
Par Eric Falt
Le 15 juillet marque une date significative sur le calendrier international : la Journée mondiale des compétences des jeunes. En 2024, cette célébration prend une importance particulière alors que le monde reconnaît de plus en plus la vocation cruciale des jeunes en tant qu'agents de changement et de paix.
La population jeune, au Maghreb, est omniprésente. Cette période de tous les possibles recèle un potentiel énorme pour forger des citoyens et citoyennes qui contribueront à façonner un avenir pacifique, prospère et durable. En leur donnant les clés et les outils pour développer leurs compétences, les systèmes éducatifs et de formation devraient les préparer non seulement à entrer sur le marché du travail pour un travail décent et valorisant, mais aussi à jouer un rôle actif dans la résolution des conflits, la promotion de la tolérance et la construction de sociétés inclusives. C’est le sens de la Recommandation pour l’éducation pour la paix, les droits humains et le développement durable que l’UNESCO a fait adopter l’année dernière par tous ses États membres.
Pourtant, dans un important rapport conjoint publié l’année dernière, nous avons aussi montré, avec la Banque mondiale et le BIT, que trop souvent, les systèmes de développement des compétences des pays à faible et moyen revenu, peinent à favoriser des transitions fluides des lauréats vers le marché du travail.
Dans un monde de plus en plus globalisé et numérique, les compétences techniques seules ne suffisent plus. Les jeunes doivent maîtriser les compétences numériques, cognitives, entrepreneuriales. Ils doivent être résilients et innovants face aux changements rapides, notamment climatiques, être rompus à la recherche de solutions, exercer leur pensée critique. Cette journée met en lumière l'importance de ces compétences pour assurer que les jeunes sortants du système sont préparés aux réalités d'aujourd'hui et de demain.
Le chômage des jeunes est un des défis les plus prégnants mais aussi inacceptables de notre époque. Dans notre région, près de 4 jeunes sur 10 sont hors emploi ou formation. En soulignant l'importance de la formation professionnelle et des compétences adaptées aux besoins du marché et d’une vie décente, cette journée vise à réduire l'écart entre l'éducation et l'emploi. Des compétences bien définies augmentent les chances des jeunes d'obtenir des emplois décents et de contribuer positivement à l'économie.
En 2024, la Journée mondiale des compétences des jeunes met en avant diverses initiatives mondiales et locales qui visent à renforcer les compétences des jeunes. L'UNESCO, en collaboration avec d'autres organisations internationales et ses États membres, continue de jouer un rôle clé en soutenant des projets qui autonomisent les jeunes à travers l'éducation et la formation.
En promouvant des systèmes de développement des compétences techniques et professionnelles de qualité, inclusifs et innovants, l'UNESCO aide les pays à préparer les jeunes à relever les défis de demain et à devenir des citoyens actifs et responsables dans leurs communautés. L'investissement dans les compétences des jeunes à travers des systèmes plus performants et réactifs aux besoins est non seulement bénéfique pour les individus, mais aussi pour le monde de l’entreprise, notamment à travers des dispositifs comme l’alternance et l’apprentissage, et ce, jusqu’au niveau tertiaire.
La deuxième réunion de haut niveau sur les apprentissages, compétences, inclusion sociale et transition des jeunes vers un travail décent, qui s'est récemment tenue en Tunisie les 26 et 27 juin, a réuni des délégations nationales incluant un Groupe consultatif de 14 jeunes de la région arabe. Cette rencontre a été l'occasion pour tous les participants de réaffirmer leur engagement envers un soutien accru à des systèmes de développement des compétences plus équitables, inclusifs, performants, qui privilégient les compétences numériques et vertes.
La Tunisie notamment, en tant qu'hôte de cette rencontre régionale, a démontré explicitement son engagement à promouvoir l'inclusion sociale, la qualité de la formation et l'intégration des jeunes sur le marché du travail. Ces efforts sont essentiels pour construire une société plus équitable et prospère, où chaque jeune a la possibilité de réaliser son potentiel et de contribuer au développement du pays.
La Journée mondiale des compétences des jeunes 2024 est plus qu'une simple célébration. C'est un (r)appel à l'action pour les gouvernements, les organisations et les individus de soutenir les jeunes dans leur quête de compétences et d'opportunités. En investissant dans la définition d’outils et de mécanismes innovants et favorisant la valeur des parcours, la mobilité des jeunes, leur ouverture sur le monde, nous investissons dans un avenir plus stable, équitable et prospère pour toutes et tous.
Cette journée nous rappelle que les jeunes ne sont pas seulement les leaders de demain, mais aussi les moteurs de changement d'aujourd'hui, et l’UNESCO, comme ses partenaires du système des Nations Unies, sont à leurs côtés.
* Eric Falt est le Directeur régional de l’UNESCO pour le Maghreb et Représentant de l’UNESCO auprès de l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Il est basé à Rabat.


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Il est temps de devenir d'abord ce que l'on est afin de bâtir l'avenir de la Tunisie et de nos enfants sur des bases solides. Il est temps de devenir d'abord ce que l'on est en vérité, et de nous délivrer de nos illusions et de nos mensonges. -
Je reviens au sujet de l'article:
- un peuple qui ne maîtrise en sa majorité aucun langage évolué et qui ne fait aucun effort afin de donner à ses enfants les moyens afin de maîtriser au moins sa langue maternelle, ne pourrait jamais évoluer. --> Il est temps de devenir d'abord ce que l'on est (d'être conscient de nos ignorances). En effet, Les Capacités dont parle Mr. Eric Falt sont impossibles à acquérir sans les compétences en lecture et en écriture:
- de créer et d'interpréter des textes, des images, des concepts, des sentiments, des faits et des opinions,
-réagir, porter un jugement critique,
-réfléchir à sa pratique de lecteur,
-mobiliser des connaissances à l'oral et à l'écrit.
- etc., etc., etc.
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débarrassons nous de nos Illusions, et comprenons enfin que c'est impossible de transmettre des compétences techniques, numériques, cognitives ou entrepreneuriales (dont parle Mr. Eric Falt) à des jeunes qui ne maîtrisent aucun langage évolué, même pas leur langue maternelle... --> Il est temps d'arrêter de nous mentir et de nous débarrasser de nos illusions dont on est conscients.
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un enfant/adulte qui est en possession des compétences en lecture et en écriture pourrait acquérir d'autres compétences en autodidacte. Nous avons ruiné notre enseignement primaire et secondaire (collège) durant la dictature de Ben Ali. Nous avons négligé les compétences en lecture et en écriture en ce temps là.
Pourquoi le taux de réussite scolaire est relativement faible en Tunisie? Oui, de nombreux élèves tunisiens calent (se bloquent) sur la résolution de problèmes de math / sciences physiques/ biologie/ informatique / etc. parce qu'ils ne comprennent pas les énoncés.
Il est temps de comprendre que la majorité de nos élèves ne comprennent pas grand-chose aux énoncés, quand c'est un peu abstrait. Bien souvent, ils ont des idées, mais ils ne savent pas vraiment faire le passage de l'oral à l'écrit (ou inversement) . Et une fois que c'est fait, les phrases n'ont souvent ni queue ni tête, leurs idées ne sont pas structurées, mais jetées pêle-mêle sur la feuille.
Je reçois des messages via WhatsApp d'amis académiciens tunisiens, des diplômés de nos universités tunisiennes: leur texte, c'est du barbarisme linguistique. Récemment, un prof. universitaire de la faculté de droit de Tunis a publié un texte de quelques pages sur Business News TN en dialecte tunisien:))
Fazit: Il est temps de devenir d'abord ce que l'on est (reconnaître ce que l'on est afin de construire un avenir meilleur pour la Tunisie et nos enfants sur des bases solides)
bonne soirée
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