
Choisissez bien votre ennemi vous finirez par leur ressembler

Le PDL et El Karama consacrent dans ce pays l'effondrement durable de notre société

le modele societal bourguibiste s'est liquéfie; place aux clowns enrages

je regrette que les chroniqueurs de BN ne nous fournissent pas une analyse psychosociale de l'effondrement de ce pays depuis 40 ans

pourtant l'explication de ce qui se passe aujourd'hui a tous les niveaux de fonctionnement de ce pays repose sur la derive pathologique des mentalités et des comportements

et de la perte totale du sens commun
Point de vue
Dans le déni
a posté le 10-03-2021 à 16:58
je me demande comment vous pouvez rester aussi longtemps dans le déni si Achouri, ainsi que beaucoup d'autres journalistes et politiciens, comme vous, qui se respectent pourtant ?
Soyez plus sincères avec vous-même et repensez vos positions en ne considérant que l'intérêt de ce pays et de nos enfants.
La présidente du PDL mérite un fort soutient au moins dans cette affaire de l'UIOM. Elle demeure notre brin d'espoir de reconquérir notre patrie.
Welles
Une chronique qui sonne creux
a posté le 10-03-2021 à 16:35
Ras le bol de ces chroniqueurs de pacotille qui ont cette nouvelle mode de mettre sur même pied d'égalité les chiens de Ghannouchi Elkrama et madame Moussi présidente du PDL. Comment peut-on oser comparer l'incomparable c'est à dire comparer un clan qui soutient le terrorisme comme aujourd'hui la société des Oulamas frérots et une patriote qui a au moins le mérite de lever le lièvre et de mettre l'ETAt devant ses responsabilités. Monsieur Achouri, il va falloir choisir son camp et ne pas se contenter d'un discours politiquement correct.
ambh
Désolant comme discours!
a posté le 10-03-2021 à 16:28
Je suis encore sidéré par l'inconscience de l'équipe Business News, hier c'était Sofiane Ben Hamida et aujourd'hui, vous. Cette inconscience de ne voir dans l'acharnement de Abir Moussi à sauver les meubles de la Tunisie que bruit et vacarmes! Rendormez vous cher monsieur, vous n'êtes assurément pas digne de votre mission journalistique...
Welles
D'accord avec vous ambh
a posté le à 16:48
Bravo monsieur, ces chroniqueurs sont d'une naïveté insondable.
J'ai tendance à répéter ici après le poète allemand Hölderlin que « l'aveuglement est pire que la cécité « 
ambh
On est bien d'accord....
a posté le à 19:33
Je suis également de votre avis. Je désespère de voir Business News se tromper de combat...et je n'arrive toujours pas à trouver une explication. Si les médias se mettent objectivement du côté des frérots, c'est une calamité pour ce pauvre pays!
momo
Dévoilez vous M°Achouri
a posté le à 18:33
En aucun cas ,on ne peut qualifier ce pseudo journaliste de naïf, il se serve de la situation économique ,certes désastreuse ,pour mettre sur le même pied d'égalité les terroristes adeptes de l'excision et de la prostitution religieuse entres autres ,et Mme Moussi , fille de Bourguiba digne et cultivée ,c'est malhonnête et indigne ,dévoilez vous M°.
ambh
Tout à fait d'accord
a posté le à 19:37
Je me pose encore des questions sur les causes exactes de cet alignement objectifs sur les frérots. Mettre Abir Moussi et ElKarama sur le même pied d'égalité est coupable pour ne pas dire plus!
Welles
Les chiens de garde
a posté le à 04:51
Ne cherchez pas trop loin les causes de cet alignement, la réponse est chez le philosophe Paul Nizan, ce sont dit il « les chiens de garde » car ils sont toujours là pour défendre le pouvoir en place, pour défendre leurs maîtres. Point barre.