Le président d’Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, a rappelé que le congrès du parti aura lieu le 18 et 19 décembre 2021. Il se penchera sur le calendrier des actions sur terrain pour la prochaine période, l’élection des membres des structures et la révision du règlement intérieur.
Invité le 25 novembre 2021 par la radio Shems FM, Fadhel Abdelkefi est revenu sur les discours du président de la République, Kaïs Saïed. Il a considéré que ce dernier se contentait de s’entretenir avec des ministres pour parler de complots et de trahisons.
« Dans son dernier entretien avec la ministre du Commerce et du Développement des exportations, il a évoqué la spéculation sur les médicaments. Or, la défaillance des finances publiques ne peut que conduire à des complications au niveau de la Pharmacie Centrale. Il y a une pénurie d’insuline alors qu’un Tunisien sur six souffrirait du diabète. Plus de 530 médicaments ne sont plus disponibles en Tunisie ! Je comprends que le président veuille réformer et trouver une solution. Néanmoins, il se trompe de méthode ! », a-t-il déploré.
Fadhel Abdelkefi a, également, critiqué la comparaison entre les martyrs de l’Algérie et les "1,5 millions d’experts en économie". « De notre côté, nous pouvons lui répondre qu’on en avait marre des experts en droit ! Je n’ai jamais été en faveur de l’utilisation du terme "expert". Il y a des spécialités et des spécialistes. Mais, je tiens à assurer au président de la République que la Tunisie compte plusieurs experts ! », a-t- ajouté.
Citant l’exemple des visites des entrepôts, Fadhel Abdelkefi a appelé le président à revoir les termes qu’il utilisait. Certaines expressions ne sont pas correctes d’un point de vue économique, selon lui.
« Je n’attends rien de lui. Mais, peut-être qu’il devrait s’attendre à ce que je fasse partie de l’opposition ! J’avais affirmé que le 25 juillet 2021 représentait un choc positif pour le pays ! Par la suite, les mesures du 22 septembre 2021 m’ont fait changer d’avis… Nous souffrons d’amnésie en Tunisie. Nous avons oublié que Hichem Mechichi avait été nommé par le président de la République », a déclaré le président d'Afek Tounes.
Fadhel Abdelkefi a, aussi, critiqué la déclaration du président de la République au sujet de l’ancien ministre des Finances, Ali Kooli. « La caisse de l’Etat n’avait-elle pas été dérobée par Ali Kooli ? On l’a donc retrouvée ? La caisse de l’Etat ne se trouve pas dans le bureau du ministre des Finances. Les clés de celle-ci ne sont pas en sa possession ! », a-t-il ajouté.
Le président d’Afek Tounes a affirmé que les investissements étaient complètement suspendus. Il a expliqué cela par l’impact du discours violent du président sur l’administration tunisienne, l’absence de ressources et la bureaucratie tunisienne.
Il a, aussi, considéré que les acteurs du secteur privé étaient réticents quant à l’investissement en raison du même discours violent. Ce dernier porte des accusations de corruption et de pillage des ressources de la Tunisie à l’encontre de tous les hommes d’affaires.
Au sujet des investissements étrangers, Fadhel Abdelkefi a souligné l’impact de la mise en place de réformes afin d’assurer une bonne compétitivité de la Tunisie avec les autres pays. Il a insisté sur la défaillance au niveau des entreprises publiques.
Pour ce qui est de la loi 38-2020, le leader d’Afek Tounes a considéré que le président n’aurait pas dû promulguer cette loi s’il n’était pas d’accord avec son contenu. La loi représente un mécanisme temporaire et sans effet, selon lui.
« Prenons l’exemple de l’UGTT qui avait loué son hôtel, ses locaux ! Il avait, aussi, baissé les salaires des responsables et avait vendu des parts de son entreprise d’assurances. L’Etat doit opérer de la même façon ! Noureddine Taboubi doit accepter l’application de la même approche au sujet des entreprises de l’Etat ! J’appelle, également, l’Utica à se prononcer. Elle est absente depuis le 25 juillet 2021. L’Utica doit pousser vers la révision de la loi relative à l’investissement ! Supprimons ce texte et laissons le monopole de l’Etat dans trois ou quatre domaines bien précis ! », s’est-il exclamé.
Fadhel Abdelkefi a annoncé qu’il avait décidé de ne plus plaire et de ne plus arrondir les angles. Il a appelé à s’interroger sur le rôle économique de l’Etat. Doit-il posséder des banques et monopoliser la distribution de tabac et l’exploitation du pétrole ? Il a, aussi, affirmé que les perturbations en eau potable et en électricité résultaient de la situation financière de la Steg et de la Sonede.
« Les entreprises civiles me rappellent les kolkhoz soviétiques. D’après ce que j’avais compris des discours du président de la République, ce dernier va collecter des fonds auprès des traitres, voleurs et pilleurs dont nous ne connaissons toujours pas l’identité ! Chaque circonscription décidera de son côté de créer son propre projet. Mais quoi exactement ? Un hôpital ou une piscine olympique ? Qui décidera ? Qui va gérer l’entreprise ? En parallèle, nous aurons une loi relative à l’économie sociale solidaire. Ses décrets d’applications n’ont toujours pas été promulgués ! Nous n’avons plus le temps de procéder à des essais et de jouer le rôle de cobaye ! Nous avons des terres domaniales délaissées, des problèmes au niveau du financement des activités agricoles et de la gestion des ports et des politiciens inventant des concepts économiques irrationnels ! Nous ne pouvons pas faire avancer le pays dans ces conditions là ! », a-t-il déclaré.
Fadhel Abdelkefi a assuré qu’il était complètement conscient des éléments qu’il évoquait. Contrairement à plusieurs autres partis politiques, Afek Tounes possède son propre laboratoire socio-économique, selon lui. Il a expliqué qu’il consultait continuellement des experts.
« Kaïs Saïed a peut-être oublié que Habib Bourguiba n’était pas un économiste. Néanmoins, il collaborait avec des compétences telles que Hedi Nouira, Azzouz Lasrem, Mansour Moalla et Sadok Bahroun. Ils ont mis en place des réformes profondes et ont lutté contre la pauvreté ! La dégradation de la situation économique a permis à certains partis politiques de faire l’éloge de la situation d’avant la révolution ! », a-t-il ajouté.
Quant au dialogue national proposé par le président de la République à travers une plateforme, Fadhel Abdelkefi a réaffirmé ne pas comprendre le modèle évoqué par Kaïs Saïed. Il a insisté sur l’importance d’un dialogue incluant tous les Tunisiens.
« Le président de la République détient tous les pouvoirs depuis quatre mois. Il est le seul responsable de la situation actuelle en Tunisie. Je n’ai pas parlé de Najla Bouden car elle ne s’est prononcée qu’une seule fois depuis sa nomination. Elle s’était contentée de dire "Machallah" face aux 1,8 million manifestants. La cheffe du gouvernement devrait nous expliquer ce qu’elle compte faire. La loi de finances de l’année 2022 est en train d’être élaborée en catimini. Or, nous ne sommes pas des sujets ! » a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, Fadhel Abdelkefi a, aussi, affirmé qu’il respectait Attayar, Ettakatol et Al Joumhouri, leurs leaders et leurs passés. Il a assuré qu’Afek Tounes était un parti pragmatique. « Je ne crois ni aux politiques de droite ni à celles de gauche. Les deux ont échoué… Nous sommes en faveur d’un système présidentiel avec un parlement compétent et une révision de la loi électorale… Abir Moussi est libre de dire ce que bon lui semble. Afek Tounes existe depuis dix ans et a été présent dans tous les parlements depuis 2011 », a-t-il ajouté.
S.G
Ce qu'on vit maintenant avec ces soi-disant experts en droit, c'est que chacun d'entre eux parle suivant sa propre symphonie. D'aucuns de ces «experts en droit constitutionnel», ne veulent former un groupe crédible, qui pourrait se transformer en une commission-repère pour les Tunisiens. Ils sabotent même la création de la Cour Constitutionnelle, afin de continuer à jouer avec les articles constitutionnels, comme les joueurs de football suivant les ruses de chacun d'entre eux.
Qui pourrait oublier le but avec la main de l'Argentin Diego Maradona, lors du quart de finale de la Coupe du monde 1986, le 22 juin, dans le stade Azteca de Mexico (Mexique), que lui valida l'arbitre tunisien Ali Ben Nacer, faussement et bêtement?
Eh bien, c'est exactement ce que vivent la Tunisie et les Tunisiens depuis le putsch du 25 juillet dernier. Un jeu robotique trouva lieu aux dernières élections présidentielles de 2019, sans la moindre logique politique. Le jonglage unilatéral avec les articles constitutionnels en l'absence d'un bon arbitre, ont fini par le faux but du 25 juillet dernier. Un faux but constitutionnel avec la main, validé par les semblables d'Ali Ben Nacer.
Dans l'attente de la décision de la FIFA, je dirais Allah yostir Tounes.
Quand y en a marre, Y a Malabar !