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Khalil Ghariani : Les lois de finances se sont transformées en matrices
24/11/2021 | 09:31
4 min
Khalil Ghariani : Les lois de finances se sont transformées en matrices

 

Le membre du bureau exécutif de l’Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica), Khalil Ghariani, a affirmé que la centrale patronale était favorable au marché bio à condition que ce dernier ne soit pas sélectif.

Invité le 24 novembre 2021 par la radio Express FM, Khalil Ghariani a considéré que le marché bio devait se baser sur une stratégie claire. « Il faut commencer et diversifier les produits. Nous devons opérer par région car un agriculteur développant un produit bio ne peut pas avoir un voisin n’optant pas pour la même approche. Il faut créer un environnement bio », a-t-il déclaré.

 

Khalil Ghariani a, également, expliqué que l’absence de plan et de stratégie de développement avait conduit à la mise en place de lois de finances comportant des normes comptables.

« Les plans de développement permettent de faire un état lieu afin d’élaborer par la suite une loi de finances mettant en place les mécanismes nécessaires à l’application de ce dernier. Malheureusement, nous n’avons pas élaboré de plan de développement durant les dix dernières années », a-t-il déploré.

Selon lui, l’évaluation doit porter sur le plan de développement et non-pas sur la loi de finances. Il a estimé que les lois de finances s’étaient transformées en matrices. Elless n’ont pas été évaluées. Khalil Ghariani a rappelé que les axes principaux de financement du budget de l’Etat, à savoir la production de phosphate et de pétrole et les établissements publics, ont fortement perdu de leur contribution.

 

 

« Il ne reste pour l’Etat que ses revenus fiscaux. Il y a eu mise en place de normes fiscales seulement afin de mobiliser des fonds et sans philosophie propre à cette approche. Avions-nous appliqué notre programme ? Y-a-t-il eu financement de l’investissement public ? Ce dernier a-t-il été appliqué de façon qualitative et quantitative satisfaisante ? Les politiques sociales et politiques avaient-elles des objectifs annuels ? Nous n’avons rien vu de tout cela ! », a-t-il déclaré.

Khalil Ghariani a critiqué l’approche visant à diminuer le déficit en optant seulement pour la mobilisation de fonds à travers les revenus fiscaux.

« Nous appelons la cheffe du gouvernement et le ministre de l'Economie et de la Planification à élaborer un plan de développement pour la période 2022-2027. Ceci doit avoir lieu après consultation des acteurs sociaux et de la société civile, notamment les organisations nationales. L’élaboration du plan de développement doit se faire suite à une évaluation. Ceci permettra d’avoir un programme clair et de ne pas se focaliser sur la loi de finances », a poursuivi le membre du bureau exécutif de l’Utica.

 

Khalil Ghariani a considéré que la loi de finances de l’année 2022 devait opter pour une approche de préservation des emplois. « Nous allons entrer dans une crise économique post-covid. Afin de bien gérer la situation, la Tunisie doit appuyer les PME et les sociétés ayant vécu des difficultés durant la crise pandémique. Celles-ci avaient perdu des marchés et se sont endettées ou n’ont pas pu honorer leurs engagements financiers et sociaux », a-t-il expliqué.

Khalil Ghariani a, aussi, estimé que la loi de finances de l’année 2022 devait se pencher sur la situation de ces structures économiques. Il a, également, évoqué la question de la relance économique. L’Etat doit proposer des lignes de financements pour les PME. Ces structures sont en train d’être affaiblies. La loi de finances doit penser au financement et au développement des PME. Les autorités tunisiennes s’étaient focalisées sur l’endettement sans prendre en considération les ressources disponibles sur le marché tunisien, selon lui.

Par la suite, le membre du bureau exécutif de l’Utica a affirmé que les politiques soutenant l’épargne des entreprises et du ménage s’étaient considérablement détériorées.

« L’épargne du ménage a complètement disparu ! Nous devons réinstaurer les normes relatives aux logements sociaux. Aujourd’hui, l’employé ne peut pas créer de la richesse et un patrimoine. L’épargne représente, également, un apport au financement de l’économie ! Nous ne pouvons plus continuer à pénaliser l’épargne à travers la taxation excessive et ne pas revoir les taux… Le financement de l’économie passe par les banques où celles-ci puisent leurs ressources dans l’épargne », a-t-il critiqué.

L’invité a, également, souligné le rôle économique des énergies renouvelables et du stress hydrique. Il a invité les autorités tunisiennes à prendre des décisions courageuses et audacieuses afin de faciliter et encourager l’investissement dans ce secteur.

 

Au sujet des caisses sociales, Khalil Ghariani a affirmé que la CNSS n’a pas bénéficié de la contribution sociale solidaire malgré sa mise en place depuis l’année 2018.

« Nous n’avons toujours pas pris connaissance des sommes collectées à travers ce mécanisme. J’appelle les autorités et le président de la République à se pencher sur cette question. Rien n’a été communiqué à la CNSS ! Il s’agit de centaines de millions de dinars permettant de débloquer la situation ! », s’est-il exclamé.

Enfin, Khalil Ghariani a appelé à revoir la TVA imposée sur les produits alimentaires. Ceci permettra d’améliorer le pouvoir d’achat. Il a, également, appelé à une ventilation des dettes des PME auprès des caisses sociales et à une amnistie sur les pénalités. 

 

 S.G

 

 

24/11/2021 | 09:31
4 min
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Commentaires
DHEJ
Non monsieur, le pouvoir d'achat c'est la ...
a posté le 24-11-2021 à 14:36
... Déclaration de l'impôt sur le revenu des personnes physiques!