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Institut Pasteur Vs Al Jazeera : Le documentaire de la discorde
20/12/2016 | 19:59
5 min
Institut Pasteur Vs Al Jazeera : Le documentaire de la discorde

Un documentaire réalisé par une jeune Tunisienne et diffusé par la chaîne « Al Jazeera documentaire », le 17 décembre 2016, soit le jour du 6ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, critique ouvertement l’Institut Pasteur. 

Dans ce film documentaire intitulé : « Les assassins ne peuvent pas concevoir les remèdes », la réalisatrice, dénommée Imen Ben Hassine, évoque de présumées irrégularités constatées lors d’essais thérapeutiques réalisés en Tunisie pour lutter contre la leishmaniose cutanée. Des allégations fermement condamnées et réfutées par l’Institut qui pointe du doigt une campagne de dénigrement le visant.

 

 

Dans ledit documentaire, commandité par Al Jazeera, la réalisatrice critique et condamne une prétendue « implication de l’Institut Pasteur dans des expériences menées sur des enfants tunisiens, avec la collaboration du Pentagone et une société israélienne, moyennant la somme de 50 dinars pour chaque enfant… ». Une histoire digne d’un scénario hollywoodien et imprégnée d’allégations qui portent gravement atteinte à l’image de l’institut et à celle des scientifiques tunisiens ainsi qu’à leur crédibilité.

 

Le déclenchement de l’affaire et de la polémique datent de mars 2016, ce qui avait entraîné, déjà à l’époque, une réaction et des précisions du premier responsable de l’Institut en la personne de son directeur, Hechmi Louzir en indiquant qu’en Tunisie, la leishmaniose cutanée constitue un problème de santé publique majeur, avec plusieurs milliers de cas déclarés par an, touchant essentiellement les enfants, dans le centre et le sud du pays.

Bien qu’elle soit généralement bénigne, la leishmaniose cutanée, ajoutait-il, est marquée par la persistance de cicatrices indélébiles et donc très inesthétiques, entraînant un préjudice social et psychique, surtout chez les femmes et les enfants. Son traitement classique est contraignant car il repose sur des injections et expose, parfois, à des effets secondaires et un risque de toxicité non négligeables.

Et au Pr Louzir d’ajouter que le nouveau traitement, conçu par les chercheurs tunisiens, présente l’avantage de ne pas laisser des cicatrices inesthétiques sur la peau et l’absence de rechute. Une découverte qui a valu à l’équipe de recherche une publication dans la revue le New England Journal of Medicine.

« Si ce traitement conçu par le centre de recherche tunisien pouvait porter atteinte à la santé des patients, cette étude aurait-elle été publiée dans une revue aussi prestigieuse dans le domaine de la médecine? », s’interrogeait-il en substance.

Or voilà que l’affaire ressurgit avec la finition du documentaire et sa diffusion par Al Jazeera en cette date du 17 décembre, ce qui n’est pas resté sans riposte de la part des parties et des autorités tunisiennes concernées.

 

En effet, l’Institut Pasteur réaffirme que « le travail de recherche portant sur la Leishmaniose cutanée est l’exemple-même d’une recherche orientée vers un besoin prioritaire de santé qui aura un impact sur la santé de la population tunisienne. Ce travail est cité comme une référence internationale de responsabilité sociale et accrédite la grande qualité de la recherche médicale en Tunisie ».

Hechmi Louzir, directeur de l’Institut a annoncé, également, avoir porté plainte judiciaire contre Imen Ben Hassine et la chaîne Al Jazeera qui sont à l’origine du documentaire en question contenant de nombreuses données mensongères et diffamatoires à l’encontre des autorités médicales tunisiennes.

 

Pour sa part, Samira Meraï, ministre de la Santé, et en marge de sa participation à la réunion des membres du gouvernement, dimanche 18 décembre 2016, a démenti tous les faits rapportés dans le documentaire diffusé sur la chaîne d’Al Jazeera. Samira Meraï a considéré que le documentaire d’Al Jazeera porte une atteinte à la Tunisie et à « l’une des meilleures institutions tunisiennes qu’est l’Institut Pasteur ».

 

A rappeler que le documentaire, incriminé, prétend « l’existence d’une implication de l’Institut Pasteur ainsi que le département de la Santé dans un complot avec un laboratoire pharmaceutique en rapport avec Israël, où un médicament aurait été testé sur 400 enfants originaires de Sidi Bouzid ».

 

Bon à mentionner, le passage de la réalisatrice, Imen Ben Hassine samedi 17 décembre 2016 dans l’émission « Labess » avec Naoufel Ouertani sur Al Hiwar ettounsi où elle a essayé de défendre le bien-fondé de son travail documentaire tout en axant ses critiques sur le volet de « l’éthique et sur une question de principes ».

Mais toutes ses thèses ont été démontées et fustigées par l’animateur qui l’a accusée de vouloir « faire embraser le pays et, plus précisément, Sidi Bouzid en cette date remarquable qu’est le 17 décembre ».

 

Il faut dire que le raisonnement établi est logique dans le sens où le choix de la date et de la population ciblée, en l’occurrence celle de Sidi Bouzid, ne peut nullement être gratuit. Il est ainsi pernicieux dans l’esprit de provoquer une certaine psychose touchant à un volet vital qu’est la santé des citoyens, plus particulièrement celle des enfants.

Mais l’objectif recherché par Al Jazeera et la réalisatrice du documentaire ne semble pas avoir été atteint. D’abord, parce que la chaîne qatarie n’est pas à son coup d’essai et que ses agendas politiques sont désormais connus, affectant ainsi sa crédibilité. Aussi, au vu de l’actualité trop fournie en ces jours-ci, cette polémique s’est vue noyée par d’autres événements de plus haute gravité.

 

Ainsi et bien que suscitant une certaine polémique, le documentaire sur la leishmaniose cutanée n’a pas eu l’effet escompté par ses auteurs et réalisateurs alors que la réaction des parties tunisiennes concernées s’est inscrite, fermement, dans la défense de l’Institut tunisien.

 

Sarra HLAOUI

 

20/12/2016 | 19:59
5 min
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Commentaires (14)

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Citoyen_H
| 22-12-2016 10:17

À partir du moment où notre NATION est devenue la plus vaste pépinière de traitres de l'univers, tout ce qui en découlera, sera indubitablement dévastateur & destructeur.
Salutations.


Tounsi anti chlayeks
| 22-12-2016 08:11
Tant que cette chaîne vendue qui travaille l intérêt d Israël oui je le dits est autorisée à travailler en Tunisie on verra ça! Tout le monde de rappelle quand la chaîne a filmé l enterrement de Balaid ils ont doublé le son avec; echa3b yourid nahdha men jadid!!!!! Et personne ne les a traîné en justice! Al Jamir's fait ve qu elle veut en Tunisie avec l appui des islamistes et des autres vendus! Un pays ne se redresse jamais sans ses nationalistes!!!

PeuImporte
| 21-12-2016 20:27
@khaldoun
Je suis d'accord avec vous que l'attitude et la démarche qui se sont basées sur le "patriotisme" et la notoriété" n'étaient pas la meilleure.
Mais ce que vous avez dit (les règles de déontologie médicale et les règles de protection des mineurs (encadrées par des lois tunisiennes) n'ont pas été respectées) est également faux.

En effet, les textes tunisiens de la déontologie médicale

(article 103 du décret 93-1155) permettent l'expérimentation d'un médicament sur une personne à incapacité juridique (donc incluant les mineurs) après le consentement de son tuteur légal et les textes de loi (dernier paragraphe article 2 du décret 90-1401) sur lesquels se sont basés la
réalisatrice et le documentaire permettent également de tester des médicaments sur des mineurs après le consentement de leur tuteur légal uniquement quand ces mineurs sont "atteints" de la maladie ou d'une déficience contre lesquelles le médicament a été fait.
Vous conviendrez aussi que le montage du documentaire a été fait d'une manière qui pose beaucoup de questions quant à la relation de la guerre du Vietnam ou autres avec les expérimentations réalisées par l'Institut Pasteur de Tunis.

Zahra
| 21-12-2016 19:51
Bonsoir,

Je vous remercie pour votre feedback, je suis tout à fait d'accord avec vous, qu'il faudrait se mettre en question avant d'accuser les autres.

Bonne soirée

Khaldhoun
| 21-12-2016 16:51
Chère Zohra : on est déjà d'accord sur deux choses : l'affaire n'est pas aussi claire que ça et la chaine TV n'est pas aussi innocente (pour ne pas dire plus). Les commentaires et l'article que je viens de lire découlent d'une attitude qui consiste à diaboliser les autres (en particulier ceux qui nous critiques à tord ou à raison) et à angéliser le tunisien (qu'il soit responsable, homme politique, simple citoyen') sans chercher objectivement la vérité (dans cette affaire ou dans n'importe quelle autre affaire). C'est un reflexe acquis depuis des décennies à force de vouloir occulter nos problèmes et semble pour certains un reflexe de Pavlov. Un conseil : soyons plus critique envers nous même afin de corriger nos problèmes (et Dieu sait si elles sont nombreuses) et arrêtons de critiquer les autres (qui ne méritent même pas qu'on en parle). Si, dans cette affaire ou dans n'importe quelle autre situation on n'a rien à se reprocher alors je ne vois pas de quoi en a peur et en quoi les qataris ou quiconque peut nous nuire. Il semble malheureusement que les choses ne soient pas aussi angélique et ce sont les citoyens tunisiens qui devraient nous intéresser et non les soit disant conspirateurs étrangers'

EL OUAFI 2
| 21-12-2016 14:05
Si La Tunisie complote avec quiconque pour ses intérêts qu'elle le concerne (médicaux ; scientifiques; la gestion des finances) ou est le problème comme elle pas censée de justifier à personne elle est souveraine de prendre les décisions qu'elle lui arroge .

EL OUAFI 2
| 21-12-2016 13:58
El djazira et ses émissions anti Tunisien malgré que ce pays est le plus tranquille des pays arabe je ne sais pas qu'est ce qui elle veule ce TV el djazira pourquoi pas qu'elle laisse tranquille les hauts responsables Tunisiens de faire leur travaille tranquillement il me semble que ce n'est pas la première fois comme ce Tv avait comis beaucoup d'infraction envers la Tunisie peut étre que elle dramatisé la mort d'un jeune appelé Bouazizi malgré que celui qui était à l'origine de sa mort malgré qu'il avait désobéir les ordres d'une agent de sécurité ce agent d'ordre qui avait dépassé cet affaire malgré qu'elle pourra déposer une plainte contre ce qui ont dramatiser cet incident mais la brave policière est très tolérante car pour elle l'intérêt du pays est avant son intérêt si en procède à un inventaire aux divers propagandes de ladite TV lancés contre la Tunisie en découvert qu'ils sont très nombreux non parlons pas sur l'accusation de l'ancien président Ben Ali d'avoir qualifier d'un mécréant ( Houbèlle ) alors que cette fatwa est faux et même la majorité des Oulamas ont donné leur avis à propos de ce Fatwa que personne ne pourra accuser Ben Ali de mécréante car ils est un croyant et son nom l'approuve (Zeine Eddine Ben Ali ) et même sa vie privée el applique que ce qui est insisté par l'islam la polygamie les bons relations de voisinage et surtout avec le pays voisin L'Algérie et les événements à l'occasion d'un tournois entre son pays et L'Algérie il était très tolérants avec les jeunes Algériens qui ont commis quelque dépassements il avait intervenir avec une tolérance et quand il était informer que certains jeunes Algériens ont lévé le drapeaux Algérien dans un poste frontalière Tunisien selon radio trottoir il avait donné raison à ces jeunes et même il avait ordonné à un de ses agent de renseignement de lui ramener ce drapeau pour qu'il utilise à son palais présidentiel conjointement avec le drapeau de son pays en disant mois aussi je suis doté du nez je l'hérité durant mon enfance mes séjours à El Tarf ( Annaba ) ces gestes prouve que Ben Ali est un mouslim qui respecte les recommandation de l'islam envers le voisin .
En conclusion je demande à dieu ( an wahdi) ce TV El djazira en laissant ses autorité de réparer ce que ladite révolution avait ruiné .

pasteur
| 21-12-2016 12:50
ce n'est pas le bon logo de l'IPT. le logo affiché est delui de l'IPP.

Mansour Lhyani
| 21-12-2016 12:32
Discorde ? Non, désolé : il n'y a aucune discorde ! Aucune concorde non plus, par bonheur ! Il y a d'un côté des Qataris qui emploient une pseudo-journaliste pour détruire l'image de la Tunisie, et de l'autre une Institution (majuscules, SVP) des plus honorables et des plus utiles, qui fait un travail admirable, au service de la santé publique en Tunisie, voire même à Qatar, si ça se trouve... La seule différence entre les deux est que l'Institut Pasteur est bien au-dessus de tout soupçon : Al Jazira peut-elle en dire autant ?

zohra
| 21-12-2016 11:14
Bonjour Monsieur,

Il ya sûrement une erreur de la part de l'institut, mais le linges sales se lave en famille, cette personne, elle aurait dû alerter les autorités tunisienne et non pas vendre son documentaire à cette chaîne de malheur

Rabi maak.