L’ignorance, fléau ou opportunité ? Vous avez quatre heures pour répondre à la question philosophique de ce mardi. Ma réponse à moi sera simple, sans se prétendre hautement philosophique : cela dépend du côté où l’on se place.
Peut-on cautionner ce qu’on ignore ? Peut-on aller jusqu’à le plébisciter ?
Les Tunisiens sont sortis dimanche 4 février voter pour le deuxième tour des élections locales. Selon les chiffres communiqués par l’instance officielle des élections (Isie), 520.303 électeurs se sont rendus aux urnes, soit 12,44% des personnes inscrites. Où sont passés les autres ? Tous ceux que l’on voit acclamer le président à chacune de ses sorties, hurler qu’ils sont avec lui et qu’ils continuent à le soutenir ? Soutiennent-ils encore son projet politique, ou lui prouvent-ils, à travers ces chiffres, qu’ils ont fini par le rejeter ?
Ces chiffres dérisoires ont évidemment poussé de nombreux observateurs de la scène politique à déclarer qu’ils ne peuvent que refléter l’échec du projet présidentiel. « 88% du peuple a rejeté le projet du président » selon l’opposant Ahmed Nejib Chebbi. Est-ce la seule lecture que nous pouvons en faire ?
Ces chiffres suscitent en effet bien des interrogations. Ces personnes savent-elles sur quoi elles votent ? Là encore la réponse est loin d’être très philosophique, puisque c’est un simple non. Les prérogatives du conseil des régions et des districts, objet des élections locales, n’ont pas encore été clairement définies par la loi. Personne ne sait donc ce que les membres de cette deuxième chambre seront en charge de faire au juste. Des citoyens sont donc sortis voter pour une chambre dont ils ignorent presque tout.
Ceux qui sont donc sortis voter pour le deuxième tour – tout comme pour le premier – ne sont, visiblement, nullement dérangés par cette ignorance. Pour eux, il s’agit de voter en faveur d’un Projet et de son Instigateur, peu importe le dessein qui se cache derrière. Peu importe aussi si l’on comprend ou pas ce « grand projet ».
Ceci nous renvoie au vote en faveur de Kaïs Saïed en 2019. Large plébiscite, oui, mais ignorance totale. En 2019, 73% des électeurs avaient voté pour le candidat Saïed sans hésiter. À l’époque, le candidat Saïed était un ovni politique que personne ne connaissait réellement et dont le programme était flou, voire totalement méconnu. Il avait refusé de s’exprimer dans la presse, de s’adresser aux électeurs ou de parler d’un quelconque programme.
Saïed avait annoncé un supposé programme « qui serait élaboré par le peuple » et dont les grandes lignes ne seraient autres que « la volonté des citoyens ». Il n’avait pas souhaité en dire plus. Ceci avait laissé entendre que, peu importe ce qu’il fera, peu importent les décisions qu’il prendra, elles le seront dans l’intérêt des citoyens et rien d’autre. Il suffit donc de lui faire confiance, sans se poser de questions.
Ceci n’avait pourtant pas – ou peu - dérangé les électeurs qui avaient massivement voté pour lui. Les 73% des électeurs avaient été, à l’époque, motivés par la volonté de rompre avec la scène politique qui était en vigueur et d’avoir comme président une personnalité « honnête et intègre ». Cela leur suffisait. Un vote sanction et un vote d’émotion qui permettrait au pays d’avoir une personne différente et désintéressée. Les citoyens en ont eu pour leur argent. Kaïs Saïed était en effet une personne différente et désintéressée.
À l’époque, pour que la presse et les faiseurs d’opinion puissent essayer de comprendre Kaïs Saïed – et donc l’expliquer au peuple - des autoproclamés « explicateurs » étaient apparus sur la scène nationale et avaient parlé au nom du président. Toute une campagne explicative avait été créée afin d’essayer de mettre des noms et des concepts sur un programme et une personne énigmatiques. Lui ne voyait pas l’intérêt de le faire.
Les citoyens eux – une partie du moins – n’avaient plus vraiment envie de s’encombrer à se poser des questions auxquelles ils n’auraient pas de réponse. Ils ont préféré mandater une personne pour prendre les décisions à leur place. Il suffisait de lui faire confiance et tout irait bien. C’est du moins ce qu’ils croyaient.
Au référendum de 2022, près de huit millions de Tunisiens s’étaient abstenus de voter. Ceci n’avait pas empêché le « oui » - malgré un taux de participation de 25% - d’être proclamé vainqueur à hauteur de 92,3%. Alors, large boycott ou victoire écrasante ?
Dans cette logique, le taux de participation aux locales pourrait être lu de deux manières. S’agirait-il tout simplement de l’abstention d’électeurs qui ne cautionnent plus le projet de leur président ? Ou alors d’un désintérêt des étapes du processus mais nullement de leur instigateur ?
L’incertitude politique, les pénuries, l'inflation, la crise économique et les répressions des libertés ont-ils eu raison de ce projet « honnête et proche du peuple » ? Ou est-ce que le président continue réellement, malgré toute l’ignorance et le flou qui l’entourent – et qu’il cultive – à susciter une confiance aveugle ?
Comprendre la différence entre ces deux cas de figure, permettrait de connaitre la place de l’ignorance dans le processus politique. Il importe, en effet, de savoir si les abstentionnistes ont réellement boycotté le processus de Kaïs Saïed ou s’ils ont, tout simplement, décidé de lui donner un chèque en blanc au point de ne simplement plus voir l’intérêt de se déplacer pour donner leurs voix.
L’ignorance est-elle un frein et un fléau ou un réel argument de campagne ? A-t-on infantilisé les électeurs au point de leur prouver que leur voix ne compte plus ou ont-ils encore le pouvoir de se faire entendre ?
À l’approche de la présidentielle en fin d’année, la question mérite plus que jamais que l’on s’y attarde…
Tbarkallah 3linè !
Quand un pays se retrouve à devoir choisir entre un repris de justice et un assistant de TP, c'est que la situation est catastrophique. C'est ce que j'expliquais à mes amis Tunisiens, mes employés, en 2019.
Il y avait le choix entre la peste, et le choléra.
Et pourquoi ?
tout simplement par cette multitude de micro partis de centre gauche, ou droite, où chaque chef se voyait le plus beau, le meilleur. Et voulait le joli balcon sur la baie de Carthage et sa vue imprenable.
Si tous ces PETITS hommes politiques avaient été capable de penser à la Tunisie, son avenir, avant de penser à leurs petits pouvoirs personnels, peut être qu'aujourd'hui, il y aurait un chef, à la tête d'une coalition. Et qui GOUVERNERAIT le pays, pour le mener vers un futur prometteur.
Ce sont eux les responsables.. pas le peuple qui n'avait pas de choix clair.
Et c'est le peuple qui subit les conséquences de la débilité des ces PETITS hommes politiques de pacotille.
Mais la démocratie ne s'apprend pas en quelques années. Surtout quand plusieurs clans s'affrontent les uns les autres...
Ils renouvelleront probablement le même scenario de cette dernière décade, si ce n'est pire.
Continue à oeuvrer tel que tu le fais, depuis la mise sur voie de garage, des impitoyables et nullissimes chléyék brouettistes. L'issue, si elle se concrétise, n'en sera que cauchemardesque.
Le pays est dans l'impasse, avec en prime, un nombre impressionnant de ripoux en faction, disséminés à travers chaque bureau des entreprises Etatique et de la fonction publique.
Si on en est arrivé à ce stade, c'est parce que, tout simplement, à l'époque, les membres de troika ne se préoccupaient qu'à se remplir les poches et à conforter leur assise.
Tout le reste était secondaire.
Le tunisien, rusé, fourbe, opportuniste par excellence, profita à son tour de l'aubaine qui se présenta à lui, sur un plateau en argent. Ce fut l'hystérie collective.
Sinon, pourquoi KS refusa les conditions imposées par le FMI ?
Dans la situation actuelle du pays, les reformes dictées par ces usuriers, étaient synonymes, à terme, à un inévitable suicide.
KS, est pragmatique, contrairement à A.moussi. Il essaie, tant bien que mal, de remettre les cartes à plat, afin de voir plus clair dans le bordel sans nom hérité des g3ar et analphabètes troupeau ayant composé la chaotique terka.
La prudence est de rigueur. Cela prendra le temps qu'il faudra.
@Mme Tajine
"En 2019, 73% des électeurs avaient voté pour le candidat Saïed sans hésiter"
Je ne suis pas entièrement d'accord avec vos propos.
En général, le tunisien lambda se fiche complètement de son devoir électoral.
Son unique préoccupation est son bien-être et rien que son bien-être.
Le tunisien, crétin de naissance, est narcissique. Il adore se complaire et raffole des figues de barbarie épluchées. Après lui, le déluge.
Tout le reste est secondaire à ses yeux.
Ce sont les chameliers traitres imposteurs qui firent pencher la balance en faveur de KS. Sans leur aide, KS n'aurait récolté qu'un très faible pourcentage.
A l'époque, à quelques heures de l'échéance de l'heure des votes, les dirigeants des brouettistes, eurent vent que leur candidat, Mourou, trainait dans le peloton de queue.
Le crotale Khriji donna aussitôt l'ordre, à toutes ses fourmis, de voter en masse pour KS, car, officieusement, Nabil Karoui représentait une menace sérieuse pour sa pérennité à la tête du pays.
Résultat des courses, le serpent Rached, creusa sa tombe de ses propres mains.
Conclusion : Dieu existe. Khafou minnou, ya néss. !!!!!!!!!!
ROBOCOP vend une place dans le prison.
Et c'est pourquoi il ne jure que par l'application de la loi...
Il vend l'humiliation.
c'est ça la "loi" d'un chargé de cours...râté ; ses professeurs et doyens ne se sont pas trompés sur son cas, le laissant simple chargé de cours pendant 40 ans...et il vient pisser sur nous et sur...la loi.
Drôle de pays qui accepte ça, drôle de "peuple" inculte. grave.
Ps : mention spéciale à kafka (de notre ami ci dessus), qui a déjà parlé de kaies saied, comme nostradamus a parlé de catastrophes futures.
Je me sentais soulagé de pouvoir confier de telles pensées à une oreille favorable, sans être taxé d'ignorance ou de sacrilège. Peut-être était-il si peu étroit d'esprit à cause de je ne veux pas l'écrire ?
Quel grand plaisir de vous lire, relire et tout et tout par les temps qui courent, mais après qui ?
Bref
Ma Tunisie est devenue Kafkaïenne comme Ch.......
Kafka à la Tune quoi inculte par dessus le marché pardon je voulais dire par dessus le kafka local quoi..
Prenez soin de vous surtout, les autres C leur bon Dieu qui les sauvera....
Kaissoune ya Dawla.
L'an 2021 béni, en deux temps, trois mouvements, tu as fait buguer l'ensemble des g3ar bouseux affamés qui suçaient sans discontinuer, le sang des tunisiens avec l'aide des traitres imposteurs bagla-liha.
Depuis, ils font la diète. Ils t'en veulent à mort.
mais je ne te croyais pas hyper-conservateur, proche des nébuleuses arabo-conservatrices, qui ne lit pas la situation actuel du pays et depuis 2019, depuis qu'il est là.
je te croyais fayeq, qui comprend le personnage et le désastre pour la tunisie, que tu es censée aimer et défendre.
dommage...nos chemins se séparent...