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Flambée des loyers en Tunisie : entre pénurie de l’offre et spéculation
10/02/2025 | 11:14
3 min
Flambée des loyers en Tunisie : entre pénurie de l’offre et spéculation

 

Mawaheb Bouhjar, membre du bureau exécutif de la Chambre des promoteurs immobiliers relevant de l’Utica, s’est exprimée le lundi 10 février 2024 sur l’augmentation significative des loyers en Tunisie.

Intervenant sur Express FM, elle a souligné une hausse de 29 % des prix de location entre 2020 et 2024. Cette envolée s’explique, selon elle, par un déséquilibre entre l’offre et la demande, aggravé par l’augmentation des frais d’enregistrement qui dissuade de nombreux investisseurs.

« Les biens immobiliers coûtent de plus en plus cher à l’achat, principalement en raison de la hausse des prix des matériaux de construction. Un investisseur qui achète un bien à un prix élevé cherche à rentabiliser son investissement, ce qui impacte directement le locataire », explique-t-elle.

L’experte ajoute que la crise du logement touche désormais toutes les couches sociales : « La location est devenue un véritable problème, non seulement pour les classes défavorisées, mais aussi pour les cadres et hauts cadres. Les loyers sont élevés dans presque toutes les zones, et la baisse de l’offre favorise une forme de spéculation immobilière ».


Une hausse des prix est attendue

La rareté des biens locatifs contribue à maintenir cette tendance haussière. « Aujourd’hui, même avec un budget de 800 à 900 dinars, il est difficile de trouver un logement correct. De plus, la hausse des taux d’intérêt et des frais d’enregistrement pousse de nombreux Tunisiens à privilégier la location, l’achat devenant trop coûteux et peu avantageux », précise-t-elle.

Mawaheb Bouhjar estime que l’État a un rôle clé à jouer dans la régulation du marché immobilier. Elle a notamment proposé la révision des taux d’intérêt bancaires, un renforcement des contrôles des prix, plus de transparence sur le marché pour limiter la spéculation, notamment via une plateforme indiquant l’argus du mètre carré, et la relance des programmes de logements sociaux pour équilibrer l’offre.

« Il faut s’attendre à une nouvelle hausse des prix, mais une intervention de l’État pourrait freiner cette tendance », avertit-elle.

L’experte a également détaillé l’évolution des loyers dans différentes zones de Tunis. Dans les quartiers populaires, le loyer d’un appartement de type S+2 varie entre 500 et 800 dinars. Dans des zones comme El Menzah et El Manar, il faut compter entre 900 et 1 200 dinars pour le même type de biens. Les loyers augmentent dans des quartiers tels qu’Ennasr et les Jardins d’El Menzah, où ils oscillent entre 1 200 et 2 000 dinars. Du côté d’Aïn Zaghouan et de l’Aouina, les prix se situent entre 1 200 et 1 700 dinars, avec des variations selon la superficie et les équipements. Enfin, dans des quartiers prisés comme La Marsa et les Jardins de Carthage, les loyers dépassent généralement les 2 000 dinars. Les régions côtières proposent des prix qui ne sont pas loin de ceux de la capitale, souligne-t-elle.

Face à cette flambée des loyers, locataires et investisseurs se retrouvent dans une impasse, entre manque d’accessibilité et rentabilité incertaine. L’avenir du marché, a estimé Mme Bouhjar, dépendra fortement des mesures prises par les autorités pour rétablir un équilibre entre offre et demande et faciliter l’investissement dans le secteur.

 

 

M.B.Z

 

 

 

10/02/2025 | 11:14
3 min
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Commentaires
JUDILI58
ET LA FISCALITE DES REVENUS IMMOBILIERS
a posté le 10-02-2025 à 13:09
Aujourd'hui la fiscalité appliquée sur les revenus immobiliers est trop élevée et elle se répercute ineluctablement sur le prix des loyers ainsi que sur les recettes fiscales. Il serait temps de réviser cette fiscalité et de la dissocier de l'IRPP d'autant plus que Mme " Plus d'impôts " est partie.