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Tribunes
Les conseillers de Marzouki, des traitres qui se servent de lui comme une marionnette
17/08/2012 | 1
min
Les conseillers de Marzouki, des traitres qui se servent de lui comme une marionnette
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Par Mohamed Chawki Abid


Mohamed Chawki Abid, ancien conseiller du président de la République chargé des Affaires économiques qui a démissionné le 5 juin dernier, a réagi dans les colonnes de Business News et sur sa page Facebook à propos de l’interdiction de voyage qui a frappé hier son ancien collègue Ayoub Massoudi, lui aussi démissionnaire de son poste de conseiller à la présidence.
Nous reproduisons ci-après ce texte dont le titre original est « Le démarrage de la deuxième mi-temps de la Révolution est sifflé ».


Démissionner d'un poste aussi prestigieux (à propos d’Ayoub Massoudi NDLR), se priver d'un salaire respectable, et intégrer le marché du chômage, ce sont des décisions courageuses ne pouvant être prises que par de braves personnes, respectueuses de leurs principes, disciplinées envers les règles d'étique, et mordues aux valeurs patriotiques. En revanche, tout silence de la Présidence de la République traduit une attitude lâche envers les fidèles de la Révolution, et sera amèrement regretté à moyen terme.
Comment Marzouki va-t-il pouvoir justifier sa politique de l'autruche face aux prestations contrerévolutionnaires d'Ennahdha en général, et face à l'humiliation infligée par Montplaisir dans cet incident en particulier?
Il a fallu que le PTT de Hamma Hammami réagisse vigoureusement par un Communiqué dissuasif, pour que le bureau politique du CPR puisse se pencher sur ce dossier et décider de soutenir Ayoub Massoudi. Mieux vaut tard que jamais !

Quant à M. Marzouki, pourquoi n-t-il pas autorisé son porte parole à s'exprimer sur la question ? Ne pouvait-il pas éviter de se faire induire en erreur par ses proches conseillers?
Je ne suis pas en colère contre Moncef Marzouki, ayant déjà grillé ses principes de Défenseur des droits de l'Homme (depuis le 9 avril 2012) et ayant violé les valeurs du CPR (depuis plus de 6 mois, en tournant du dos aux exigences de la révolution et en ignorant les promesses miroitées en campagne). En revanche, je suis en rage contre ses proches conseillers, qui se servent de lui comme une marionnette pour prolonger leur parking à Carthage et atteindre leurs désidératas personnels.
On a réellement à faire à une bande d'opportunistes et de traitres, parfois usant de leurs connexions douteuses avec Montplaisir. En fait, par leur vicieux comportemental, ils ont réussi à métamorphoser le CPR, en le rebaptisant: "Complot Pour les Religieux".

Mais, comment explique-t-on la réaction bestiale des autorités à l'égard d'Ayoub en partance à l'étranger de l'Aéroport de Tunis-Carthage ?
Sa volonté de veiller à la protection des objectifs de la révolution et sa persévérance dans l'écoute des ayants droits désespérés de Sidi-Bouzid ont, semble-t-il, irrité les patrons d'Ennahdha.
Mais par leur réaction peu réfléchie à incidences sous-estimées, ils se sont foutu le doigt dans l’oeil. Ils ont réussi à réveiller les CPRistes demeurés fidèles à Marzouki, pour les pousser à exprimer leur mécontentement quant au retour des méthodes répressives de Ben Ali. Ceci va entrainer un tsunami de contestation au sein même de la Troïka, pouvant favoriser de nouvelles démissions.

Après l'Aïd, les démocrates seraient amenés à bouger dans les avenues et artères pour réclamer un Grand Dégage au Gouvernement de l'Impuissance et de l'Échec.
Aussi, ne faudrait-il pas que les militants des partis de l'opposition à l'ANC mettent un terme à leurs égos criminels, pour placer notre sauvetage du naufrage au centre de leurs préoccupations ?
Déjà, je suis déçu quand je les vois abandonner le projet de motion de censure et je suis scandalisé quand je constate que le récent discours menaçant de Chiekh Rached Ghannouchi n'ait pas fait l'objet de réaction dissuasive.
Le fait de confondre les adversaires d'Ennahdha aux ennemis de l'Islam risque d'embourber le pays dans une spirale infernale de fanatisme et de terrorisme religieux.
Face à l'inefficacité de l'Opposition, la société civile pourrait bien prendre le relais. Seule une société civile organisée et structurée est en mesure de stopper gentiment cette gangrène et la repousser définitivement du champ politique.
Dépassés quelques mois, il me semble qu'il serait difficile d'occuper les rues en toute sécurité, les Islamistes n'ayant pas de scrupules et pouvant décréter - sans le justifier - l'État d'Urgence armé pour soi-disant: "assurer la Défense de la Révolution Islamique".

Mohamed Chawki Abid

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