
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Amnesty International Tunisie a tenu à alerter sur la campagne de répression « sans précédent » menée par les autorités tunisiennes contre les défenseurs des droits des réfugiés et des demandeurs d’asile. Depuis mai 2024, plusieurs dizaines d’activistes et de travailleurs humanitaires ont été arrêtés, accusés à tort, selon l’organisation, de faciliter la migration irrégulière.
Selon Amnesty International, ces poursuites s’inscrivent dans une stratégie délibérée visant à faire taire les voix solidaires et à criminaliser l’action humanitaire. Les accusations portées manquent de fondements juridiques solides, et la détention préventive est devenue, selon l’organisation, un outil d’intimidation contre toute forme d’engagement en faveur des droits humains. « Cette politique répressive entrave gravement le travail des organisations venant en aide aux personnes les plus vulnérables et expose des centaines de réfugiés et de migrants à des risques accrus », soulève le communiqué.
L’organisation appelle ainsi les autorités tunisiennes à libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues dans ce contexte. Elle demande également l’abandon pur et simple de l’ensemble des charges qu’elle considère comme infondées à l’encontre des travailleurs humanitaires. Amnesty insiste par ailleurs sur la nécessité, pour la Tunisie, de respecter et de mettre en œuvre ses engagements internationaux en matière de protection des réfugiés et de respect des libertés civiles.
Enfin, Amnesty International réclame la fin immédiate de toutes les campagnes de stigmatisation et de criminalisation de la solidarité envers les populations marginalisées. « De telles pratiques, souligne-t-elle, portent atteinte non seulement aux droits humains, mais aussi à l’image de la Tunisie en tant que pays se voulant respectueux de ses obligations internationales ».
S.H