alexametrics
mardi 13 mai 2025
Heure de Tunis : 03:41
BN TV
Khalil Ghariani : Avant de parler d'augmentations, il faut réviser les coûts de l'habitat, du transport et de la santé
03/12/2015 | 13:00
2 min
Khalil Ghariani : Avant de parler d'augmentations, il faut réviser les coûts de l'habitat, du transport et de la santé


Le membre du bureau exécutif de l'UTICA, Khalil Ghariani a accordé, ce jeudi 3 décembre 2015, une interview à l'émission Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, au cours de laquelle il est revenu sur la hausse des salaires dans le secteur privé.


M. Ghariani a expliqué dans son intervention que la baisse du pouvoir d’achat a justifié et «donné la légitimité à la hausse des salaires», étant donné que cette année 2015 a été marquée par une récession. Ainsi, et même si la situation est difficile pour les sociétés tunisiennes, elles ont cependant une responsabilité, celle de la paix sociale, affirme-t-il.


Mais entre une augmentation salariale normale de 5% et une augmentation demandée de 15%, il y a un énorme gouffre, fait savoir M. Ghariani, notant que même au cours des années prospères de la Tunisie où le pays réalisait une croissance de 5%, les augmentations salariales n’ont jamais dépassé les 5%, d’où l’aberration à son sens dans ces temps de crise.


Pour lui, ce qu’on veut à travers cette hausse c’est réparer les dégâts sur le pouvoir d’achat causés il y a 30 ans. Or, ce qui est en cours de négociation actuelle entre l’UTICA et l’UGTT sont les hausses des salaires au titre de 2015 uniquement, a-t-il encore précisé.


Khalil Ghariani estime que pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut revoir les politiques de l’Etat en ce qui concerne l’habitat, le transport, la santé et l’éducation. En effet, contrairement à ce que croit la majorité, le pouvoir d’achat n’a pas une grande relation avec les salaires, qui sont juste une rémunération d’un travail déterminé bien qu’ils fournissent un bien être, affirme-t-il. Il explique, dans ce contexte, que les éléments du pouvoir d’achat dépendent à 60% des politiques publiques en Tunisie : 20% pour l’habitat et l’énergie ; 12% du pouvoir d’achat est alloué au transport alors que les personnes sont obligées de prendre de 2 ou 3 moyens pour arriver à destination ; 6% à la santé outre les cotisations sociales payées par l’employé et son employeur ; 2% à l’éduction en plus des 4% pour les cours particuliers ; sans parler des circuits de distribution et la cherté des fruits et légumes, qui ne sont plus à la portée du simple citoyen.


M. Ghariani conclut que quelle que soit la hausse des salaires, elle ne répondra pas à la détresse du salarié tunisien qui, dès qu’il touche son augmentation, elle est systématiquement happée par l’inflation et les diverses autres augmentations. Ce qu’il faut avant de parler d’augmentation de salaires, c’est une révision des coûts d’habitat et de transport et une réforme de la santé et de l’éducation, estime-t-il.


I.N

03/12/2015 | 13:00
2 min
Suivez-nous

Commentaires (12)

Commenter

Logos
| 04-12-2015 18:02
L'UGTT doit accepter le compromis.
L'enjeu est d'établir une concomitance.
Augmenter les revenus sans maitriser l'inflation des prix n'est pas une solution. Il faut trouver un EQUILIBRE.

- Etats-Unis et Canada :progressions de salaire de l'ordre de 3% pour 2016 alors que l'inflation prévue est de 2,2%.
- France :2,5%, c'est le taux prévisionnel d'augmentation salariale des grandes entreprises en France tous secteurs confondus alors que le taux d'inflation est estimé entre 0,8 et 1% en 2016.
En Tunisie le taux d'inflation est a 4,9. Faites les calculs. L'UGTT demande l'impossible.

Mehdi
| 04-12-2015 14:29
-augmentation des salaires de 10pct
- amnistie fiscale totale
- devaluation monétaire de 10 pct
- retraite à 65

Mohamed
| 04-12-2015 08:24
M. Ghariani essaye de fuir en avant en parlant du réformes structurelles à long terme. Il est évident que ces réformes sont urgentes, mais dans l'attente, les calmants le sont encore plus! Il sont vitaux!
Sinon, et comme le disait Keynes "In the long run we are all dead"!

Alex niffer
| 03-12-2015 16:58
Pour sortir de la crise économique, il faut sortir du système économique spéculatif et rentier qui existe depuis des décennies chez nous. Un système autodestructeur.

***
| 03-12-2015 16:41
Il faut d'abord distinguer entre :
. Homme d'Affaires: le type qui brasse plusieurs affaires, est à l'affut de bonne affaires toutes non dépendantes entre elles, qui ne remboursent pas ces crédits, qui ne payent pas ces impôts ou essaie de blanchir son activité vers d'autres activité non imposable, qui "boursicotte". sur cette liste on peut inclure les médecins, pharmaciens, avocats et autres chenapans.
Les affairistes: le type qui aime le gain facile a un héritage ou une combine, un pot de vin et essaie de le faire fructifier, on peux inclure les fonctionnaires véreux discret qui pantoufle dans les ministères ou les "agences" et utilise son pouvoir pour racketer l'entreprise. également les vendeurs à la sauvette, contrebandier, circuit informel...
3 le chef d'entreprise: le type qui essaie de développer son entreprise, qui lutte pour sa survie répond aux besoins de transparence que les politiques économiques ont instaurés au fil des ans, instruit il utilise sa formation, son savoir, son travail pour vivre et faire vivre.

DE QUI PARLE T'ON??????

merci de répondre

Mansour Lahyani
| 03-12-2015 16:27
Eh bien, si c'est comme ça que l'UTICA voit la question des augmentations de salaire, j'ai amplement le temps de prendre ma retraite en attendant Godot'
En attendant, je me contenterais volontiers de l'indemnité de frais de mission que M. Ghariani touchera pour accompagner sa patronne à Stockholm, dans une semaine'

Rationnel
| 03-12-2015 16:11
Les salaires sont très bas en Tunisie si on les compare a la majorité des pays méditerranéens. La centralisation de toutes les activités importantes a Tunis et 2 ou 3 villes de la cote fait que le logement dans ces zone sont élevés. Les terrains a bâtir sont très chers et les méthodes de constructions très couteuses et peu efficaces.
Les contrôles des prix par le gouvernement que suggère Guarani n'est ni pratiques, ni justes.
Pourquoi exiger des agriculteurs a vendre les fruits de leur labeur a de bas prix s'ils peuvent obtenir de meilleur prix sur le marche international, pourquoi exiger des gens qui ont battit des logements a les louer a des bas prix. Le gouvernement peut investir dans plus de logements sociaux a ceux qui sont a faibles revenus.
Il est temps de chercher un autre modele de développement que celui base sur l'exploitation d'une main d'oeuvre bon marche. Fortune Magazine vient de classer Tunis comme l'une des meilleurs villes pour lancer une start-up, preuve qu'on peut faire mieux. La transition sera longue, i n'y a pas de temps perdre a maintenir un système qui ne marche plus.

Jilani
| 03-12-2015 15:16
Tout ce qu'il dit est de la démagogie et du vol des travailleurs. De quel salaires il parle, c'est entre 400 et 700 dt pour les anciens et la plupart sont au smig. Les augmentations partent généralement dans les poches de ces hommes d'affaires affamés. Ils veulent renvoyer la balle au gvt pour avoir plus de subventions.

Lambrozo
| 03-12-2015 15:09
Ils se tuent au travail pour espérer déguster un caviar. Ils se plient en 36 pour se permettre de changer de voiture une fois tous les 3 ans. Rares sont ceux qui sont allés à Bali ou à Tahiti.
Alors, messieurs de l'Ugtt, n'en faites pas trop. Voulez-vous qu'ils se mettent à la khobbiza et à la sardinelle ?

Km
| 03-12-2015 14:20
La cherté exorbitante de l'immobilier est à l'origine de la majorité des problèmes de la Tunisie.