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Habib Karaouli : techniquement, aucune des entreprises publiques ne peut être privatisée
14/11/2022 | 10:01
3 min
Habib Karaouli : techniquement, aucune des entreprises publiques ne peut être privatisée

 

L’économiste Habib Karaouli est revenu, lundi 14 novembre 2022, sur la situation économique du pays, les répercussions des mesures fiscales et les réformes qui seront engagées dans le cadre de l’accord préliminaire conclu parl le gouvernement de Najla Bouden avec le Fonds monétaire international (FMI) dans l’optique de combler, en partie, le gouffre financier. 

Invité de Myriman Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, il a indiqué qu’il considérait que la solution à la crise multidimensionnelle dans le pays devrait être tuniso-tunisienne, notant que les réformes proposées au FMI et dont il n’a pas connaissance doivent faire l’objet de consensus entre les différentes parties prenantes pour qu’on puisse construire sur de bonnes bases et que chacune puisse, s’il le faut, faire des sacrifices. 

Il a déploré, dans ce sens, les violations de la loi commises par l’État alors qu’il exige des autres de s’acquitter de leurs devoirs. Il a évoqué, à titre d’exemple, le fait que l’État tunisien dispose de participations dans plusieurs opérateurs téléphoniques alors que le Code des Télécoms le lui interdit, ainsi que ses participations dans le secteur bancaire, notamment ses derniers placements dans deux banques « au plus mauvais moment ». 

 

Dans ce même contexte, il est revenu sur le système des compensations, qui devraient être levées selon le FMI. Habib Karaouli a avancé que la Tunisie pourrait s’engager dans une démarche de levée graduelle et orienter les subventions vers ceux qui en ont le plus besoin. Prenant comme exemple le sucre, il a indiqué que l’État pourrait lancer une campagne de sensibilisation parallèlement à la levée des compensations sur ce produit, car il s’agit d’une problématique de santé publique. A son sens, il s’agit plus de prévention que de gagner quelques milliers de dinars. Pour ce faire, « il faut surtout être audible », a-t-il déclaré.

 

 

Pour ce qui est de la situation des entreprises publiques, l’économiste s’est prononcé en faveur d’une étude au cas par cas et d’une restructuration surtout qu’aucune des entreprises publiques ne peut, techniquement parlant, être privatisée. Il a, dans ce sens, rappelé que l’Union générale tunisienne du travail disposait d’un bureau d’études et d’une vision, ce qui rend les négociations plus faciles qu’avec une entité qui ne dispose d’aucune vision. 

Commentant les mesures fiscales que l’État a décidé depuis 2011, il a dénoncé un manque d’évaluation. Selon Habib Karaouli, aucune des 600 mesures annoncées depuis 2011 n’a fait l’objet d’une analyse d’évaluation alors que dans les plus grandes démocraties, le législateur s’interroge toujours sur les répercussions et les coûts des mesures fiscales qu’il met en place.

Il a évoqué, à titre d’exemple, l’impôt sur la fortune que le ministère des Finances souhaite instaurer soulignant que la Cour des comptes en France a constaté que le coût de cette mesure dépasse largement ses revenus. Il a ajouté, à ce sujet, que l’Allemagne s’interrogeait, actuellement, sur l’utilité d'une telle mesure. 

L’économiste a affirmé qu’un État devrait se pencher en premier sur son niveau de préparation et les mécanismes les plus appropriés avant de mettre en œuvre des décisions fiscales, notant que la relation entre l’État et les citoyens est plus celle d’un fournisseur de services vis-à-vis de ses clients. Il doit y avoir, à son sens, consentement et il faut inclure les mesures fiscales dans une approche exhaustive dans laquelle le citoyen peut à la fois s’acquitter de ses impôts mais, également, créer de la richesse et de la valeur ajoutée. 

 

Selon Habib Karaouli, les mesures fiscales que le législateur tunisien avait mis en place auraient pu avoir de meilleurs résultats si elles étaient accompagnées de mesures incitatives à l’investissement, pour ainsi créer un équilibre. 

 

 

N.J

14/11/2022 | 10:01
3 min
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Commentaires
Foued
Habib Karaouli
a posté le 14-11-2022 à 22:16
Qu avez vous fait à CAPSA , vous êtes injoignable , vous n acceptez aucun promoteur de projet . C Triste
G&G
Nos économistes sont hors jeu
a posté le 14-11-2022 à 20:38
Maintenant que vous dansiez dans cour des dindons vous devriez savoir que dans votre nouvelle Tunisie tout est probable et rien n´est certain.
Par contre. ce qui est sur est certain, aucune de toutes les figures nées de la nekbalition ne serait capable de résoudre le minuscule problème
G&G
RCDiste et fier