
Le discours d’investiture du président de la République, Kaïs Saïed, devait donner le ton de son prochain quinquennat, et on peut dire que c’est chose faite. Le chef de l’État a évoqué ses décisions du 25-Juillet et le fait qu’il a dû faire face à nombre d’entraves dressées sur son chemin par les coupables habituels : les traitres, les vendus, les inféodés aux puissances étrangères tout en les traitant de vipères et autres noms d’animaux.
Kaïs Saïed a également promis de continuer sur cette voie et de poursuivre son œuvre de « guerre nationale de libération » contre les corrompus, les traitres et les agents de l’étranger. Il continuera avec la même force et la même détermination à combattre les ennemis de la nation. Il a déclaré qu’il n’y a pas de place en Tunisie pour les traitres et les collabos. Les corrompus seront pourchassés à tous les niveaux et aucun d’eux ne doit se sentir à l’abri. Le président a même ajouté que certains croyaient que l’élection présidentielle allait les prémunir contre la main de la justice, mais il n’en sera rien. Il a aussi réaffirmé que la liberté était garantie y compris dans le champ politique, à condition que cela ne se transforme pas en chaos et en diffamation. Donc, il réaffirme entre les lignes que tous ceux qui sont actuellement en prison, particulièrement parmi les politiques, le méritent amplement et qu’il n’infléchira pas sa politique sur la question.
Autant dire que la douce musique d’une accalmie politique, d’un effort de détente et de la création d’un minimum d’apaisement a été sèchement interrompue par le président de la République lors de son discours. Le directeur de campagne du président, son frère Naoufel Saïed, avait évoqué une possibilité d’accalmie au lendemain de la victoire à l’élection du 6 octobre passé. L’un des fidèles relais du régime, Ridha Jrad, avait également parlé d’une détente politique et de la possibilité de se mettre ensemble au travail pour l’intérêt suprême du pays, de faire baisser le niveau de tension sur la scène politique et d’ouvrir une nouvelle page. Un programme qui aurait pu être séduisant et qui aurait pu coller avec l’entame d’un nouveau mandat présidentiel sous un nouveau jour. Au moins au niveau politique, le président de la République aurait pu adopter un langage moins guerrier et tourner son discours vers l’avenir commun au lieu de ressasser ses histoires de complots intérieurs et extérieurs et ses victoires sur de supposées forces du mal. Le discours d’investiture du président de la République aurait pu être un discours fédérateur qui apaise les tensions et qui tourne l’attention vers les vrais challenges économiques et sociaux.
Mais le président de la République a choisi une autre voie, celle de rester fidèle aux éléments de langage et aux idées qui ont fait son succès à l’élection présidentielle. Il a préféré investir une nouvelle fois dans le discours de la vindicte et de la division entre les patriotes et les traitres, entre les pauvres et les riches, etc. Quoi de plus normal quand on connait la popularité de ce discours et à quel point il séduit les foules. En plus, toute action d’accalmie et de détente pourrait être perçue comme une faiblesse par les aficionados du président de la République. Maintenant que les jeux sont faits et que la victoire est acquise, il ne faut pas laisser de terrain aux autres.
Kaïs Saïed a préféré rappeler les circonstances de sa prise de décision il y a plus de trois ans plutôt que d’évoquer, par exemple, la révision du décret 54 qui a conduit des dizaines de personnes en prison. Dans son apparition médiatique post-élections, Naoufel Saïed avait, de son côté, déclaré que tout texte de loi pouvait être révisé si cela s’avérait nécessaire. Il est vrai qu’un éventuel amendement, voire une suppression pure et simple, de ce décret liberticide qui pèse encore aujourd’hui sur les leaders d’opinion aurait pu donner un signal positif. Mais le chef de l’État n’a pas du tout évoqué la question dans son discours. Il a même sorti une rengaine vieille comme le monde selon laquelle la liberté ne veut pas dire chaos et que tout cela devait être encadré par la loi. Autrement dit par le décret 54, entre autres.
Toutefois, un minimum de sérénité et d’apaisement est requis lorsqu’on se propose d’entamer un mandant sous le slogan de la « construction et de l’édification ». Pour pouvoir lutter efficacement contre l’inflation et le chômage, pour pouvoir améliorer la situation sociale et pour remettre le pays sur la voie de la croissance –quelle que soit la manière de la calculer- il faut de la confiance et de la tranquillité particulièrement au niveau des acteurs économiques et du secteur privé. L’inertie totale d’organisations telles que l’UGTT ou encore la défunte Utica ne doit pas cacher au pouvoir la nécessité de rétablir la confiance et d’avoir un discours cohérent, rassurant et intelligible pour l’ensemble des forces existant dans la société.




Quant aux chantres de la "démocratie made in USA" et celle "fabriquée" sous license à l'UE et importée sous nos cieux par des "représentants" bien connus, votre peine est perdue et vos espoirs vains, bon courage quand meme ...
L hubris à laquelle très peu de profils inexpérimentés et/ou exaltés résistent une fois en responsabilité se focalisant sur le pouvoir de nuisance et oubliant par aveuglement narcissique le devoir de responsabilité et de lucidité
La seconde considération est d ordre psychosocial : dans la culture baathiste le mal est absolu et la cause est sacrée transcendant toute possibilité de compromis
Paul Valery écrivait : " Tout esprit exalte, vu a la loupe, est un concentré de veilleites illusoires et absolutistes"
Personne va investir dans un pays instable politiquement et economiquement il va garantir au franchise francaise de récupérer leur devises pour les envoyer a paris , de meme pour les laboratoire pharmaceutiques et c est les fonctionnaires qui vont payer mdr
Et donc, de fait, le pouvoir a déjà rétabli la confiance, preuve en est les 90,7 % qui ne font confiance qu'à SAIED.
Mais, évidemment, les mauvaises langues diront toujours le contraire!
Une économie en chute des problemes sociaux sans la moindre solution et vous osez parler de forces constructives
Pathétique Didier


