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La coalition des loosers a-t-elle des chances de réussir ?
05/05/2015 | 19:59
5 min
La coalition des loosers a-t-elle des chances de réussir ?

Ils sont sept. Mais ils veulent se transformer en un seul corps, cohérent et homogène pour pouvoir s’imposer et imposer le respect. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

 

Il s’agit, en réalité, de sept partis politiques qui prétendent être unis par des principes et des idéaux communs, à savoir les idées prônant le socialisme et la démocratie, d’où la dénomination prise, dans un premier temps, de « coalition social-démocrate » ou de « front social-démocrate ». Alors qu’à y regarder de plus près, on constate que cette alliance ne comprend que des formations politiques ayant subi un revers cuisant, voire une véritable raclée, lors des élections de 2014, que ce soit législatives ou présidentielle.

 

Mais jetons un coup de plus près sur les identités des partis en question et des éventuels points communs les liant. On citera, ainsi : Al Joumhouri, Ettakatol, l’Alliance démocratique, Attayar démocratique, le Mouvement du peuple, le Parti du travail démocratique et le Mouvement des démocrates socialistes.

Comme précité, ces partis se prévalent d’être des socialistes, en opposition à la coalition au pouvoir composée de formations réputées comme étant de tendance libérale, et veulent être considérés comme une force d’opposition crédible et une alternative sérieuse pour prendre la relève lors des prochaines échéances électorales.

 

D’autres analystes y voient, plutôt, une coalition de « mauvais perdants » qui n’ont jamais digéré leurs résultats calamiteux aux élections de 2014. En effet, ces sept partis réunis n’avaient pas obtenu plus de 10% aux législatives, alors que pour la présidentielle, leur score était pire puisque certains n’avaient même pas de candidat en lice. Ceci a fait dire aux observateurs qu’il s’agirait d’un rassemblement de loosers qui tentent de panser leurs plaies en se posant sur une nouvelle rampe de lancement en vue d'une nouvelle entrée dans la jungle politique.

Ont-ils des chances de réussir un éventuel come-back ? Ou serait-ce encore un pétard mouillé ? Dans tous les cas, tous les indices leur prédisent un grand flop.

 

Tout d’abord, rien ne leur permet d’espérer un probable grignotage aux dépens de l’une des solides formations au pouvoir qui sont, toutes, pour un libéralisme économique pur et dur. Or, avec au total neuf députés seulement, ces sept partis disposent à peine de la moitié du nombre des élus du Front Populaire, unique force homogène de l’opposition actuelle.

Il est bon de savoir que deux parmi les principaux leaders de cette coalition, étaient très proches de la défunte troïka. Ils en avaient même fait partie en tant que membres au sein du gouvernement 1 ou 2, ce qui laisse planer, déjà, des doutes quant à l’homogénéité des membres de cette nouvelle équipe.

 

On mentionnera, ainsi, Mohamed Abbou, leader d’Attayar, qui avait fait partie du premier gouvernement de la troïka présidé par Hamadi Jebali et qui a acquis la triste réputation d’être un proche et défenseur acharné des ligues dites de protection de la révolution (LPR). On le voit, donc, très mal assis cote-à-cote avec des dirigeants d’Al Joumhouri, ennemis farouches des violentes et extrémistes LPR.

 

On mentionnera, ensuite, Salem Labiadh, du Mouvement du peuple et qui a représenté son parti en tant que ministre de l’Education au sein du gouvernement de la troïka bis. Sachant que pour sauver la face et éviter l’embarras après l’assassinat du député Mohamed Brahmi, ex-secrétaire général du même parti, Salem Labiadh avait fait semblant de démissionner de son poste ministériel sans jamais rendre le tablier qu’avec le départ du gouvernement d’Ali Laârayedh. Ce qui revient à dire que sa prétendue démission n’était que fictive et de pure forme. Elle semblait vouloir dire qu’il ne cautionnait plus la troïka et plus particulièrement Ennahdha qui étaient pointées du doigt par l’opposition pour sa probable responsabilité aussi bien politique que morale dûe à son laxisme et indulgence à l’égard des groupes extrémistes qui prêchaient, ouvertement, la violence.

 

Au-delà de toutes ces considérations, ces partis coalisés ne semblent pas disposer ni de moyens réels pour pouvoir vraiment inquiéter le gouvernement actuel, ni d’un poids électoral leur permettant d’assumer une tâche aussi ardue.

A moins qu’ils comptent sur une éventuelle alliance, le moment venu, avec le nouveau venu sur la scène, le « harak du peuple des citoyens » que tient à former l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, malheureux vaincu lors du scrutin présidentiel de 2014, malgré le formidable coup de pouce de l’électorat du parti islamiste d’Ennahdha.

 

Or, atteint, probablement, de folie des grandeurs, M. Marzouki a voulu faire croire, dur comme fer, qu’il s’agissait de ses réels sympathisants et n’a jamais voulu reconnaître que sans cet électorat, il aurait obtenu, à peine, les voix du noyau dur du CPR et d’Attayar et, éventuellement, de quelques mécontents.

D’ailleurs, Adnène Manser continue, jusqu’à nos jours, de remâcher l’excellent score de son « poulain » qui aurait pu remporter le scrutin sans la « tricherie » comme il l’avait affirmé avant et après la proclamation des résultats, ses recours multiples devant le Tribunal administratif sont là pour en attester.

C’est dire qu’il s’agit là d’un autre looser qui pourrait se joindre, le moment opportun, à la coalition des sept.

 

Certes, nous ne sommes qu’au lendemain des dernières joutes électorales et que près de cinq ans nous séparent, théoriquement, des prochaines échéances, ce qui ferait dire à certains analystes que bien d’eau pourrait couler sous les ponts d’ici là. Tout laisse croire, cependant, selon d’autres analystes avertis, qu’à moins d’un miracle, rien ne laisse entrevoir de grandes mutations du paysage politique actuel.

 

Sarra HLAOUI

05/05/2015 | 19:59
5 min
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Commentaires (9) Commenter
critique ou crie-tique
Sam
| 06-05-2015 16:38
La vie politique boite depuis qu elle a vu le jour ou deux lobbys la détiennent. ..au lieu de critiquer leas forces democrates pour leur efforts pour se reunir j aurais bien aimer les prevenir des difficultés qu elles peuvent rencontrer....
anarchie du paysage politique en Tunisie .
griguer
| 06-05-2015 13:43
un pays qui passe d'une dictature ( un parti ) à 180 partis c'est ça la tunisie de l'extrême à l'extrême en tout .
la majorité sont des pseudo-politiciens . incompétence certains mêmes incultes .
parlement de droite et d'extrême droite .
toujours les mêmes mentalités.
pour quand la démocratie régionale, locale et municipale ?
pour quand la décentralisation ?
pour quand l'e-administration ?
pour quand le e-voting pour les 1 million de tunisiens expatriés ?
pour quand une justice fiscale ?
pour quand les réformes structurelles ?
pour quand la fusion des partis politique ?
pour quand le vote par correspondance ?
pour quand la fusion des ministères ?
pour quand la transparence et la bonne gouvernance ?
sinon ben jaafar c'est un traître chebbi c'est opportuniste et profiteur marzouki un tartour et menteur
des pseudo politiicens en apprentissage
pour quand la fin des bons d'essence et des voitures de fonction ?
pour quand la diminution du budget du palais de carthage et du parlement de bardo ?
pauvre électeur pauvre contribuable pauvre citoyen
bonne idée à condition...
fk
| 06-05-2015 12:42
la seule condition à apporter à cette excellente idée est de ne pas inclure le cpr.
n'importe quoi !
Loulou
| 06-05-2015 12:03
au fond cette coalition n'a pour but que de combattre nidaa ,ennahdha ils n'y touchent pas c'est sacre pour eux ,ils veulent prendre la place de nidaa !
Choix du titre de l'article
Khaled
| 06-05-2015 11:58
Je pense que dans une logique de neutralité et de respect, la rédactrice de l'article aurait pu éviter le terme "looser" et mener son analyse pertinente avec un impact certain.
Aucune assise populaire
HatemC
| 06-05-2015 10:30
Un parti qui n'a pas d'assise populaire doit disparaitre ... atteindre à peine 1% ... on se demande comment font-ils pour survivre ???, D'où sortent-ils l'argent pour subsister ????? Les subventions '.

Les subventions .... voilà qui fait vivre ces partis '. les subventions prélever sur tes IMPOTS ....
Il faudrait changer la Loi sur les partis et dégager tous ceux qui ne remplissent un vrai cahier des charges .... et aucune subvention pour les LOOSER '. C'est des partis assistés '. Sous perfusion grâce à tes impôts '

Un parti vit surtout des cotisations ... or ces partis fonctionnent avec des équipes restreintes ... des partis FAMILIAUX .... en couple ... des frères etc .... A COMBIEN S'ÉLÈVE LES COTISATIONS AU JAMHOURI par exemple ' ou celui du couple ABBOU ? '' la subvention leur permet de vivre chichement ....

Ces partis politiques ne sont que des cellules cancéreuses à flinguer au laser '. Hatem Chaieb
CONTRE L ALLIANCE NAHDHA RCD
chaambi
| 05-05-2015 22:44
cette alliance diabolique entre le rcd destour conservateur qui le nidaa et la nahdha obscurantiste il faudrait une formation de democrates socialistes capable de faire front a cette alliance
neoliberale
débat
masarrah
| 05-05-2015 22:34
Nous aurons de nouveaux anciens loosers rien à faire leur train a sifflé definitivement.le peuple tunisien les rejettent.
Aveuglement
Mohamed
| 05-05-2015 21:17
Comment peut-on être aussi aveugle que ça???
A cause des islamistes de Nahdha et du rejet qu'ils suscitent chez beaucoup de personnes, ce qui devait être une confrontation Démocrates-rcdistes s'est inévitablement transformé en confrontation modernistes-passéistes, matérialisée sur le terrain en une confrontation nida-nahdha.
Au lieu de faire une union squelettique, choisissez votre camp, ou contentez-vous de miettes, et même moins. Ce n'est pas de votre faute, c'est la réal-politik qui l'a imposé.