
L’ingénieur et expert international dans le secteur pétrolier, Mahmoud El May, a souligné la gravité de la perturbation d’approvisionnement en carburant et mis en garde contre les tentatives de banalisation de la situation.
Au micro de Elyes Gharbi lors de son passage à l'émission Midi Show, l’expert a affirmé, mardi 11 octobre 2022, que le parallèle fait avec la France n’est pas correct, vu qu’il y a des grèves là-bas qui ont engendré un retard dans le raffinement et dans la livraison des kiosques. Ce qui n’est nullement le cas de la Tunisie, qui souffre d’un manque de ressources.
Et de s’interroger : « S’il y a un vrai danger, l’armée a-t-elle le carburant nécessaire pour le contrer ? La situation est grave, surtout que certains tentent de banaliser les faits ». Il n'y a aucune transparence en Tunisie par rapport au stock commercial et au stock stratégique.
M. El May a spécifié qu’en mars dernier, il avait mis en garde contre les retards de paiement, surtout que la prime incluse dans le contrat de novembre dernier est nettement inférieure à celle pratiquée actuellement et donc, les fournisseurs, devant les impayés, favoriseraient la livraison d’autres clients.
Pour lui, le manque de devises est derrière ces perturbations. Il a précisé qu’au début, l’Etat a compensé par le stock stratégique selon le propre aveu des responsables de l’Etat. Aujourd’hui, on ne sait plus quel est le stock stratégique dont dispose le pays, sachant que la règle dans le bassin méditerranéen est de disposer de 90 jours de consommation.
« Nous sommes descendus à 45 jours. Je pense que le stock stratégique est actuellement au minimum et je ne sais pas combien temps il pourrait couvrir. Aujourd’hui, la cargaison qui arrive est directement distribuée, sans marge de travail. La peur est que l’activité économique s’arrête pendant une semaine, si une cargaison n'est pas conforme aux exigences de la Tunisie ou que la Tunisie accepte de la réceptionner, contre pénalités pour les fournisseurs, rien que pour faire tourner l’économie », a-t-il indiqué.
Et de soutenir que les comptes de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir) et de l’Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (Etap) révèlent des impayés de l’ordre 2,5 milliards de dinars pour chacune. Cela indique, toujours selon lui, que même l’Etap n’est pas en train de payer ses partenaires en Tunisie et que ces derniers pourront recourir à l’arbitrage international outre le gouffre de la Caisse de compensation avec ces six milliards de dinars supplémentaires.
Par ailleurs, Mahmoud El May a affirmé qu’il n’y a pas de crise de pétrole dans le monde, le problème est la disponibilité des liquidités en Tunisie.
Et d’expliquer qu’auparavant, les fournisseurs avaient les garanties des banques pour les imports tunisiens, aujourd’hui ce n’est plus le cas et les fournisseurs sont obligés de financer par leurs propres ses imports par leurs propres fonds, ce qui est un poids énorme pour eux.
Pour lui, en novembre prochain, aucun fournisseur n’acceptera, lors du lancement de l’appel d’offres de 2023, d’être payé avec un open account pour un payement dans les trente jours suivant la livraison.
Selon l’expert, la solution réside dans la libéralisation du secteur : l’Etat fixera ainsi le prix de vente, la compensation et ses taxes, mais chaque opérateur devra assurer 45 jours de stock stratégique. L’Etat devra juste payer les frais de stockage ce qu’on appelle "ticket" et certains intérêts.
En outre, l’Etat doit trouver le budget nécessaire au financement de ses achats en carburant et rationaliser la compensation.
I.N
Parce qu'il a bien appris sa leçon on dirait, il te déballe tout ça d'un trait, sans reprendre son souffle et sans ciller.
Il est bien informé en tous cas pour étaler tout ce qu'il sait sur la place publique au travers d'une radio assez idiote pour lui donner la parole avant de vérifier ce que va dire cet individu et diffuser, consciemment ou inconsciemment des informations ou des messages qui pourraient être classés comme "sensibles", destinés à on ne sait qui, notamment celui où il émet des doutes sur la capacité de stock de carburant concernant l'armée nationale.
Milliards qui, pour ces mêmes puissances pétrolières, qui font des profits en or en ce moment, ne représentent qu'une poignée de cacahouètes qu'on serait prêts à accepter pourvu qu'on les tire du "pétrin".
Ce genre d'intervention à la radio ou à la télévision, par des "experts auto proclamés", c'est "gros comme une maison"...